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Contrôle direct de puissance (DPC) pour le CCR

d’une MADA

III.5 Contrôle direct de puissance (DPC) pour le CCR

III.5.1 Principe

Le principe du contrôle direct de puissance (DPC) est identique au contrôle direct de couple (DTC) introduit pour les moteurs à induction. Les puissances active et réactive instantanées sont commandées à la place du couple et du flux statorique (Figure III.9) [57], [70], [71], [88], [89], [96].

L'application de la commande DPC au CCR permet en premier lieu de se passer des correcteurs généralement utilisés pour contrôler les convertisseurs de puissance statique. Dans cette commande il n'y a pas de boucles internes et élimine les blocs de modulation. Elle n'utilise que les puissances instantanées comme variable de contrôle, plus précisément les erreurs des puissances instantanées entre les valeurs de référence des puissances instantanées active et réactive et leurs valeurs mesurées, qui sont introduites dans deux comparateurs à hystérésis à deux niveaux qui déterminent, avec l’aide d’un tableau de commutation, et aussi la valeur du secteur où se trouve la tension du réseau, l’état de commutation des semi-conducteurs, pour le réglage du CCR de plus une boucle de régulation de tension de bus continue [57], [70], [71], [74], [88], [89], [96], [97], [98] .

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Figure III.9 Commande directe de puissance (DPC) pour CCR. III.5.2 Calcul des puissances instantanées active et réactive

Afin de calculer la puissance instantanée sans capteurs deux méthodes ont été proposées. La première méthode basée sur l’estimation de la tension du réseau à partir des valeurs de la tension du convertisseur de puissance et du filtre RfLf (V-DPC) et établit des aspects DPC basée sur la position du vecteur de tension dans la référence α-β stationnaire [57], [70], [99], cette technique sera utilisée par la suite dans notre étude pour l’estimation des puissances instantanées.

La deuxième méthode basée sur l'estimation du flux virtuel comme méthode d'estimation de la tension du réseau sans mesures, à partir aussi des tensions du convertisseur statique et du filtre RfLf (VF-DPC) proposé par [57], [71], [74].

La puissance active Pg est le produit scalaire du courant et de la tension, alors que la puissance réactive Qg est calculée comme un produit vectoriel de celles-ci. La première partie des deux équations représente la puissance dans l'inductance et la seconde partie est la puissance du convertisseur statique de puissance.

Les valeurs instantanées de la puissance active Pg et réactive Qg sans capteur de tension du réseau sont estimées par :

𝑃𝑃𝑔𝑔 = 𝐿𝐿𝑒𝑒𝑠𝑠𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 𝑠𝑠𝑡𝑡 𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 +𝑠𝑠𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 𝑠𝑠𝑡𝑡 𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 +𝑠𝑠𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 𝑠𝑠𝑡𝑡 𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠� + 𝑉𝑉𝑠𝑠𝑠𝑠�𝑆𝑆𝑠𝑠𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 + 𝑆𝑆𝑠𝑠𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 + 𝑆𝑆𝑠𝑠𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠� (III.34) 𝑄𝑄𝑔𝑔 =√31 �3𝐿𝐿𝑒𝑒�𝑠𝑠𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 𝑠𝑠𝑡𝑡 𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 +𝑠𝑠𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 𝑠𝑠𝑡𝑡 𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠� − 𝑉𝑉𝑠𝑠𝑠𝑠�𝑆𝑆𝑠𝑠�𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠− 𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠� + 𝑆𝑆𝑠𝑠�𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 − 𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠� + 𝑆𝑆𝑠𝑠�𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠 − 𝑃𝑃𝑔𝑔𝑠𝑠��� (III.35)

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Le secteur de la tension de la ligne est nécessaire pour lire la table de commutation; la connaissance de la tension de ligne est donc essentielle. Cependant, une fois que les valeurs estimées de la puissance active et réactive sont calculées et que les courants du réseau électrique sont connus, la tension de la ligne peut être simplement estimée à partir de la théorie de la puissance instantanée [57], [70].

