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La construction d’ouvrages d’art (figure 40) : Cette phase est le début proprement dit du chantier Les différents types d’ouvrages sont construits : les ouvrages hydrauliques comme

Partie III Empreinte Ecologique, du global au local : Application à un chantier routier au nord de la Loire « cas de Vendranges »

1 La construction d’ouvrages d’art (figure 40) : Cette phase est le début proprement dit du chantier Les différents types d’ouvrages sont construits : les ouvrages hydrauliques comme

les bassins de rétention ou la pose des différentes canalisations (ce qui représente environ 13 km de tuyaux et 300 regards de visite pour le chantier de Vendranges), les passages à faune (au nombre de trois) ainsi que les passages inférieurs et la réalisation de 3 murs de soutènement.

Figure 40 : Exemples de travaux de construction d'ouvrages d'art

1 Les terrassements généraux (figure 41): Cette phase est la plus importante du chantier de Vendranges. Les terrassements sont réalisés afin d’assurer l’assise de la future chaussée. Ces terrassements consistent en des mouvements de terrain effectués à l’aide d’une quarantaine d’engins et d’explosifs pour les parties les plus dures de la roche. On compte environ 1,8 millions de m3 de remblais.

C’est également à ce moment que sont mis en place les bassins d’assainissement pluvial et les bassins de rétention pour les eaux d’orages.

Une fois ces principaux travaux de terrassements terminés, on passe à la mise en œuvre d’une couche de matériaux drainant pour assurer une stabilité parfaite de l’assise de la chaussée (ce drain empêche la charge hydraulique de devenir trop importante ce qui pourrait soulever la chaussée). Elle est constituée d’environ 75000 m3 de matériaux drainant. Ensuite, une couche de géotextile est appliquée, et c’est à ce moment là qu’une couche de forme (de 0.50 m d’épaisseur) est réalisée en matériaux concassés à partir des roches du site. Cette couche a pour vocation d’assurer une insensibilité au gel. Ceci permet aux matériaux de ne pas gonfler si le sol gèle en profondeur. Une épaisseur de 0,10 m de grave non traité 0/20 est rajoutée pour le réglage de la couche de forme.

Figure 41 : Travaux de terrassements

1 La constitution de chaussée: Une fois la couche de forme mise en place, on passe à la phase propre de constitution de la chaussée qui consiste en l’installation de plusieurs couches successives, de différents matériaux (figure 42).

Figure 42 : Travaux de chaussée

Pour le cas du chantier de Vendranges, la chaussée est bitumineuse (la structure n° 1: cf. §. 1.1.2). D’une épaisseur totale de 0,36 m, elle se compose de plusieurs couches en granulat et bitume (figure 43):

45Une couche de grave bitume 0,14, classe 3, d’une épaisseur de 0,12 m; 45Une couche de grave bitume 0,14, classe 3, d’une épaisseur de 0,10 m; 45Une couche de grave bitume 0,14, classe 3, d’une épaisseur de 0,09 m; Ces trois couches, composées du granulat et bitume, forment ce qu’on appelle la couche d’assise de la chaussée.

45 Et une couche de roulement (enrobé) de béton bitumineux 0,10, classe 3 (composée d’une quantité différente en granulat et bitume), d’une épaisseur de 0,05 m. C’est la couche de surface.

Bassin Extraction Concassage des matériaux

Figure 43 : Structure de la chaussée du chantier de Vendranges

1 La mise en place des équipements de la route (signalisation): Cette phase consiste à mettre en place tous les équipements utiles à l’utilisateur. Ceux-ci comprennent les clôtures de l’emprise (c'est-à-dire la limite de propriété autour de la route), afin de mettre en place une protection efficace contre la grande faune, les dispositifs de retenue ainsi que les équipements de sécurité. Ces équipements de sécurité sont de deux sortes : les équipements dynamiques qui portent sur la surveillance du trafic et les prévisions météorologiques ainsi que les équipements statiques comme les signalisations horizontales et verticales, les glissières et le réseau d’appel d’urgence (la glissière de sécurité entraîne une pollution non négligeable des sols par le zinc).

1 L’aménagement paysager et les plantations: Cette phase est la phase terminale du chantier. Les talus sont alors réalisés ainsi que les accotements. Pour le chantier de Vendranges, le réaménagement du paysage est fait à partir du potentiel existant dans la géologie actuelle. Une identification des grandes structures formant le sous-sol a été faite afin de définir les géométries propres de stabilité que permet ce sol. Ceci afin d’avoir une parfaite greffe de cet ouvrage routier dans la nature.

