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Contexte collectif (comportements corporels en interaction) : choix volontaires

Chapitre II. Le fonctionnement des supports de co mmunication et d’écriture

II.3.1. Contexte collectif (comportements corporels en interaction) : choix volontaires

ou non d’utilisation du corps au quotidien et ses conditions d’existence carcérale.

La rébellion est un comportement corporel très fréquemment utilisé en prison, démontrant un refus d’obtempérer, une volonté de se révolter ou de montrer son désaccord avec certaines lois ou certaines décisions492. La rébellion de détenus peut présenter différentes formes : qu’elle consiste juste à ennuyer les surveillants en les appelant régulièrement, à ‘traîner’ dans les coursives, à refuser les contrôles ou de regagner sa cellule après la promenade, ou qu’elle soit bien plus importante et gênante pour l’établissement, comme les « grèves de la faim », les « agressions », les « mutineries », les « prises d’otages », etc493.

Refuser de rentrer en cellule a souvent été un moyen d’exprimer des revendications ou pour montrer un désaccord avec des sanctions disciplinaires prises contre un des détenus. C’est ce qui s’est passé par exemple à la Maison Centrale de Riom le 14 mars 1992, ou au

490. Jean-Michel BESSETTE, Directions pour une anthropologie du crime, Thèse de Doctorat en Sciences Humaines, Université Paris V, Sorbonne, 1984, Tome 2, p. 527-528.

491. IDEM, p. 530.

492. http://www.cnrtl.fr/lexicographie/r%C3%A9bellion [consulté le 21.07.2015].

493. Fabrice FERNANDEZ, Emprises : drogues, errance, prison : figures d’une dépendance totale, Bruxelles, Belgique, Éditions Larcier, 2010, p. 195.

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Centre de Détention de Gradignan le 4 janvier 1992, ou encore au Centre de Détention d’Uzerche le 1er novembre 1992. Il arrive que les détenus en viennent à monter sur les toits. Les mouvements contestataires peuvent rarement s’accompagner de violences ou d’incendies, comme à Saint-Maur en 1987 où une « partie importante de la détention avait été détruite », ainsi qu’à Moulins Yzeure en septembre 1992494.

La rébellion s’oppose à la coopération des détenus au système carcéral, les deux formes de communication ayant un fonctionnement corporel différent.

*Caractéristiques spécifiques du corps dans ce contexte :

Dans sa position de résistance, le corps s’exprimera ici soit par rapport à son ensemble, son enveloppe corporelle intégrale, soit par des éléments de celle-ci, comme des gestes de la main, par la parole, par des rires, ou encore par ce qui est produit par lui :

Ici, la violence est renvoyée du côté des ‘détenues politiques’ et classées à ‘haut risque’ (les ‘terroristes’), à propos desquelles un certain nombre de scènes violentes de

résistance sont rapportées. Outre les grèves de la faim, il a été fait mention de ce que

certains nomment la ‘grève de l’hygiène’: il s’agit pour les détenues de recouvrir,

pendant plusieurs jours, les portes de leur cellule de leurs excréments. Selon un

conseiller d’insertion et de probation, ce type de pratiques est le fait des ‘Basques’ et ne

concerne pas uniquement les détentions accueillant des femmes495.

Dans le cas de la participation à ce système carcéral, le corps est soumis et contraint aux règles pénitentiaires, il est en position de faiblesse mais peut acquérir ainsi certains privilèges de la part des surveillants. Il sera malléable en fonction des besoins nécessaires à une vie en détention la plus tranquille possible.

*Rôle pour les détenus :

Avec des conditions d’incarcération, l’enveloppe corporelle496 a épuisé ses capacités à retenir à l’intérieur ce qui est vécu trop intensément, toutes ces tensions dues à l’enfermement. Cette surface protège le détenu des agressions extérieures et parvient à maintenir ses émotions tant que les aspects positifs et négatifs de la vie quotidienne sont régulés. Si les événements négatifs prennent trop le dessus et trop souvent, l’enveloppe n’est plus apte à maîtriser les mouvements corporels, les gestes et les paroles qui permettent une communication standard avec l’entourage. Le corps altère alors la communication, dans la forme ou le contenu, voire les deux, ce qui se déclare par les formes de rébellion que nous avons vues.

