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Construction d’un symbole de Farey d’un sous-groupe

Dans le document Symboles modulaires et produit de Petersson (Page 42-46)

{C(F1),Per(F2)}Γ,F +n C(F1),Per(F2)o Γ,F+n C(F1),Per(F2)o Γ,F +n C(F1),Per(F2)o Γ,F  =1 4 n C(F1),Per(F2)o Γ+n C(F1),Per(F2)o Γ  = (2i)k−2hF1, F2iΓ− hF1, F2iΓ 2i = (2i) k−2Im (hF1, F2iΓ) .

Corollaire 2.11. La forme bilinéaire{·, ·}Γ= {·, ·}Γ,F définie sur H1(Γ,Vk) × HomΓ(∆0,Vk) est indépendante du symbole de Farey utilisé pour la définir.

2.3 Construction d’un symbole de Farey d’un sous-groupe

Soit

F

= (

V

, ∗, µ) un symbole de Farey étendu pour Γ. Des algorithmes pour construire un symbole de Farey

F

pour un sous-groupe Γde Γ sont bien connus depuis longtemps. Cependant, ils sont en général écrits pour Γ = PSL2(Z). En cherchant à démontrer le comportement de la forme bilinéaire sous les opérateurs de Hecke, nous avons été amenés à reprendre ces algorithmes et à observer un phénomène particulier lorsque la courbe modulaire associée à Γ a plusieurs points elliptiques d’ordre 3. Ce paragraphe reprend donc cette construction.

Avant de passer à l’algorithme de construction de

F

, donnons quelques notations. Soit

C

un système de représentants de Γ\Γ. Soit

W

=

C

×

V

. Notons eγ le représentant dans

C

de la classe Γγ. On a feγγ= fγγ. L’application qui à (ξ, a) ∈

W

associe l’arc géodésique ξa est injective car un arc de

V

ne peut être le transformé par un élément de Γ d’un autre arc de

V

et le stabilisateur d’un arc est réduit à ±Id. Nous identifions dans la suite (ξ, a) à ξa pour ξ ∈

C

et a ∈

V

. Pour ξa ∈

W

, posons

γξa= ξγaξγfa−1∈ Γ

appelée donnée de recollement de

W

associée à ξa et τγa la permutation de

C

donnée par τγa(ξ) = f

ξγa. On a donc

ξγa= γξaτγa(ξ) .

L’ensemble

W

est muni d’une bijection Ast induite par l’involution ∗ de

F

de la manière suivante : Ast(ξa) = τγa(ξ)a.

Lorsque a n’est pas un arc elliptique, Ast ◦ Ast(ξa) = ξa car Ast( fξγaa) = ^ξγaγa∗a= eξa = ξa puisque γa∗ = γ−1a et ξ ∈

C

. On a de plus

ξa = ξγaa∗−= γξaτγa(ξ)a∗−= γξaAst(ξa). Lorsque a est un arc elliptique d’ordre 2, on a a = aet Ast ◦ Ast(ξa) = ]f

ξγaγaa= ξa. Lorsque a est un arc elliptique d’ordre 3, γ3

aest ±Id et on a

Ast3(ξa) = Ast( ^τγa(ξ)γaa) = Ast(τγ2

a(ξ)a) = τγ3

a(ξ)a = ξa .

Ainsi, les orbites des éléments de

W

par Ast sont d’ordre 1, 2 ou 3. Remarquons que lorsque Ast(ξa) = ξa, on a a = a, τγa(ξ) = ξ, γξa = ξγaγfaξ−1= ξγaξ−1 appartient à Γ et est de même ordre µell(a) que γa.

