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« Il est parfaitement vrai, et c’est une donnée fondamentale de toute histoire (que nous ne pouvons justifier ici plus avant), que le résultat ultime de l’action politique entretient souvent, voire quasi toujours, un rapport tout à fait inadéquat, souvent quasiment paradoxal avec son sens originel. »

Max Weber

« La profession et la vocation de politique » 2003[1919] : 185

Ce mémoire se proposait de soumettre à ses lecteurs une reconstitution du sens de la pensée politique wébérienne : j’y étais à la recherche de la perception que Weber avait lui-même de ses textes politiques, de la problématique autour de laquelle il les a composés. J’ai donc laissé de côté la question de la signification de l’œuvre politique wébérienne, celle-là même au cœur du projet mommsenien. La reconstitution du sens propre à la pensée politique wébérienne n’est possible que par une lecture unifiée de son œuvre, ce à quoi la majorité des commentateurs sont encore réfractaires. La division du corpus de Weber introduite par Mommsen, ses textes politiques d’un côté et ses textes scientifiques de l’autre, est encore bien présente dans la littérature. Bien que la thèse selon laquelle l’œuvre wébérienne doit être interprétée à la lumière de son seul corpus politique, ses textes scientifiques n’étant qu’une justification de ses positions politiques, ait perdu presque tous ses partisans, l’interprétation actuellement dominante en études wébériennes, celle de la « thèse du Weber janussien », reprend à son compte la même division de l’œuvre. Pour démontrer la valeur scientifique des écrits de Weber et les préserver des attaques de Mommsen, on affirme le caractère autonome des écrits scientifiques de Weber face à ses textes politiques. Aussi problématiques que soient ces derniers, on argumente qu’ils n’affectent en rien la valeur du corpus scientifique de Weber ; d’un côté, on trouverait le toujours très pertinent théoricien des sciences sociales et, de l’autre, un désuet nationaliste prussien. Ces deux thèses, tant celle de Mommsen, que celle « des deux Webers », sont des obstacles à notre compréhension de l’œuvre wébérienne, et ce que l’on s’intéresse à sa pensée politique où à sa sociologie.

Une même erreur méthodologique fondamentale est à la base de ces deux lectures de Weber : l’absence d’une mise en relation dialectique entre ses écrits scientifiques et

politiques entraîne une mésinterprétation systématique des seconds. Si la sociologie de Weber fut profondément influencée par ses engagements politiques, comme l’avance la thèse de Mommsen, l’inverse est également vrai : à de rares exceptions près (C.f. Kilker 1989, Coliot-Thélène 1999, Palonen 2004, Chazel 2005, Duran 2009, Green 2010), la littérature wébérienne semble se borner à l’ignorer. Une approche en vase clos des textes scientifiques de Weber prive le lecteur des clefs interprétatives présentes dans ses textes politiques. Le choix de construire ce mémoire autour de la notion du charisme voulait justement exemplifier ce problème. Omniprésent dans les textes politiques de Weber, parfois de manière explicite, souvent de manière implicite, il n’est pas possible de définir le terme sans se référer à plusieurs de ses textes scientifiques. Inversement, pour une compréhension maximale du charisme, tel que défini dans les pages d’Économie et société ou dans sa Sociologie des religions, il est formateur de voir comment Weber se livre lui- même à son emploi dans ses écrits politiques.

Plus on lui consacre de temps, moins la division de l’œuvre wébérienne entre textes scientifiques et textes politiques semble pertinente. Si certains de ses courts textes non scientifiques, comme « Zwischen zwei Gesetzen » (1916), « Vaterland und

Vaterlandspartei » (1917), « L’Allemagne nouvelle » (1918), et « Le président du Reich »

(1919) sont assurément des textes « politiques », prenants partis dans des débats d’actualité, tous ne le sont pas. D’autres, comme « Le socialisme » (1918) et le recueil sur « Le savant et le politique » (1918-1919), sont des comptes rendus de conférence. Le propos qui y est tenu, comme le public à qui il s’adresse est déjà fort différent de celui de ses textes politiques. Ni complètement scientifique, ni purement politique, voilà déjà une troisième catégorie de texte. D’autres textes encore, comme ceux de 1906 sur la Révolution libérale russe, ou encore « Parlement et gouvernement dans une Allemagne réorganisée » (1917), présentent une analyse éclairée de part en part par l’approche sociologique de Weber. Le fait que les deux premiers textes sur la Révolution libérale Russe aient été publiés dans une revue scientifique, Archiv für Sozialwissenschaft und Politik, témoigne bien de l’ambiguïté. Constituent-ils un quatrième corpus ? Il est possible de diviser l’œuvre wébérienne parmi différents registres, mais il est impossible de le faire suivant une simple opposition entre textes politiques et scientifiques.