La rébellion sert donc à exprimer les problèmes de l’incarcération ou de manifester son désaccord avec ce système. Le corps aura alors pour rôle d’entrer le plus possible en

494. Martine HERZOG-EVANS, La gestion du comportement du détenu, Paris, Éditions L’Harmattan, 1998, p. 117.

495. Coline CARDI, La déviance des femmes : délinquantes et mauvaises mères : entre prison, justice et travail social, thèse réalisée à l'Université de Paris VII, 2009, p. 74-75.

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contradiction avec ce qui lui est demandé de la part de l’administration pénitentiaire. Le corps niera toute interaction bénéfique, voire toute interaction avec les autres.

Si cette enveloppe corporelle parvient au contraire à maintenir un équilibre, le détenu peut envisager de coopérer avec l’autorité de la prison. La participation au système carcéral sert donc à améliorer les conditions de détention en s’accordant corporellement à ce qui est demandé par l’administration pénitentiaire. Le corps acceptera les interactions nécessaires à son confort personnel.

*Raisons de ce choix :

L’insolence contre l’administration est très fréquente, elle peut être de différents niveaux, passant de la simple ironie, aux doigts d’honneur, aux messes basses, aux sarcasmes, aux rires intempestifs, aux usages méprisants et excessifs de la politesse ou du règlement, en soulignant l’absurdité, jusqu’aux réclamations et plaintes excessives :

Ainsi, dans certains établissements, est-il nécessaire d’obtenir une autorisation écrite du

directeur pour pouvoir faire nettoyer par sa famille certains effets vestimentaires volumineux, tels des jeans. Un détenu qui écrirait en ce sens chaque semaine une lettre au directeur, voire encouragerait ses codétenus à faire de même, respecterait certainement le règlement intérieur, mais son attitude, gênant l’Administration, ferait

pourtant ressortir le caractère manifestement ridicule de la règle en cause497.

Le psychique étant accablé par les conditions carcérales, c’est le corps qui prend le dessus, qui cherche à changer les choses pour mieux supporter le quotidien. Ces formes de communication corporelle manifestent une limite que l’esprit a dépassée, rendant le corps difficilement contrôlable par le détenu sous la pression.

*Fonctionnement :

Pour les actes de rébellion, il s’agit principalement des marques d’offensive, qu’elles soient liées ou non au destinataire du message corporel qui les reçoit. Plus les émotions seront fortes, plus la réaction sera remarquable et elle pourra être déclenchée par un acte, un contact corporel ou une parole qui pourrait paraître anodin mais qui sera arrivé au mauvais moment pour un détenu à fleur de peau.

Les comportements des détenus, s’ils contiennent souvent de la violence, peuvent aussi passer par des refus non violents et qui ont des raisons compréhensibles. Une variante de la grève de la faim est employée par les détenus, étant considérée comme un acte de ‘rébellion’, il s’agit du refus du plateau de nourriture que la prison donne à chacun des détenus. Ceux-ci ne refusant pas de manger, ils préfèrent seulement acheter à la cantine de la nourriture qu’ils jugent plus acceptable, sans que ce soit forcément un acte revendicatif, même si cela démontre bien la médiocrité de la nourriture carcérale.

Le boycott d’achats en cantine est aussi un moyen de protester des tarifs très élevés :

Un tel boycott s’est produit à la Maison Centrale de Moulins Yzeure en juillet 1996 qui n’épargnait que les journaux et le tabac et a été respecté par la totalité des détenus,

DELUGEARD Stéphanie | Thèse de doctorat Sémiotique | Université de Limoges | 2015 148 pour protester contre des tarifs anormalement élevés par rapport à d’autres

établissements. Il a eu pour conséquence une régularisation de ces derniers498.