𝑉𝑉𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔

𝑔𝑔𝑔𝑔� = 𝑃𝑃 1

𝑒𝑒𝑔𝑔2 +𝑃𝑃𝑒𝑒𝑔𝑔2𝑃𝑃𝑃𝑃𝑒𝑒𝑔𝑔 −𝑃𝑃𝑒𝑒𝑔𝑔

𝑒𝑒𝑔𝑔 𝑃𝑃𝑒𝑒𝑔𝑔 � �𝑄𝑄𝑃𝑃𝑔𝑔𝑔𝑔� (III.36) Avec:

V, V les composantes du vecteur de la tension du réseau dans le repère α, β stationnaire. I, I les composantes du vecteur du courant circulant à travers le filtre dans le repère α, β stationnaire.

III.5.3 Calcul de la puissance instantanée active de référence

Dans cette partie nous allons nous intéresser au calcul des valeurs de puissances instantanées de référence pour pouvoir les comparer par la suite aux puissances instantanées calculées par les équations (III.34) et (III.35).

La puissance réactive instantanée est comparée à une puissance réactive de référence Qgref

qui est directement imposée à zéro. En effet on cherche à obtenir une puissance réactive nulle, cela permet d’assurer un fonctionnement avec un facteur de puissance unitaire, pour le convertisseur statique de puissance, en revanche la puissance active instantanée comparée à la puissance active de référence Pgref est obtenue après avoir ajouter au Pcref ( qui est le produit de la tension Vdc avec le courant de référence obtenu par le régulateur PI de la tension bus continu à la sortie du convertisseur de puissance), la puissance générée par la MADA (qui est le produit de la tension Vdc avec le courant modulé Imr par le CCM) [74], [85], [89], [96].

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La Figure III.11 montre le schéma de régulation de la tension du bus continue Vdc obtenue en la mesurant aux bornes du condensateur et sa référence Vdcref avec l’utilisation d’un régulateur PI (proportionnel-intégrateur)

Figure III.11 Réglage de la tension du bus continu avec régulateur PI.

Avec :

kpdc, kidc : les gains proportionnel et intégral du régulateur PI de la tension du bus continu.

III.5.4 Comparateurs à hystérésis

Les régulateurs utilisés sont des comparateurs à hystérésis pour le contrôle de convertisseur statique; dans notre cas nous utilisons deux régulateurs à deux niveaux caractérisés par une bande fixée comme le montre la Figure III.12. Pour calculer le signal d'erreur entre les valeurs de référence et les valeurs estimées des puissances instantanées active et réactive, les signaux de sortie des régulateurs à hystérésis sont des variables booléennes dp et dq tiennent l’état "1" pour une augmentation de la variable contrôlée et l’état "0" pour une diminution [57], [71], [74], [88], [89], [96].

Figure III.12 Comparateurs à hystérésis à deux niveaux.

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Le signal de sortie de régulateur à hystérésis à deux niveaux pour dP est modélisé :

∆𝑃𝑃𝑔𝑔 > 𝐻𝐻𝑜𝑜 ⇒ 𝑠𝑠𝑜𝑜 = 1 (III.37) −𝐻𝐻𝑜𝑜 ≤ ∆𝑃𝑃𝑔𝑔 ≤ 𝐻𝐻𝑜𝑜 𝑒𝑒𝑡𝑡 𝑠𝑠∆𝑃𝑃𝑔𝑔

𝑠𝑠𝑡𝑡 > 0 ⇒ 𝑠𝑠𝑜𝑜 = 0 (III.38)

−𝐻𝐻𝑜𝑜 ≤ ∆𝑃𝑃𝑔𝑔 ≤ 𝐻𝐻𝑜𝑜 𝑒𝑒𝑡𝑡 𝑠𝑠∆𝑃𝑃𝑠𝑠𝑡𝑡𝑔𝑔 < 0 ⇒ 𝑠𝑠𝑠𝑠 = 1 (III.39) ∆𝑃𝑃𝑔𝑔 < −𝐻𝐻𝑜𝑜 ⇒ 𝑠𝑠𝑜𝑜 = 0 (III.40) La même chose pour le signal de sortie de régulateur à hystérésis à deux niveaux pour dq :