Ainsi, malgré leurs déclarations de principes en faveur de cette division corpusculaire de l’œuvre wébérienne, de nombreux chercheurs ont transgressé l’abstruse frontière entre textes politiques et scientifiques. Où placer sa « Leçon inaugurale » où encore « Le politique comme profession-vocation » ? Ces textes résistent à cette classification simpliste. Le résultat fut donc un emploi partiel, subjectif, et tacite de la pensée politique wébérienne. Pour mettre un terme à l’image parfois caricaturale d’un Weber élevé au rang de père fondateur de la discipline, mais dont la moitié des textes ne se voient pas accordés l’importance des objets de recherche légitimes, mais surtout, pour permettre une réflexion méthodologique franche et ouverte sur la fécondité d’une lecture unifiée de l’œuvre wébérienne, il importe de se débarrasser tant de la thèse unidimensionnelle que de celle du Weber janussien. Ce n’est qu’au prix de cet effort, loin des spéculations et des récits instrumentalisés de la réception de Weber, qu’une véritable analyse de l’héritage politique de Weber pourra être entreprise.

L’objet de la pensée politique wébérienne

On a reproché à Weber de ne pas avoir été le dernier représentant irréductible de la phratrie libérale héritière des espoirs du parlement de Francfort ; de ne pas avoir été le premier théoricien libéral classique sous Weimar ; de ne pas avoir été la référence incontournable des Allemands démocrates en 1945. Ce n’est toutefois pas ce que Weber s’était proposé d’être et l’exiger de lui relève d’une mécompréhension de ses objectifs. Dans ce mémoire, j’ai argumenté que son objectif était autre et qu’il est possible d’identifier la même trame de fond, la même problématique sous-jacente à tous ses textes politiques, de sa « Lecture inaugurale » de 1895 à la publication sur « Le président du Reich » de 1919 : comment

favoriser l’émergence de chefs politiques authentiques et capables de s’opposer à la pétrification sociale qu’entraîne la bureaucratisation moderne ? De ce point de vue, la

cohérence interne de la pensée politique de Weber est exemplaire.

Avant de formuler la Führerdemokratie, Weber met de l’avant une proposition de réforme du régime monarchiste autoritariste allemand vers une monarchie constitutionnelle inspirée du modèle de Westminster. L’abdication du Kaiser l’oblige cependant à repenser cette réponse. Aurait-il préféré à la République une monarchie constitutionnelle, avec à sa tête un monarque volontairement modeste ? La question peut être débattue, mais elle est en réalité sans intérêt. La dissolution des formes traditionnelles de légitimité à la domination à

laquelle il assiste en 1918 rend le maintien de la monarchie impossible, qu’elle soit de type parlementaire ou non. Weber en prend acte. L’abdication de la dynastie des Hohenzollern, qui force le pays à se détourner de l’héritage bismarckien et qui le plonge de plein fouet dans la modernité politique, témoigne à ses yeux de la pluralité des valeurs qui cherche à s’exprimer en Allemagne. Cette pluralité ne pourra à son tour qu’intensifier le rôle du politique dans la médiation des conflits de valeurs. C’est là l’une des particularités de l’analyse politique de Weber que de faire de la domination et non du pouvoir son véritable point de départ (Colliot-Thélène 1992 : 203). Weber considère que ces conflits de valeurs, infailliblement subjectifs, ne peuvent se résoudre dans la simple association contractuelle entre les parties – à savoir la théorie du contrat social – et qu’une « machinerie administrative » capable de promulguer des règles (lois) et de les faire appliquer (pouvoir politique) est nécessaire (Fitzi 2009 : 39).

Une direction capable de faire face à cette pluralité des valeurs devra donc se retrouver à la tête de l’administration de la démocratie de masse. La réponse de Weber, comme on le sait, est surprenante : pour la démocratie de masses, il ne s’agit pas tant de concilier la pluralité des valeurs en leur aménageant un espace de cohabitation possible que de trouver des chefs capables de rallier à eux les citoyens autour de leur cause, recréant — le temps de leur direction — l’unité perdue de la communauté politique. C’est là le pouvoir du charisme. Bien évidemment, aucun chef ne peut faire l’unanimité, et Weber ne l’exige pas d’eux non plus. L’homme politique authentique doit proposer une vision de l’avenir de la communauté qui dépasse sa simple intendance et qui récolte en son sein un soutien assez fort pour légitimer sa domination sur elle.

