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Chapitre I : Synthèse bibliographique

9 Conservation

Conscients et mobilisés par les enjeux de protection des zones humides, les acteurs de la conservation sont confrontés à des questions d'ordre méthodologique essentielles pour la conception d'une stratégie de gestion plus durable de ces espaces. Ces questions ont trait à la prise en compte de la complexité et de la diversité des milieux naturels, mais également à l'intégration des acteurs et des politiques pour la définition et la mise en œuvre de démarches et de dispositifs innovants et viables (Bonnet et al, 2005).

Tout au long de l’histoire de la Convention de Ramsar, la participation des communautés aux prises de décisions en matière de gestion des sites inscrits sur la liste des zones humides d’importance internationale (sites Ramsar) et d’autres zones humides est reconnue comme essentielle et cependant, les Parties contractantes ne disposaient que de très peu d’orientations sur ce sujet. (Ramsar, 2000).

En faite, protéger ou pas des zones humides et attribuer des budgets pour leur conservation relève de décisions politiques fondées en partie sur la valeur qu’une société donnée attribue à ces milieux (Fustec & Lefeuvre, 2000).

Aujourd’hui il est mondialement reconnu que la préservation et l’utilisation judicieuse (durable) des zones humides, requiert une attitude positive des populations locales ainsi que leur participation effective dans les activités de gestion intégrée. Afin de facilité cette attitude du public, une meilleure connaissance des aspects sociaux et économiques de l’utilisation des ressources, est devenue nécessaire (Benessaiah, 1998).

Par rapport à l’émergence de l’Agriculture il y a quelque dix mille ans, la volonté de protection de la nature est relativement récente. Si l’on adopte comme critère la mise en place d’aires protégées, réserves ou parcs naturels, on en relève les premiers signes à la fin du XIXe siècle avec la création, aux Etats-Unis, en 1872, du premier parc national du monde, celui du Yellowstone. Il faut cependant attendre la première moitié du XXe siècle pour voir ce mouvement s’affirmer : les premiers parcs naturels en Europe sont créés par la Suède en 1909 ; suivent la Suisse (1915) et la Grande-Bretagne (1949) (Génot et Barbault, 2005).

17 En France, la réaction est plus tardive, si l’on excepte l’initiative de la Société nationale d’acclimatation et de protection de la nature, association privée à but scientifique et philanthropique, qui crée en 1928 la réserve zoologique et botanique de Camargue. Il faut cependant attendre 1960 pour que soit votée la loi sur les parcs nationaux, et 1963 pour la création du premier d’entre eux, celui de la Vanoise (Génot et Barbault, 2005).

Le premier parc national algérien est né en 1972, le Tassili, qui est classé depuis, patrimoine Mondiale de l’Humanité. Ce parc national basé surtout sur un patrimoine culturel, de caractère unique, se situe dans l’écosystème saharien (Bessah, 2005). Aujourd’hui on compte 11 parcs nationaux (tableau 1). Notant à titre indicatif et selon le même auteur que le parc national d’El Kala renferme un complexe de zones humides de notoriété internationale dont 5 inscrits sur la liste Ramsar :

Tableau 1: les Parcs Nationaux Algériens.

Région Dénomination Localisation

L’Ahaggar Tamanrasset 03 novembre 1987

45 000 000

Dans cette optique et pour préserver et sa biodiversité et ses écosystèmes l’Algérie a signée et ratifiée plusieurs conventions à l’échelle régionale et internationale, parmi les plus importantes citant à titre d’exemple (tableau 2).

Chapitre I : Synthèse bibliographique

18 Tableau 2 : Quelques conventions et protocoles signés par l’Algérie.

Conventions Date et lieux de signature et ratification

la convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles ;

Signée à Alger en 1968 et ratifié en 1982

la convention relative aux zones humide d’importance internationale, particulièrement comme habitats de la sauvagine ;

Signée à Ramsar (Iran) en 1971 et ratifié en 1982 ;

la convention sur la diversité biologique ; Signée à Rio de Janeiro en 1992 et ratifiée en 1995

la convention internationale pour la protection des végétaux ;

Ratifiée en 2002

la convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage ;

Faite à Bonn en 1979 et ratifiée par l’Algérie en 2005

le protocole relatif aux aires spécialement protégées et la diversité biologique en Méditerranée.

Signé à Barcelone en 1995 et ratifié en 2006.

L’Accord sur la convention des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique Eurasie (AEWA)

Fait a La Haye en 1996 et ratifier en 2006

19 Le chapitre matériel et méthodes abordera tout en premier lieu une description du cadre régional, avec toutes ses composantes physiques, biologiques, socioéconomiques et historiques ainsi que celle des zones humides sujettes de cette recherche-évaluation de la dimension humaine et qui représentent des parties imputables de cette région, en second lieu nous exposerons en détail la méthodologie du travail et ses différents volets qualitatif (entretiens) et quantitatif (échantillonnage, questionnaire).

A. Le cadre régional

1. Présentation de la région d’étude 1.1 Daïra de Méghaier

Le sondage a été réalisé dans la daïra de Méghaier (33.35 à 34.84 Nord et 5.00 à 5.95 Est).

Depuis le dernier découpage administratif en 1984, la daïra de Méghaier a été rattachée administrativement à la wilaya d’El Oued dont elle est distante d’environ 168 km direction nord-ouest. Elle se trouve sur les bords de la RN 03 à 100 km et 50 km respectivement au nord de la ville de Touggourt (wilaya de Ouargla) et la daïra de Djamaa et à 120 km au sud de la ville de Biskra.

Anciennement, la daïra est née du découpage administratif de 1974 faisant partie de l’ancien territoire de la wilaya de Biskra. Avant ce découpage elle appartenait à la daïra de Touggourt (ex-wilaya d’Oasis), elle est limitée au Nord par la daïra de Tolga ((ex-wilaya de Biskra), au Sud par la daïra de Djamaa (wilaya d’El Oued), à l’Est par la daïra de Reguiba (wilaya d’El Oued) et à l’Ouest par la daïra d’Ouled Djellal (wilaya de Biskra) et s’étend sur une superficie de 5392,8 km², ayant une population de 74 945 habitants au dernier recensement 2008 (DPAT, 2009) et de ce fait une densité de 14 habitants/km². Elle est divisée administrativement en quatre communes (Du Nord en Sud) : Still (904.8 km²), Oum Thiour (2116 km²), Méghaier (1532 km²) et enfin Sidi Khelil (840 km²) (ASW d’El Oued 2007) (Fig. 3). Comme c’est le cas dans toute la région de Oued Righ, la daïra de Méghaier est à vocation phoenicicole avec 910 096 total palmiers dattiers ce qui représentait environ 25% du total wilaya en 2009, avec une production de 315 346 Quital de dattes/an (Service statistiques, DSA de la wilaya d’El Oued, 2009/2010). Le sel de table (et industriel) est extrait par l’ENASEL-Méghaier située prés de Chott Merouane qui est considérée comme la première mine en Afrique avec une production moyenne annuelle d’environ 120 000 tonnes de sel (Hacini, 2006).

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