Proposition 2.12. On garde les notations précédentes. Il existe un système de représentants

C

de Γ\Γ tel que

F

= (

V

, Ast, µ) décrit comme suit soit un symbole de Farey : les arcs de

V

sont

1. les élémentsξa ∈

C

× (

V

V

ell,3) avec γξa6= 1 ; on a alors µ(ξa) = µ(a) et Ast(ξa) = Ast(ξa) ;

2. les points fixesξa dans

C

×

V

ell,3pour Ast, on a alorsτγa(ξ) = ξ, γξa= ξγaξ−1, µ(ξa) = µ(a) = 3 et Ast(ξa) = Ast(ξa) = ξa ;

3. pour chaque orbite{ξ1a, ξ2a, ξ3a} d’ordre 3 par Ast, les chemins ξ1a, ξ1a′′, ξ2a, ξ3a où ξ1aetξ1a′′ sont définis par (

ξ1a = γξ 1aξ2a ξ1a′′ = γ′−1ξ3aξ3a ; on a alors γξ 1a= ξ1γaξ−12 , γξ 2a= ξ2γaξ−13 , γξ 3a= ξ3γaξ−11 , τγa1) = ξ2, τγa2) = ξ3, τγa3) = ξ1, γξ1a = γξ1a, γξ1a′′= γ−1ξ 3a, γξ2a= γ−1ξ 1a, γξ3a= γξ3a,

Ast1a) = ξ2a, Ast1a′′) = ξ3a, Ast2a) = ξ1a, Ast3a) = ξ2a, µ1a) = µ1a′′) = µ2a) = µ3a) = 1 .

Démonstration. Soit un symbole de Farey

F

= (

V

, ∗, µell). À chaque étape de l’algorithme, les éléments de L et L3sont par construction dans

W

et les éléments de

C

ont des classes distinctes dans Γ\Γ.

On note ˙

C

la réunion des classes Γξ pour ξ ∈

C

et + l’addition d’un élément à la fin d’une liste.

Entrée: un symbole de Farey de groupe Γ : (

V

, ∗, µell) et un critère d’appartenance à Γ. Sortie: Un symbole de Farey (

V

, Ast, µell) de Γet un système de représentants

C

de Γ\Γ.

1: Calculer les données de recollement γapour a ∈

V

.

2:

C

← {Id} ; L ← {Id} × (

V

V

ell,3) ; L3← {Id} ×

V

ell,3;

W

← {id} ×

V

;

V

← {id} ×

V

;

3: tant que L∪ L36= /0 faire

4: si L36= /0 alors

5: Prendre le premier élément ξa de L3(on a donc a= a) et l’enlever de L3.

6: siξγa∈ ˙/

C

alors

7:

C

C

∪ {ξγa, ξγ2a} ;

W

C

×

V

.

8: pour b∈

V

ell,3faire

9: L3← L3+ ξγab.

10: pour b∈

V

ell,3faire

11: L3← L3+ ξγ2ab.

12: pour b∈

V

V

ell,3faire

13: L← L + ξγab.

14: pour b∈

V

V

ell,3faire

15: L← L + ξγ2ab.

16: Insérer dans

V

à la place de ξa la suite des ξγavpour v parcourant

V

− {a} à partir du successeur de a de manière circulaire puis la suite des ξγ2avpour v parcourant

V

− {a} à partir du successeur de a de manière circulaire.

17: sinon

18: Prendre le premier élément ξa de L et l’enlever de L.

19: siξγa∈ ˙/

C

alors

20:

C

C

∪ {ξγa} ;

W

C

×

V

.

21: pour b∈

V

ell,3faire

22: L3← L3+ ξγab.

23: pour b∈

V

V

ell,3faire

24: L← L + ξγab.

25: Insérer dans

V

à la place de ξa la suite des ξγavpour v parcourant

V

− {a} à partir du successeur de ade manière circulaire.

26: pourξa ∈

V

avec ξ ∈

C

et a ∈

V

faire

27: Ast(ξa) ← fξγaa; γ

ξa← ξγaξγfa−1

28: si Ast(ξa) = ξa alors

29: µell(ξa) ← µell(a).

30: sinon

31: µell(ξa) ← 1.

32: pour chaque orbite d’ordre 3 pour Astfaire

33: Choisir un élément A = ξa de l’orbite ; B ← Ast(A), C ← Ast(B).

34: Dans

V

, remplacer A par A= γaAsuivi de A′′= γ2aA.

35: Ast(A) ← B ; Ast(A′′) ← C ; Ast(B) ← A; Ast(C) ← A′′.

36: µell(A) ← 1, µell(A′′) ← 1.

37: renvoyer

V

, Ast, µell .