Les comportements agressifs concernent plutôt les hommes détenus que les femmes, alors que le refus de plateau est sans doute le choix des deux sexes, de même que la prise extrême de médicaments rendant les détenus incapables de faire quoi que ce soit. Les hommes sont plus extrêmes dans leur comportement corporel que les femmes.

Les femmes auront tendance à se comportement de deux manières selon Corinne Rostaing499 : le « refus » (retrait ou rébellion) ou la « participation ».

Le retrait consiste en rapport discursif négatif sur le règlement, la discipline et le personnel. Il ne se traduit pas dans les faits par un refus d’obéir. Alors que la rébellion

se traduit par une non-reconnaissance de la légalité du règlement et des refus

d’obéissance au personnel. La vie marginale de certaines détenues, les formes de

« débrouille » et d’adaptation secondaire qu’elle implique, expliquent les entorses

répétées au règlement500.

Le refus est un comportement adopté par des femmes qui n’acceptent pas leur situation, qui rejette la faute de l’acte commis sur quelqu’un d’autre et qui minimisent leur responsabilité, se disant victime d’un homme, sous l’effet de la drogue… Le jugement est alors considéré comme injuste et/ou excessif. Elles rejettent toute participation à la vie carcérale : aucune ou presque activité ne sera faite, aucune promenade ou sortie, aucun sport. Elles vont chercher à se protéger au maximum, elles et leur vie privée, en restant enfermées dans leur cellule. Elles peuvent être aussi rejetées par les autres, soit parce qu’elles ne cherchent pas s’intégrer, soit parce qu’elles ont commis un acte jugé comme plus condamnable de la part des autres détenues (violence sur enfants, agressions sexuelles…). Les femmes concernées par cette position de refus sont le plus souvent les femmes âgées ou ayant des problèmes de santé, mais aussi les jeunes femmes qui « refusent de participer au "système", avec ses obligations (inscription, horaires, assiduité)» 501. Les contraintes sont telles que le corps est choisi par défaut comme moyen de communication : il témoigne ainsi des symptômes de dépression ou un acte de rébellion non agressif. Les sanctions qui s’ensuivent sont considérées comme « arbitraires » et les détenues se comportent souvent violemment pour manifester leur colère. Le temps passé en détention est ainsi inutile, voire risqué pour leur santé, puisqu’elles n’en retirent rien, sinon des douleurs physiques et mentales, des problèmes de santé, des ruptures sentimentales et familiales dues à l’incarcération502

La participation est l’acceptation de la peine par les détenues pour un fait qu’elles reconnaissent avoir commis. Les détenues qui sont concernées sont souvent celles qui avaient prémédité leur acte. Elles font donc en sorte d’occuper de manière efficace et instructive leur peine. La reprise des études, la confection d’objets pour la famille, la rencontre d’autres personnes, font partie intégrante de ce processus. Elles peuvent travailler pour s’en sortir sans aide de leur famille, mais elles auront plutôt tendance à se consacrer sur une

498. IDEM, p. 116.

499. Corinne ROSTAING, La relation carcérale : Identités et rapports sociaux dans les prisons de femmes, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Le Lien Social », 1997, p. 155-159.

500. IDEM, p. 155.

501. Ibidem.

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activité utile pour leur sortie : un nouveau diplôme, de nouvelles connaissances pour obtenir un emploi à la sortie, etc. Elles ne se laissent pas aller, font en sorte de rembourser les parties « lésées », occupent au maximum leur temps par des activités physiques afin de garder la forme, intellectuelles pour « développer leurs capacités », pour établir ou conserver un lien. Elles respectent donc le règlement, font en sorte de se faire remarquer le moins possible, sauf dans le cas d’événements difficiles tels que «la mort d’un proche » ou « une angoisse spécifique liée au procès ou à l’attente d’une remise de peine ». Les sanctions sont craintes, puisqu’elles désorganiseraient complètement l’ordre et le programme qu’elles se sont établis.

