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CHAPITRE II LA MÉTHODE

2.6 Contexte de l’expérimentation

La tenue d’un projet de recherche nécessite bien d’autres considérations. Ces dernières ont trait au choix du milieu d’expérimentation, à la collaboration avec la direction de l’école et son personnel enseignant, aux qualités recherchées pour la sélection des élèves ainsi qu’au contenu dispensé du curriculum pendant les expérimentations. Ces considérations ont pour motif le bon déroulement du projet de recherche en essayant de limiter l’introduction de biais dans les résultats.

Le choix du milieu d’expérimentation découle des propos abordés antérieurement. Préférablement, le personnel enseignant doit travailler avec le curriculum de mathématiques et les manuels scolaires décrits dans le cadre contextuel. Les élèves, quant à eux, doivent participer aux examens de fin d’études secondaires à toutes les années, et sur une base quadriennale, aux évaluations du programme d’indicateurs de rendement scolaire. C’est ainsi que nous avons choisi une école francophone du nord-ouest du Nouveau-Brunswick. Cette école secondaire est sensible à la position du problème développée dans le cadre contextuel. La connaissance de la direction d’école, de son personnel enseignant et de la clientèle scolaire sont autant d’éléments qui facilitent la gestion du projet de recherche. La modeste population étudiante est aussi favorable à la conduite d’expérimentations puisque le personnel enseignant a une bonne connaissance de la clientèle scolaire.

Un tel projet de recherche nécessite une collaboration étroite avec la direction de l’école et son personnel enseignant. Cette collaboration donne l’opportunité de travailler avec des

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élèves du secondaire, d’avoir accès à l’école, à ses locaux et aux moyens audiovisuels. La nature d’une recherche qualitative nécessite particulièrement l’emploi d’une variété de ces moyens. Cette collaboration facilite aussi les sorties de classe des élèves qui participent aux expérimentations et à la gestion du temps d’enseignement par le personnel enseignant. De cette façon, durant le mois de février, chaque élève eut six entrevues qui totalisent environ six heures de classe. Les entrevues sont réparties sur l’ensemble des cours suivis par l’élève afin de minimiser l’impact sur le cheminement normal de ses études. Il a ainsi cumulé environ une journée d’absence dans ses cours et non à l’école. De plus, chaque élève assume lui-même le

suivi des notions non enseignées pour les heures passées hors de la salle de classe.

Afin de parer à toute éventualité qui peut surgir durant les expérimentations, nous avons prévu travailler avec six élèves. Ceci a nécessité l’élaboration d’un horaire de 36 sorties de classe. D’autre part, les commentaires recueillis auprès du personnel enseignant pour le choix des élèves sont essentiels puisque nous ne nous attendons pas à une conduite passive de leur part. Leur rôle au sein des entrevues est bien différent de celui qu’ils doivent assumer en salle de classe. Le caractère exploratoire des entrevues modifie radicalement le rôle de l’élève à l’égard de ses apprentissages. Le choix des élèves est basé sur les résultats de leur rapport scolaire et sur les commentaires du personnel enseignant. Les commentaires doivent tenir compte des qualités recherchées pour le projet de recherche. Certaines qualités visent le recrutement d’élèves qui participent aux activités en classe et qui ont une attitude coopérative envers le personnel enseignant. D’autres qualités concernent les habiletés verbales de l’élève et une attitude persévérante face à la réalisation des travaux scolaires. Pour avoir accès à différents processus d’apprentissage, nous avons travaillé avec des élèves ayant divers rendements scolaires. Nous avons ainsi un échantillon de six élèves convoqués une à deux fois par semaine pour des entrevues d’une heure. Le personnel enseignant consulté leur dispense toutes les matières scolaires. Toutefois, le chercheur ne leur a dispensé aucun cours, et il ne leur en dispense aucun durant les expérimentations. Les propos suivants traitent des trois élèves qui ont fait les expérimentations et qui font partie des analyses dans le prochain chapitre.

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Le personnel enseignant consulté croit qu’ils possèdent les qualités recherchées pour le projet de recherche. De plus, ils conviennent qu’Isabelle est une élève qui a un rendement supérieur parmi l’ensemble des élèves qui satisfont aux qualités recherchées. D’après son dossier, elle a maintenu une moyenne supérieure à 90 % au cours de ses quatre dernières années scolaires. Vincent est un élève qui a un rendement moyen avec une moyenne entre 80 et 90 % pour la même période alors qu’Hélène est une élève avec un rendement satisfaisant et avec une moyenne entre 70 et 80 %.

Isabelle, Vincent et Hélène assistent au cours de mathématiques «30321» pendant les expérimentations du projet de recherche. Selon le programme cadre (MENB, 1992), ce cours est le premier de trois cours qui traitent principalement du concept de la fonction. Isabelle, Vincent et Hélène entament en classe les connaissances générales associées à la droite et à son équation ainsi que les systèmes d’équations linéaires et le concept de la fonction linéaire dans un contexte de résolution de problèmes. Les connaissances générales associées à la parabole et à son équation ne seront abordées qu’après les expérimentations. Il en est ainsi pour les notions sur les suites et sur les séries. Puis le concept de la fonction quadratique dans un contexte de résolution de problèmes n’est dispensé qu’en 12e année. De cette façon, Isabelle, Vincent et Hélène n’ont aucune connaissance générale associée à la parabole et à son équation ainsi qu’aucune notion de la fonction quadratique dans un contexte de résolution de problèmes. Les entrevues d’évaluation ainsi que celles d’intervention précèdent tout enseignement conventionnel du concept en salle de classe.