La domination chez Weber concerne toujours le lien par lequel la relation d’obéissance devient routine, sa légitimation découlant du consentement des soumis. La domination rationnelle-légale, bien qu’elle soit essentielle aux conditions de vie moderne, menace l’État en faisant planer sur la communauté qui s’y regroupe la menace d’une pétrification sociale. La bureaucratie doit être maîtrisée et confinée à son rôle d’instrument de l’administration moderne — faute de quoi elle se constitue en pouvoir autonome et rompt l’équilibre des forces en présence pour créer un État liturgique. La domination traditionnelle, comme le démontre aux yeux de Weber la Révolution libérale russe et de multiples épisodes de l’histoire du Reich (la dictature militaire de Ludendorff au premier rang), n’est pas à même d’engendrer des chefs aptes à cette tâche, ce type d’administration

étant trop attachée à défendre ses prérogatives. Sur le plan théorique, seule l’autorité charismatique peut contrôler efficacement la menace récurrente de la pétrification de la communauté politique moderne.

Les solutions présentées par Weber présentent cette constante : « elles visent toutes à assurer ou plutôt à rétablir l’équilibre compromis » (Chazel 2005 : 869). Un parlement de travail, dont l’action s’appuie sur un travail en commission et le recours au droit d’enquête, représente le seul contrepoids possible au pouvoir de la bureaucratie. Mais l’équilibre dynamique ainsi mis en place ne se limite pas au seul contrôle de la bureaucratie. Le chef politique, l’homme de confiance des masses, représente l’unité de la direction administrative de l’État face au parlement et à ses factions partisanes : celui qui vit pour la politique s’oppose à ceux qui en vivent. Inversement le parlement constitue le garde-fou contre toute décision du président qui pourrait menacer l’équilibre dynamique de la démocratie ordonnée. Les partis hiérarchisés et bureaucratisés forment un rempart contre les débordements émotionnels (de la rue) qui accompagnent l’élection de chef charismatique. Il s’agit d’un échafaudage institutionnel fondé sur un double circuit de légitimité que nous propose Weber : d’un côté, la domination rationnelle-légale de la loi, du parlement, et l’administration étatique (où tout repose sur le respect du caractère sacré des normes) ; de l’autre, le jeu d’un dispositif plébiscitaire qui, s’appuyant sur la dynamique de toutes les institutions de cette démocratie ordonnée, permet de former des chefs porteurs d’un charisme d’office pour unifier sous sa cause la communauté politique.

L’élitisme wébérien

Aron écrivait : « peut-être Max Weber demandait-il trop aux hommes politiques des démocraties modernes » (1959 : 29). Toute sa réflexion éthique, qu’il « s’agisse de science ou de politique […] visait le même but : dégager l’éthique propre à une activité qu’il voulait conforme à sa finalité » (Ibid). Accepter de faire de la politique, c’est devoir accepter de se soumettre à une éthique qui y soit conforme. La force des écrits politiques de Weber est précisément de nous rappeler que bien que la politique soit une affaire de cause, elle n’en est pas moins une question de choix et de résultats. Pas étonnant que ce soit sous le vocable de Machtethik (éthique du pouvoir) que Weber ait dans un premier temps présenté ce qui allait devenir l’éthique de la responsabilité. C’est l’exercice du pouvoir qui oblige le politicien à la responsabilité, c’est l’exercice responsable du pouvoir qui le

différencie du fonctionnaire et c’est également ce sentiment de responsabilité envers l’exercice du pouvoir qui est digne de respect, par delà l’idéal particulier qui est poursuivi. La politique est tout aussi bien affaire de formulation que de réalisation de ses fins.

Weber insiste à ce titre sur le fait que toute analyse du politique ne peut se limiter à la simple question du résultat direct de son action, mais qu’elle doit aussi s’interroger sur ses conséquences à long terme. En définitive, le tribunal de l’histoire ne juge pas un homme politique à son intention ou au résultat direct de ses actions, mais à la responsabilité qu’il assume face aux conséquences de sa contribution politique. C’est là la grandeur et simultanément le tragique de l’action politique que de devoir assumer la responsabilité de conséquences sur lesquelles la volonté de l’homme d’État n’a aucune emprise. L’importance du respect à la cause prend ici tout son sens, car la maxime qui préside à son action est en dernière analyse la seule donnée de son engagement que homme politique contrôle entièrement. Y renoncer, renoncer à la consistance interne de l’action politique, c’est renoncer à ce que cette dernière ait un sens.

C’est peut-être ici, dans ses exigences envers l’homme d’État, ou plutôt dans les conséquences de sa définition élitiste des acteurs politiques, que Weber est le plus éloigné de la conception contemporaine du politique. N’étant ni des spécialistes pouvant contribuer à l’administration bureaucratique de l’État moderne, et étant dénués du sentiment de responsabilité propre aux individus portés par une cause qui pourrait les rendre aptes à la direction politique, à l’esprit de Weber, la vaste majorité des membres de la communauté ne peut conduire une action proprement politique. Elle est contrainte à un rôle de spectateur.