Les détenues ne se comportent pas forcément de la même façon tout le long de leur peine et ces classements ne sont pas exhaustifs, nous prévient Corinne Rostaing. Il arrive, par exemple, qu’une femme dans le refus finisse par participer, soit parce que la peine est longue et qu’elle a fini par l’accepter, soit parce qu’elle ne parvient pas à garder sa liberté. Il est plus rare qu’une femme passe de la participation au refus, en revanche503.

Les femmes détenues réagissent différemment des hommes alors que le contexte carcéral influence également leur comportement. Celles-ci sont privilégiées dans le sens où elles sont peu nombreuses et qu’elles peuvent mieux communiquer entre elles, même si les activités sont beaucoup plus rares. Leur comportement a tendance à être moins violent envers les autres que pour les hommes, même s’il peut rester quelque peu agressif. Le corps choisit des chemins identiques ou différents de ceux des hommes pour exprimer volontairement ou non un trop plein de sentiments négatifs, d’émotions que l’enveloppe corporelle ne peut plus retenir. Plutôt que de s’en prendre forcément à autrui, les femmes se renferment souvent sur elles-mêmes, laissant leur corps aller de plus en plus vers la dépression. Leur corps replié ne cherche plus à communiquer directement et volontairement à autrui, il communique par son silence et par son retrait. Parfois, les femmes agiront de manière à communiquer le plus possible avec les autres, afin de ne pas se laisser aller et cherchent à aller de l’avant. Leur corps est alors plus ouvert, plus enclin à la conversation et au partage, quel qu’il soit. Les formes de rébellion des femmes, puisqu’il en existe tout de même, sont à prendre sérieusement en compte quant à leur état psychologique : cela indique que les problèmes ne parviennent à être résolus, tout comme pour la dépression, mais que la sécurité ou le bien-être des autres détenues pourraient en pâtir. Les femmes étant en nombre restreint, de tels comportements négatifs sont vite très contagieux et beaucoup moins contrôlables par l’administration pénitentiaire.

Alors que les hommes agissent plus souvent de manière offensive, les femmes, elles, auront plus des mouvements, des gestes de défense. Leur corps pâtira plus de leur comportement, supportant mentalement et physiquement les pressions de l’univers carcéral. Se renfermer sur elles-mêmes est une solution qu’elles adoptent parfois pour se créer une bulle dans laquelle elles s’enferment. Leur corps souffre et cela se remarque par le changement de leur apparence en entrant en prison et au fur et à mesure de la détention, si elles ne parviennent à se reprendre en main : prise de poids, vieillissement de la peau (qui s’accélère avec l’enfermement et les pensées négatives), un choix de vêtements qui ne les mettent pas en valeur, etc. Cette apparence corporelle se remarque et contamine moralement les autres détenues.

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*Règles d’inscriptions et organisation spatiale :

-pour les hommes détenus :Le corps aura tendance à s’affirmer spatialement en cherchant les conflits ou en s’imposant physiquement (pratique de sport intensive pour démontrer une virilité supérieure à celle des autres). Soit le corps affichera une forme de violence, soit il sera sous médicaments pour ne pas subir mentalement le quotidien carcéral. Il investira l’espace qu’on ne veut pas lui accorder ou il en prendra le moins possible, afin qu’on l’oublie et qu’on ne lui fasse rien subir de plus que les contraintes quotidiennes de l’enfermement. Cette dernière forme de communication corporelle est à associer à celle du « refus » concernant les femmes. Le comportement corporel des hommes détenus sera, le plus souvent, construit par les règles contraignantes de l’incarcération, puisqu’il réagira en opposition à celles-ci.

-pour les femmes détenues : Le refus est un acte de repli sur soi, un renfermement spatial du corps alors que la participation est caractérisée par une ouverture corporelle et interactionnelle. Chacun de ces comportements a un fonctionnement propre, qu’il soit dans l’attitude du corps (gestes effectués, mouvements divers du corps, par différentes parties ou son intégralité), dans le déplacement spatial (expansion ou repli) ou encore au niveau de l’inscription de ce corps par rapport aux autres (son organisation spatiale et comportementale par rapport aux autres).

