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L’impartialité des jugements individuels ne suffit pas à garantir que l’on parvienne à déterminer un coefficient k de redistribution des revenus à l’unanimité. En effet, bien qu’impartiaux les jugements individuels gardent une certaine diversité qui ne dépend pas des méthodes utilisées pour neutraliser l’ego-partialité ou pour dériver l’opinion morale des personnes n’ayant a priori aucune opinion qui ne soit pas grevée d’intérêt personnel

(direct ou indirect). Kolm doit donc trouver le moyen de parvenir à une unité de ces opinions qui soit synonyme d’unanimité sans sacrifier la liberté individuelle pour montrer la pertinence et l’applicabilité de la structure ELIE.

Pour tenter de comprendre comment Kolm fait face à ces deux exigences apparem-ment incompatibles, nous nous intéresserons au processus de « consensualisation » qu’est la discussion éthique et à ses limites (3.3.1), avant de nous tourner vers les méthodes alternatives qui tentent de parvenir à l’unanimité par le biais d’une « homogénéisation » des jugements impartiaux (3.3.2). Cela nous conduira tout naturellement à poser la question de l’articulation de l’exigence d’unanimité et de l’aspect principiel accordé à la liberté individuelle (3.3.3).

3.3.1 La discussion éthique

Dans sa recherche d’une procédure menant à l’unanimité, Kolm part du constat, trivial, que, lorsque les gens se trouvent en désaccord et qu’ils cherchent à parvenir à une entente, ils commencent par discuter, c’est-à-dire par essayer de convaincre les autres et d’échanger des informations portant sur des faits, des arguments et des valeurs. Cet aspect d’échange d’informations qui constitue le cœur de toute discussion prend un relief et un intérêt nouveau dès lors que l’on cherche à atteindre un consensus sur un sujet tel que la redistribution des revenus. En effet, comme nous l’avons déjà noté, l’idée de justice, et donc de justice sociale, implique la complétude de l’information pertinente. La dimension éthique comprise dans toute opinion portant sur ce que doit être la redistribution des revenus exige donc aussi cette complétude de l’information pertinente et fait ainsi de la discussion, une discussion éthique.

L’information pertinente complète, en plus de la connaissance des intérêts et de la situation des autres membres de la société, comprend les informations formatrice et empathique qui déterminent leurs opinions, informations qu’ils sont a priori les seuls à détenir. La discussion se présente donc comme un mode nécessaire d’échange et de partage de l’information qui vise à modifier les ensembles d’information des interlocuteurs et, par conséquent, à modifier leurs opinions. La dimension « mutuelle et réciproque » de la discussion entre les membres de la société (2005, p. 324) en fait ainsi une véritable mutualisation de l’information. Et cela lui donne une place tout à fait privilégiée en la présentant comme pouvant mener en droit à un consensus, puisque l’identité des ensembles d’informations pertinentes de deux personnes garantirait l’identité de leurs

opinions socio-éthiques32. Il va alors de soi que la discussion, en tant qu’elle est mode d’enrichissement et de rapprochement des divers ensembles d’information des individus, contribue à rapprocher les diverses opinions impartiales et tend ainsi à être un processus en acte de consensualisation.

Un consensus peut, bien entendu, être atteint avec une information insuffisante. Mais un tel consensus ne pourrait pas être satisfaisant du point de vue de la justice sociale en général et de la redistribution des revenus en particulier. En effet, d’une part, il ne pourrait pas prétendre à l’optimalité et, d’autre part, la valeur morale du consensus dépend de la liberté de choix des individus. En effet, dès lors qu’elle porte sur la justice sociale, la discussion entre les membres de la société se doit d’être éthique – ce qui suppose la liberté, l’information pertinente suffisante et la rationalité. Les jugements moralement pertinents que sont les opinions impartiales des individus doivent, en effet, suivre les règles de la rationalité, car sans cela, il n’y a pas de choix (mais une détermination arbitraire), et il n’y a donc pas de choix endogène. En mentionnant les noms de Rousseau et de Kant lorsqu’il parle de « l’autonomie du choix » (2005, p. 326), Kolm identifie liberté et rationalité. Ainsi peut-il noter qu’un jugement « rationnel » doit être basé sur toute l’information pertinente. L’exigence éthique concernant les jugements (qui est comprise dans la discussion éthique) ne signifie donc pas seulement que ces jugements doivent être des jugements moraux, comme nous l’avons vu, mais elle pose aussi, à proprement parler, une éthique du jugement.

