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La lutte contre les maladies et surtout celles évitables par la vaccination constitue une priorité pour les autorités sanitaires mondiales.

La vaccination apparaît comme une des stratégies porteuses sur la santé de l'enfant et la lutte contre les maladies. Elle revêt aujourd'hui une importance capitale dans l'atteinte des objectifs du développement durable (ODD), notamment à travers la réduction de la mortalité infanto-juvénile d'ici à fin 2030.

La vaccination sauve deux à trois millions de vies chaque année. En protégeant les enfants contre les maladies graves, les vaccins jouent un rôle essentiel dans l’éradication des décès évitables d’enfants.

Aujourd’hui, les vaccins protègent certes plus d’enfants qu’auparavant, mais près d’un nourrisson sur cinq ne reçoit pas les vaccins élémentaires dont il a besoin pour rester en vie et en bonne santé.

Selon l'organisation mondiale de la santé (OMS), en 2013, la vaccination a permis d'éviter, toutes classes d'âge confondues, environ deux à trois millions de décès par an liés à la diphtérie, au tétanos, à la coqueluche et à la rougeole.

Dans le monde le nombre d'enfants âgés de moins d'un an et non vacciné par DTC3 est de 21,8 millions en 2013 contre 22,8 millions en 2012 ; près de 70% de ces enfants vivent dans dix pays : l'Afrique du sud, l'Ethiopie, l'inde, l'Indonésie, le Kenya, le Mexique, le Nigéria, le Pakistan, la république démocratique du Congo et le Viet Nam [1].

Plus de 1,5 million d’enfants meurent chaque année de maladies pouvant être évitées grâce à la vaccination [2].

En 2016, environ 86% (116,5 millions) des nourrissons dans le monde ont eu les 3 doses du vaccin DTC, les protégeant contre des maladies infectieuses pouvant être graves, voire mortelles, et entraîner des incapacités. En 2016, 130 pays avaient atteint une couverture du DTC3 d’au moins 90%. Toutefois 19,5 millions de

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nourrissons dans le monde n’étaient pas couverts par les services de vaccination systématique, comme l’administration de 3 doses de DTC (DTC3) [3].

En mai 2017, les ministres de la santé de 194 pays ont approuvé une nouvelle résolution qui vise à intensifier la vaccination pour atteindre les objectifs du Plan d’action mondial pour les vaccins. Cette résolution enjoint aux pays de renforcer la gouvernance et le leadership des programmes nationaux de vaccination et

d’améliorer les systèmes de suivi et de surveillance pour veiller à ce que les politiques et les décisions programmatiques soient orientées par des données actualisées dans l’optique d’optimiser les performances et l’impact de la vaccination [3].

Chaque année, la vaccination sauve deux à trois millions d’enfants de maladies infantiles mortelles (rougeole, diarrhée et pneumonie).

Les vaccinations contre la rougeole ont évité environ 21,1 millions de décès entre 2000 et 2017.

Depuis 2000, 2,5 milliards d’enfants ont été vaccinés et le nombre de cas de poliomyélite a diminué de plus de 99 % : seulement 22 cas de poliovirus sauvage ont en effet été recensés en 2017[4].

Avant le début de la vaccination de masse en 1980, la rougeole entraînait près de 2,6 millions de décès par an dans le monde. Dans les Amériques, la rougeole a provoqué plus de 100 000 décès entre 1971 et 1979. Il est ressorti d’une étude du rapport coût/efficacité de l’élimination de la rougeole en Amérique latine et dans les caraïbes que la vaccination aura permis d’éviter 3,2 millions de cas de rougeole et 16 000 décès dans la région entre 2000 et 2020. La vaccination anti rougeoleuse a fait baisser de 84 % le nombre de décès dus à la rougeole entre 2000 et 2016 dans le monde [4].

En septembre 2016, la région OMS des Amériques est devenue la première région d’où la rougeole a été éliminée [4].

Dans les pays africains touchés par la vaccination contre la méningite A, 260 millions personnes ont reçu le Men Afrivac.

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Alors que la couverture mondiale du vaccin en trois doses antidiphtérique-antitétanique-anticoquelucheux (DTC3) a atteint 86% et que de nombreux pays ont introduit de nouveaux vaccins vitaux au cours de ces dernières années, le pourcentage de couverture par DTC3 dans la région de l'Afrique de l'ouest et du centre (RAOC) n'a atteint que 69% en 2015 (selon les estimations de l’OMS et de l’UNICEF) (guide du facilitateur ;bureau régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’ouest et du centre août 2017) et au moins 3 enfants sur 10 n'ont pas été entièrement vaccinés [2].

L'éradication mondiale de la poliomyélite, l'élimination de la rougeole et du tétanos maternel et néonatal par le biais de la vaccination, constituent les grandes offensives en cours. C'est pour cela que cette organisation recommande que tous les enfants reçoivent la totalité des vaccins du programme élargi de vaccination (PEV) avant leur premier anniversaire. Pour ce faire, de nombreux efforts et investissements y sont consacrés et plus que jamais, l'accroissement du nombre d'enfants complètement vaccinés reste un défi à relever.

En dépit des espoirs suscités par la vaccination, des investissements consentis et de la hausse de la couverture vaccinale déjà enregistrée, de nombreux enfants restent encore incomplètement vaccinés dans le monde et surtout en Afrique. La baisse de l'immunisation due à cette situation, entraîne des résurgences épidémiques et constitue un frein pour l'atteinte des objectifs des programmes de vaccination.

C’est le cas du Mali qui a connu une flambée d’épidémie de rougeole dans 26 districts sanitaires en 2018 dont Ségou [5].

La couverture vaccinale globale, même si elle est satisfaisante, est aujourd'hui contrastée par les abandons de la vaccination. La distribution de ce phénomène montre qu'il existe bien de disparités au niveau des districts et des aires de santé.

La couverture vaccinale de BCG et de VAR en 2018 de la région de Ségou était respectivement 107,59% et 91,55% avec un taux d'abandon entre BCG/VAR était à 23,2% [5].

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Au Mali les résultats du sixième Enquête Démographique et de Santé (EDSM-VI de 2018) indiquent que 45 % des enfants de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins de base et 14 % n’ont reçu aucun vaccin. Par ailleurs, 18 % des enfants de 12-23 mois et 12 % de ceux de 24-35 mois ont reçu tous les vaccins appropriés pour le groupe d’âge [6]. Ainsi pour les vaccins à doses multiples, on note des déperditions importantes entre la première et la troisième dose. De 82 % pour la première dose de DTC-hep-hib, la couverture passe à 71 % pour la troisième. En ce qui concerne la polio, la proportion passe de 79 % pour la première dose à 54 % pour la troisième. Quant au rota virus, entre la première et la troisième dose, la proportion passe de de 79 % à 63 %. En fin, pour le vaccin contre le pneumocoque, la couverture passe de 80 % pour la première dose à 68 % pour la troisième dose.

Le pourcentage d’enfants ayant reçu tous les vaccins appropriés pour le groupe région de Ségou est de 30 %, ce qui est loin de l’objectif de l’OMS 80 % [6].

Dans un souci d’amélioration de la qualité de vaccination dans la région de Ségou précisément dans le district sanitaire de Ségou, en particulier dans l’aire de santé de Farako, nous avons jugé nécessaire d’évaluer la couverture vaccinale du PEV des enfants de 12 à 23 mois du 01juin au 31 Aout 2018.

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