L’algorithme termine si et seulement si Γest d’indice fini dans Γ. En effet, une fois que

C

est de cardinal l’indice de Γdans Γ,

C

est un système de représentants de Γ\Γ et on va directement à la ligne 32.

A la ligne 16, ξ est dans

C

et ξγa et ξγ2a viennent d’être rajoutés à

C

. On enlève l’élément ξa de

V

et on met dans

V

tous les éléments de la forme ξγabet de la forme ξγ2abpour b différent de a. Ainsi, l’orbite d’ordre 3 sous Ast formée des trois éléments ξa, ξγaaet ξγ2

aadu

W

réactualisé n’est pas dans

V

. Tous les autres éléments de ξγa

V

et ξγ2a

V

que l’on vient de rajouter à

W

sont dans

V

.

A la ligne 25, ξ est dans

C

et ξγa vient d’être rajouté à

C

. On enlève ξa de

V

et on met dans

V

tous les éléments de la forme ξγabpour b différent de a. Ainsi, l’orbite (ξa, ξγaa) sous Ast qui est d’ordre 2 n’est pas dans

V

et γ

ξa= Id puisque ξ et ξγasont tous deux dans

C

. Tous les autres éléments de ξγa

V

que l’on vient de rajouter à

W

sont dans

V

.

À la ligne 32, γbest égal à l’identité pour b ∈

W

V

. La manière dont les arcs géodésiques ont été insérés dans

V

assure que la suite des extrémités des éléments de

V

est dans l’ordre circulaire et définit bien un polygone hyperbolique convexe.

Si

V

ne contient pas d’orbite d’ordre 3 pour Ast, (

V

, Ast, µ) définit bien un symbole de Farey à la ligne 32. Sinon, on transforme chaque orbite d’ordre 3 en quatre chemins deux à deux échangés par Ast. La bijection Astdevient alors une involution. Remarquons que les données de recollement γ

A, γ B, γ

C ont été remplacées par γ A et γ

C qui engendrent le même sous-groupe puisque γ

AγBγC = Id.

Le symbole (

V

, Ast, µ) définit bien alors un symbole de Farey. Montrons qu’il est associé au groupe Γ. Pour cela, nous devons montrer d’après [12] que le groupe engendré par les données de recollement γ

ξapour ξa ∈

V

est Γà la ligne 32. Tout élément γ de Γ est de la forme γa1· · · γai· · · γan

avec ai

V

. Définissons par récurrence la suite d’éléments de

C

par δ1= 1, δk+1= ]δkγaket posons bk= δkak. Par définition, γ

bk= δkγakδk+1−1 appartient à Γ. De plus, si bkn’appartient pas à

V

, γ bk

est égal à 1 et peut être supprimé. On voit facilement que δk+1 est un représentant de γa1· · · γak. Comme γa1· · · γan appartient à Γ, on a δn+1 = 1. On a donc

γ = δ1γa1δ−12 δ2γa1δ−13 · · · δkγakδ−1k+1· · · δnγanδ−1n+1= γb1· · · γbk· · · γbn . Donc, les γ

bk engendrent Γ,

F

est un symbole de Farey de groupe Γ.

Remarque 2.13. Lorsqu’il existe un test effectif d’appartenance à Γ pour un élément de Γ, on peut ainsi construire effectivement un symbole de Farey et un polygone fondamental associé à un sous-groupe Γ d’indice fini de PSL2(Z) à partir d’un symbole de Farey associé à PSL2(Z).

Remarque 2.14. Si

D

est le domaine fondamental associé à

F

, la réunion des ξ

D

pour ξ ∈

C

est un domaine fondamental associé à Γ. Malheureusement, l’application Astn’est pas toujours une involution sur

V

et à la ligne 32, on n’a pas toujours obtenu un symbole de Farey. Il faut donc faire une "rectification" pour obtenir un symbole de Farey. Ce cas ne peut pas se produire si

F

n’a qu’un seul chemin elliptique d’ordre 3, par exemple si

F

est un symbole de Farey associé à PSL2(Z).

C= Ast(B) B= Ast(A) A= Ast(C) C B A= B A′′= C γA γC−1

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