Selon Kolm, les jugements impartiaux des individus doivent, parce qu’ils sont ration-nels, se confronter les uns aux autres. Ils portent en eux l’exigence de la communication, du débat, de l’argumentation publique, car la rationalité n’est jamais mieux promue que par un effort collectif et la discussion, en tant qu’elle est critique. La discussion éthique se révèle ainsi fournir un nouveau lien entre les approches de type individualiste et celles de type holiste. Les jugements concernant la nature de la société, l’éthique sociale et la justice sont, en effet, les jugements adoptés et défendus par des individus et ont en même temps un aspect intrinsèquement collectif, car ils portent en eux l’exigence de l’échange contradictoire et du débat et sont donc « des faits sociaux33 » (2005, p. 235).

32. Nous avions relevé ce fait dans notre traitement du rapport entre unanimité et information (voir précisément la page 119 et ss.). Nous traitions alors de l’identité complète des ensembles d’informations de deux personnes et nous constations qu’elle reste en droit inaccessible excepté dans le cadre d’une expérience de pensée. Il est important de noter que nous parlons ici de l’identité des seuls ensembles d’informations pertinentes concernant la redistribution des revenus, identité qui est donc beaucoup moins exigeante.

Le débat auquel sont soumis les jugements rationnels doit, évidemment, lui-même suivre les règles de la rationalité. La liberté qui est constitutive des jugements impartiaux implique donc une éthique du jugement qui transforme, selon Kolm, la discussion éthique en une véritable « éthique de la discussion ». Cette idée renvoie évidemment à une longue tradition et aux origines socratiques de la philosophie. Toutefois, elle constitue aussi, de manière tout à fait explicite, une référence à la philosophie de Habermas (2005, p. 330).

Formellement, il est vrai qu’on peut constater un certain nombre de similitudes entre les démarches de Kolm et de Habermas – de l’impartialité comme exigence à la recherche d’un consensus, en passant par le statut fondamental accordé à la liberté. Il est, dans cette optique, important de rappeler le sens du concept d’« éthique de la discussion » chez Habermas et, par conséquent, celui de la référence qu’y fait Kolm. « L’éthique de la discussion n’est pas une théorie morale (ou éthique), mais plutôt une théorie de (ou sur) la morale. Elle n’est pas une doctrine qui exposerait les normes de l’agir moral en général. Elle n’est même pas une doctrine qui porterait sur les normes morales auxquelles est soumise la pratique de la discussion en particulier. La discussion n’est pas ici envisagée comme un objet de régulation, mais plutôt comme la méthode ou la procédure qui permet d’établir des normes justes du point de vue moral. C’est pourquoi, si l’on voulait être plus précis et éviter tout malentendu, il faudrait renoncer à l’appellation “éthique de la discussion” et dire plutôt que Habermas propose une “théorie discursive de la morale”, c’est-à-dire un discours philosophique portant sur le “fait moral” en tant qu’il est caractéristique de la condition de l’être doté de raison et de langage que nous sommes » (Pourtois, 1998, p. 1, note 1). Si Kolm revendique donc une éthique de la discussion, il ne faut pas comprendre que sa démarche normative ait la prétention d’édicter des règles, mais bien plutôt qu’elle traite des règles dans leur aspect normatif34 – la détermination de ces règles étant le rôle du choix social endogène.

Un point toutefois semble marquer une différence entre les approches de Kolm et

individualiste. Plus précisément, et bien qu’il affirme la complémentarité méthodologique des approches individualiste et holiste, Kolm accorde une prééminence à la fois qualitative et quantitative à l’individualisme sur le holisme, fussent-ils « méthodologiques ». Qualitativement, le fait que le principe du libéralisme processuel que défend Kolm soit la liberté sociale individuelle et que le but de sa construction soit d’égaliser les libertés de choix des individus accorde de fait un privilège à l’approche qui est la plus apte à saisir la société du point de vue de ses parties. La prééminence de l’individualisme méthodologique sur le holisme méthodologique sur le plan quantitatif tient, quant à elle, au fait que k sera, comme nous l’avons vu, compris entre 0 et ke – que nous avons appelé le « coefficient égalitariste hors inefficacité » (p. 104). Or keest, selon Kolm, inférieur à 0,5 (2006a, p. 69-70). Concernant l’articulation du holisme et de l’individualisme, cf. 2005, p. 281-283.