Le corps des femmes en position de refus est en inadéquation totale avec la vie carcérale : il s’inscrit à peine dans l’espace de la cellule et ne s’étend pas ailleurs, l’interaction est nulle, donc il n’a pas sa place parmi les autres. La détenue choisit d’abandonner l’entretien de son corps et le manque d’hygiène et de soins dévoilent des signes d’inadaptation à la vie carcérale. C’est le corps entier (parole comprise) qui subit les effets de l’incarcération et qui s’agresse de cette manière. Lorsqu’elles sont sanctionnées pour leur comportement, leur corps déploie cette colère, il s’étend spatialement et choisit de s’exprimer par la violence qui se dirige alors vers les autres.

Le corps des femmes participantes se déploie dans l’espace et il est constamment en interaction bénéfique avec les autres.

Le contexte influence donc leur communication corporelle, il constitue ce support matériel qu’est le corps dévalorisé et négatif de la femme détenue, par le biais des différents codes vestimentaires adoptés en prison (jogging pour plus de confort, etc.) et des règles à suivre pour ne pas éveiller d’envie ou de jalousie de la part des autres détenues (pas de bijou, peu de maquillage et pas de grande marque, pas de vêtements sexy ni de luxe, etc.). Toutes ces règles construisent une communication corporelle relatant la déperdition d’un corps témoignant de conditions d’incarcération déshumanisantes. Par cette construction significative du corps, ce dernier devient un support formel.

Les détenus, hommes et femmes, choisissent le support du corps pour communiquer ce que les contraintes carcérales ne leur autorisent pas à partager. Ce support est lui-même la source des contraintes de l’incarcération : sans cesse brimé, replié sur lui-même et dans un espace clos, il finit par reprendre vie en entrant de manière conflictuelle en interaction avec les responsables de ces contraintes ou avec lui-même, ne supportant plus l’image qu’il lui renvoie ou son existence.

Pour éviter ces situations extrêmes, quelques ateliers culturels sont mis en place par l’administration pénitentiaire, prenant en compte ces problèmes de liberté de mouvement trop oppressants pour les détenus.

DELUGEARD Stéphanie | Thèse de doctorat Sémiotique | Université de Limoges | 2015 151 II.3.2. Contexte d’ateliers (danse et théâtre) : choix d’utilisation du corps comme

support proposé et leurs conditions d’existence carcérale.

Les ateliers culturels mis en place en prison peuvent faire intervenir la communication corporelle. Parmi ceux-ci, nous retrouvons la danse et le théâtre comme particulièrement évocateurs et significatifs quant au reflet des contraintes corporelles carcérales. Nous expliquerons en quoi ils sont bénéfiques pour le fonctionnement du corps comme support de communication pour les détenus.

*Caractéristiques spécifiques du corps dans le contexte d’ateliers culturels en prison :

Le corps des détenus, lors de l’arrivée dans un atelier culturel tel que la danse ou le théâtre, est complètement replié sur lui-même et entretient une relation distante avec toute autre personne. Ce sont les règles comportementales adoptées et voulues par la prison qui ont transformé ces corps de manière à ce qu’ils ne se sentent plus libres d’effectuer aucun geste ni aucun mouvement spontanément en présence d’autrui. Il est marqué par les contraintes carcérales du point de vue de la santé : même une pratique sportive intense n’enlèvera pas les problèmes de vue, d’audition, de dos et de digestion (entre autres) dus à l’incarcération (pénombre, manque d’hygiène, bruits incessants, repas médiocres, etc.). Tout ceci est visible lors de la libération des gestes corporels lors de ces ateliers.

*Rôle pour les détenus :

-Danse :Il s’agit ici de parvenir à vivre avec autrui en acceptant sa présence et son contact,