∆𝑄𝑄𝑔𝑔 > 𝐻𝐻𝑠𝑠 ⇒ 𝑠𝑠𝑠𝑠 = 1 (III.41) −𝐻𝐻𝑠𝑠 ≤ ∆𝑄𝑄𝑔𝑔 ≤ 𝐻𝐻𝑠𝑠 𝑒𝑒𝑡𝑡 𝑠𝑠∆𝑄𝑄𝑔𝑔 𝑠𝑠𝑡𝑡 > 0 ⇒ 𝑠𝑠𝑠𝑠 = 0 (III.42) −𝐻𝐻𝑠𝑠 ≤ ∆𝑄𝑄𝑔𝑔 ≤ 𝐻𝐻𝑠𝑠 𝑒𝑒𝑡𝑡 𝑠𝑠∆𝑄𝑄𝑔𝑔 𝑠𝑠𝑡𝑡 < 0 ⇒ 𝑠𝑠𝑠𝑠 = 1 (III.43) ∆𝑄𝑄𝑔𝑔 < −𝐻𝐻𝑠𝑠 ⇒ 𝑠𝑠𝑠𝑠 = 0 (III.44) Avec Hp, Hq sont les bandes d'hystérésis.

III.5.5 Dérivés des Puissances active et réactive en fonction du temps

Les dérivés des puissances instantanées active et réactive dépendent du choix du vecteur de la tension à l’entrée du convertisseur. Pour les huit vecteurs de tension nous obtenons huit valeurs possibles des dérivées des puissances instantanées active et réactive. Elles peuvent être données par [98] :

𝑠𝑠𝑜𝑜𝑔𝑔 𝑠𝑠𝑡𝑡 =𝐿𝐿1 𝑒𝑒�𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔2 + 𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔2 � −𝐿𝐿1 𝑒𝑒�𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔.𝑉𝑉𝑔𝑔+ 𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔.𝑉𝑉𝑔𝑔� (III.45) 𝑠𝑠𝑄𝑄𝑔𝑔 𝑠𝑠𝑡𝑡 = 𝐿𝐿1 𝑒𝑒�𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔.𝑉𝑉𝑔𝑔 − 𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔.𝑉𝑉𝑔𝑔� (III.46) Avec Vα, Vβ sont les composantes de Concordia de la tension de la sortie du convertisseur.

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III.5.6 Détermination du secteur

Le θ représente la position angulaire du vecteur de tension où se trouve la tension du réseau dans notre repère diphasé (α, β), cette position peut être calculée simplement par l’équation [88]:

𝜃𝜃 = 𝑡𝑡𝑠𝑠𝑛𝑛−1𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔

𝑉𝑉𝑔𝑔𝑔𝑔� (III.47)

Lorsque θ est connue, donc il faut déterminer dans quel secteur où se trouve les vecteurs de la

tension du réseau. Cette technique de commande DPC, permet généralement de diviser le référentiel (α, β) en douze secteurs égaux avec un décalage de 30° comme montre dans la Figure III.13. Les secteurs peuvent être exprimés numériquement par l’équation suivante [57], [71], [74], [88] :

(𝑛𝑛 − 2)𝜋𝜋6 ≤ 𝜃𝜃𝑛𝑛 < (𝑛𝑛 − 1)𝜋𝜋6 𝑛𝑛 = 1,2 … . .12 (III.48)

Figure III.13 Vecteurs de la tension dans le référentiel (α, β) avec 12 secteurs.

III.5.7 Table de commutation

Un convertisseur statique de puissance à deux niveaux génère huit vecteurs de tension pour huit combinaisons différentes : deux vecteurs nuls nommés (V0 et V7) et six vecteurs non nuls (V1, V2, V3, V4, V5, V6) sont représentés dans le référentiel (α, β).

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La table de commutation prend en entrée les sorties booléennes des comparateurs à hystérésis dp, dq et la position du vecteur de tension Vgαβ (1 à 12), les états de commutation Sa, Sb, et Sc

du convertisseur statique de puissance sont sélectionnés par cette table de commutation; comme indiqué dans le tableau III.1 [70], [100].

Tableau III.1 Table de commutation de la DPC pour CCR

dP dQ θ1 θ2 θ3 θ4 θ5 θ6 θ7 θ8 θ9 θ10 θ11 θ12 1 0 V6 V7 V1 V0 V2 V7 V3 V0 V4 V7 V5 V0 1 V7 V7 V0 V0 V7 V7 V0 V0 V7 V7 V0 V0 0 0 V6 V1 V1 V2 V2 V3 V3 V4 V4 V5 V5 V6 1 V1 V2 V2 V3 V3 V4 V4 V5 V5 V6 V6 V1 V1(100), V2(110), V3(010), V4(011), V5(001), V6(101), V0(000), V7(111)