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CHAPITRE 4 : ÉCART ENTRE OBJECTIFS ET RÉSULTATS

3. Contenu du PEQ

Le programme vise à inciter les ÉÉ diplômés au Québec et les travailleurs temporaires spécialisés en emploi à s’installer de manière permanente au Québec (MIDI 2015c p.1; MIDI 2016c p.10). Les objectifs visés par la mise en œuvre du PEQ sont de quatre ordres. Il s’agit de recruter des personnes qui sont déjà sur le territoire, partagent et connaissent les valeurs québécoises et dont le processus d’intégration est bien enclenché afin de permettre à la société québécoise de bénéficier de leur apport. Il s’agit aussi de permettre aux employeurs québécois d’avoir un accès facilité aux diplômés du Québec. Le PEQ vise également à aider les régions du Québec en leur donnant un levier qui leur permet d’attirer et de retenir les ÉÉ et les travailleurs étrangers temporaires sur le territoire, et ce dans le but de soutenir leur économie et leur population. De plus, le PEQ vise à améliorer la situation démographique du Québec en contribuant à l’atteinte des volumes d’immigration déterminés par le Québec (MIDI 2015c p.1; MIDI 2016c p.10). Le PEQ s’adresse à des ressortissants étrangers qui sont temporairement au Québec et comprend deux volets, l’un pour les ÉÉ et l’autre pour les travailleurs étrangers spécialisés en emploi (MIDI 2016c, p.10). Comme ces ressortissants étrangers sont déjà sur place ou ont déjà séjourné au Québec, ils ont un historique puisque qu’ils ont obtenu un Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) pour étude ou pour travail avant d’arriver au Québec. Pour cette raison, il n’était pas nécessaire de les recevoir en entrevue contrairement au PRTQ (Fonct2, 2015).

Le candidat qui a séjourné au Québec dans le but principal d’y étudier, et qui satisfait aux conditions énumérées ci-dessous, reçoit un Certificat de sélection du Québec (CSQ), pour lui-

52 même ainsi que pour son époux ou conjoint de fait sans évaluation des caractéristiques de ce dernier ainsi que pour ses enfants à charge inclus dans le dossier (MIDI 2016c, p.11). Avec cette condition, le MIDI a considéré que le candidat et son conjoint amorçaient conjointement leur intégration sociale, économique, linguistique et culturelle (Fonct2, 2015).

Le candidat peut présenter sa demande aussi bien à partir d’un autre pays qu’à partir du Québec (MIDI 2016c, p.11). En effet, un ÉÉ qui a effectué un retour à l’étranger, peut déposer sa candidature même s’il n’est plus sur place dans un délai de trois ans (Fonct2, 2015). Qu’il présente sa demande au Québec ou à partir de l’extérieur, il doit s’engager à subvenir à ses besoins et à ceux des membres de sa famille pendant une période d’au moins trois ans. Il ne doit pas avoir entrepris un nouveau programme d’études depuis la fin de ces études. Il doit avoir effectué un programme d’études au Québec entièrement en français qui mène à un diplôme admissible au PEQ ou il doit démontrer sa connaissance du français oral par divers moyens. Il doit avoir respecté les conditions liées à son CAQ pour études et à son permis d’études. Il a au moins 18 ans et a l’intention de s’établir au Québec pour y occuper un emploi qu’il est vraisemblablement en mesure d’occuper. Il doit avoir obtenu au cours des trois ans précédant sa demande l’un au l’autre des diplômes suivants décerné par un établissement d’enseignement au Québec : un diplôme d’études professionnelles (DEP) sanctionnant minimalement 1 800 heures de formation professionnelle; un DEP suivi d’une attestation de spécialisation professionnelle (ASP) sanctionnant 1800 heures de formation ou plus de formation continue; un diplôme d’études collégiales (DEC) de formation technique; un diplôme d’études universitaire de 1er cycle

sanctionnant un baccalauréat; un diplôme d’études de 2e cycle sanctionnant une maitrise et un

diplôme d’études universitaires de 3e cycle sanctionnant un doctorat (MIDI 2016c, pp.10-12).

S’il présente sa demande à partir de l’extérieur, en plus de satisfaire à toutes ces conditions, il doit s’être conformé à la condition de retour dans son pays après la fin de ses études s’il était titulaire d’une bourse comportant cette clause. S’il présente sa demande à partir du Québec, il doit s’y trouver légalement au moment où il dépose sa demande et ne doit pas être titulaire d’une bourse comportant une condition de retour dans son pays (MIDI 2016c, pp.10-12). Cette possibilité de déposer la demande sur place est pour le Québec très avantageux parce qu’aux yeux des employeurs, il n’y a pas de contrainte ou de contre-indication puisqu’il n’y a pas de problème d’équivalence, de reconnaissance des acquis ou d’entrave avec les autres professionnels. Toutefois, l’adéquation au besoin du marché du travail n’est pas un élément qui est pris en compte dans les conditions d’admission du PEQ (Fonct2, 2015).

53 Lorsqu’un candidat est refusé au PEQ, il est invité à présenter sans frais supplémentaire une nouvelle demande de CSQ dans le PRTQ. Un délai de six mois lui est alors accordé. Toutefois, le dossier doit répondre aux exigences du programme régulier17 (MIDI 2016c, p.44). Cette

disposition est avantageuse pour le candidat puisque les frais encourus sont relativement élevés (760$). C’est un élément positif qui permet d’éviter beaucoup de frustration quand les candidats n’ont pas le diplôme ou le niveau de français exigés dans le PEQ (Fonct1, 2015).

En somme, le PEQ « vise à dérouler le tapis rouge aux candidats, aux meilleurs candidats, du moins qui apparaissaient aux yeux du Québec les plus prometteurs puisqu’ils ont de l’expérience et ont déjà amorcé leur intégration sociale, économique, linguistique. On pense donc qu’ils vont être mieux outillés pour intégrer facilement le marché du travail et contribuer à l’essor du Québec » (Fonct2, 2015).