Nécessité technique et réflexion démocratique

Une critique de la pensée politique wébérienne peut être motivée par son opposition à l’élitisme qui en est constitutif. Cependant, pour gagner en pertinence, cette critique ne devrait pas se limiter à de vagues filiations conceptuelles entre une sélection de ses écrits et un certain récit de leur réception dans l’Allemagne des années 1920. Elle devrait plutôt se livrer à l’analyse complète des arguments théoriques qui font dire à Weber que la démocratie plébiscitaire est le système politique le plus en phase avec les besoins de la société de masse et qu’elle y constitue la condition de possibilité de la démocratie. En somme, cette critique devrait trancher à savoir si la Führerdemokratie est véritablement la

meilleure réponse que Weber pouvait offrir au questionnement de Michels : « Aussi la question qui se pose n’est pas celle de savoir comment il est possible de réaliser une démocratie idéale. On doit plutôt se demander jusqu’à quel point la démocratie est désirable, possible et réalisable à un moment donné » (1971 [1921] : 297).

Si, comme l’affirme Weber, les valeurs individuelles ne peuvent êtres hiérarchisées, puisqu’elles découlent d’un choix pré-éthique face aux dieux désenchantés de la modernité, il ne peut alors y avoir de discussion politique sinon celles des implications d’une position donnée et des techniques pour réaliser les objectifs auxquels elle invite. Les chefs politiques, chacun à la tête de leur parti, guidés par leurs idéaux propres, s’affrontent sur le champ de bataille électoral. L’arme de prédilection est la démagogie, l’objet du combat l’attention du peuple pour la confirmation d’une qualité charismatique. Les partisans accordent temporairement leur support, puis le retirent. Un parti naît, livre bataille et meurt. Les hommes de profession-vocation débattent entre eux sous le regard disciplinaire de la foule, non pas sur leurs valeurs, car ils ne peuvent se convaincre de quelque changement que ce soit, mais uniquement sur les arguments techniques de tout un chacun en vue de la réalisation de leurs objectifs propres. Le peuple reconnaît la légitimité charismatique d’un chef jusqu’à ce qu’un nouveau chef vienne à remplacer celui dont le charisme ne trouve plus confirmation : l’éternelle lutte des dieux en effet.

Il est donc paradoxal que Max Weber, décrit comme homme de passion, lui qui fait du devoir envers une cause l’essence de l’action politique, tente de réduire sa pensée politique à une série de considérations purement pragmatiques. Weber place l’ensemble de son engagement politique sous le signe évasif des « intérêts durables de la nation en matière de pouvoir politique » (Weber 1895[2004] : 126). À l’exception de certains socialistes, voilà une position alors endossée par tous. Les positions politiques de Weber ne sont pourtant pas œcuméniques. C’est dans la déclinaison de cet engagement que la particularité de sa pensée politique s’exprime, celle-là même qu’il n’explicite jamais. Si « La politique comme profession vocation » peut être vue comme sa version du Prince, Weber ne nous laisse pas d’équivalent aux réflexions de Machiavel sur la liberté et le républicanisme des

Discours (Goldmann 2004 : 164). Voilà une faiblesse de l’héritage de sa pensée politique.

Parce qu’il concentre toute sa réflexion sur la forme intérieure que doivent prendre les chefs politiques authentiques ainsi que sur les arrangements techniques et institutionnels

favorisant leur émergence, Weber ne nous laisse aucune philosophie selon laquelle orienter l’action politique. Il réduit le débat sur la parlementarisation du Reich à un échange d’arguments techniques se fondant sur la nécessité de l’adéquation de moyens à une fin. Aux monarchistes prussiens, ses principaux adversaires sur la question, il déclare : « celui pour qui, pour les raisons ultimes de la foi qui l’anime, place toute forme de domination autoritaire [le maintien de la monarchie] en tant que telle au-dessus de tous les intérêts politiques de la nation, n’a qu’à professer publiquement ce qu’il croit. Il est au-delà de toute réfutation. » (Weber 2004[1917c] : 310). Celui qui justifie ses choix politiques sur la base de ses jugements de valeur, indépendamment de leurs conséquences, n’a en effet pas à craindre la récusation. Or, l’inverse est également vrai des tenants de la démocratie parlementaire. Comment soustraire la domination autoritaire des formes valides de l’État sans faire appel aux valeurs de la démocratie ? Si la forme d’un régime politique n’a de valeur que sur le plan technique, qu’est-ce qui nous défend de penser qu’un jour l’intérêt de la nation n’appellera pas au retour de l’autoritarisme ? Devrions-nous alors, par pragmatisme, nous soumettre au dictat du moment ? Selon Weber, nous ne devrions pas craindre d’abandonner nos institutions politiques lorsque de nouveaux défis techniques se présentent. Nul besoin d’adhérer aux thèses d’Edmund Burke [1729-97] pour réaliser qu’un tel soutien aux institutions démocratiques, sur la seule base de positions techniques et contingentes, est pour le moins précaire.

Bibliographie

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