La géométrie de cette route est décrite sur le schéma suivant : 4 voies de 3,65 mètres de large, deux bandes d’arrêt d’urgence de 2,85 mètres de large et un terre-plein central large de 3 mètres. Couche de surface Couche d’assise GB (0,12 m) GB (0,10 m) BB (0,05 m) BB: béton bitumineux GB: grave bitume Couche de forme Plate-forme support chaussée GB (0,09 m)

Figure 44 : Géométrie de la mise à 2x2 voies de l’axe RN7 - RN82 (Vendranges)

1.3 Fonction du système étudié

Le système considéré ici est une activité de construction routière. Comme pour une ACV, la fonction du système étudié peut être résumée à travers une unité fonctionnelle, choisie afin de pouvoir comparer les résultats de cette étude avec d’autres. L’unité fonctionnelle choisie ici est la suivante: « Construire 8 kilomètres de route à 2 x 2 voies ».

1.4 Frontières du site étudié

L’activité de construction est vue comme une entité qui accapare une certaine surface de terre productive propre à lui fournir les ressources qu’elle consomme, et à assimiler les déchets qu’elle génère et qui sont réintroduits dans le milieu naturel :

Figure 45 : Le système étudié

Pour calculer l’empreinte écologique du chantier de Vendranges en phase de construction, nous avons défini les frontières de ce système, afin de déterminer les éléments de l’activité sur lesquels le calcul de l’empreinte va s’appliquer, comme l’indique le schéma suivant :

Activité étudiée : Construction d’une route

Milieu naturel Matières premières et énergie Effluents (gazeux, liquides, solides) 7,30 m 2,85 m 7,30 m 2,85 m 3,65 m 3,65 m 3 m

Grave bitume Béton bitumineux Terre plein central

Figure 46 : Frontières du système étudié

(E: Energie)

nous avons dû nous limiter à la phase proprement dite de « la mise en œuvre du chantier », et principalement aux deux grandes phases de « terrassements généraux » et « chaussée » pour une période de construction d’environ deux ans (de 2005 à 2007 : période sur laquelle les données sont étudiées). Ceci est principalement dû au fait de leur forte part de responsabilité dans l’empreinte totale du chantier et au manque d’information sur les différentes

Engins Pétrole brut Extraction du pétrole brut /E Aciérie / E 2) Abattage : forage, minage, 1) Découverte de la carrière : décapage, extraction 3) Concassage primaire 4) Concassage secondaire: élaboration des granulats Engins Carrière /E Raffinerie /E Engins Déplacements domicile-travail Transport des mélanges Transport Emissions Centrale de fabrication des

mélanges Autres consommables: explosifs, tuyaux d’assainissement , caniveaux, etc. Mise en œuvre du chantier Utilisation Entretien après plusieurs années Stockage intermédiaire Transport des matériaux de base Déblai et remblai propres au site Transport Transports Acier

Granulats Carburant Bitume

E E E E E E E E E E

consommations des phases préalables de construction de la route. Notre calcul de l’empreinte écologique est donc une approximation de l’impact sur les ressources naturelles de la construction d’une route sur son environnement. Son objectif est avant tout méthodologique. En effet, les impacts environnementaux d’un tel chantier varient considérablement selon le milieu traversé (plus ou moins de matériaux à déblayer et remblayer, présence ou non de zones humides, etc) et les techniques de construction choisies.

Les principaux éléments pris en compte dans l’analyse sont les surfaces mobilisées pour la construction de la route, les consommables, les infrastructures et les équipements industriels intervenant dans l’activité désirée des terrassements et chaussées. Les empreintes écologiques des déplacements domicile-travail ainsi que le transport de matériaux de construction de base (bitume et granulats) et du carburant (pour l’alimentation des équipements) au cours des travaux de chaussée sont prises en compte.

De plus, une estimation de l’empreinte écologique liée à l’utilisation de ce tronçon routier est faite.

Cependant, par manque de données, certaines éléments ne sont pas pris en compte: par exemple, le transport des autres consommables (autres que le carburant et les matériaux de construction) jusqu’au chantier (transport des explosifs, tuyaux d’assainissement, bombes de peinture, etc). De même, les déplacements des employés n’ont pas été pris en compte pour la phase de terrassements. Pour cette phase, on estime également que la totalité des matériaux nécessaires sont concassés à partir des rochers du site même.

2 Inventaire des données de consommation : postes pris en compte pour le calcul