34. Nous reviendrons sur cet aspect dans la conclusion de la première partie qui interrogera notamment le sens du « normatif » dans l’approche kolmienne de l’économie normative.

d’Habermas : l’éthique de la discussion de Habermas est entièrement orientée vers l’idée d’une unanimité qui découle d’une universalisation, alors que la démarche de Kolm est dirigée vers un consensus seulement particulier35.

La consensualisation à laquelle procède la discussion éthique est donc une consen-sualisation spécifique à une société particulière. La discussion éthique peut en droit être appelée une « consensualisation » parce qu’elle est le mouvement par lequel le consensus se dégage par le jeu du rapprochement des ensembles d’information opéré par l’échange et la confrontation de points de vue. Toutefois, nous avons vu que la discussion éthique peut échouer à faire naître une opinion impartiale chez un individu qui en était, au départ, dépourvu (2005, p. 336). Du coup, il semble que l’on doive aussi prendre en compte la possibilité qu’elle échoue à parvenir à un consensus stable. Ce mouvement de réduction de la diversité des opinions impartiales n’est pas nécessaire, il est seulement très probable. On conçoit, en effet, que si le mouvement de consensualisation était nécessaire, il ne pourrait que s’inscrire en faux avec le statut d’alpha et d’oméga de la justice sociale que Kolm accorde à la liberté.

Malgré les accents mis sur la rationalité et l’éthique de la discussion, Kolm ne peut donc pas garantir que la discussion permette d’atteindre avec nécessité à un consensus. Il arrive, en effet, qu’elle rencontre des difficultés liées à la formulation, au décodage, à l’interprétation ou encore à la compréhension des messages – ce qui entraîne une forte augmentation des coûts de transfert de l’information. Il arrive aussi que les personnes, avec opiniâtreté, tiennent à leurs jugements de départ et refusent formellement l’échange que constitue la discussion. Il arrive, enfin, que la discussion, au lieu de faire converger les opinions, ait un effet totalement inverse et qu’elle dévoile ou polarise des oppositions. Faut-il alors prendre cette absence de réussite nécessaire de la consensualisation des opinions impartiales comme un constat de l’échec de la démarche de Kolm ?

La première réponse que l’on peut apporter à cette question consiste à souligner le caractère itératif de la discussion (2005, p. 324). Si le consensus n’est jamais nécessaire-ment atteint, il reste en droit toujours atteignable du fait que la discussion n’est jamais fermée si elle ne conduit pas à un accord et même à un accord stable.

35. Une véritable confrontation visant à déterminer si les approches de Kolm et de Habermas sont compatibles ou pas demanderait assurément une analyse beaucoup plus poussée. Il est, toutefois, certain que cette référence de Kolm mériterait amplement d’être questionnée et ses implications d’être mises en évidence et discutées. Ainsi, il n’est pas impossible de voir cette référence comme la trace chez Kolm d’une certaine aspiration, non thématisée parce qu’extrêmement problématique, à l’universalité.

Toutefois, il faut reconnaître que si c’était là la seule réponse de Kolm aux difficultés que nous venons de mentionner, elle serait bien pauvre et bien peu satisfaisante. Mais Kolm renvoie à d’autres types de solutions pour parvenir au consensus comme alternatives éventuelles à la discussion éthique.

3.3.2 Méthodes alternatives

Kolm parlera pour désigner ces solutions alternatives que sont les diverses formes d’« homogénéisation des opinions morales » individuelles (2005, p. 300), « d’impar-tialisation de second degré » ou encore « d’impard’impar-tialisation des opinions impartiales individuelles » (2005, p. 336).

Il convient, tout d’abord, de distinguer la consensualisation de l’homogénéisation des opinions impartiales. En effet, de même que la neutralisation de l’ego-partialité se contentait de dégager une impartialité déjà là et n’agissait pas à proprement parler sur l’impartialité des jugements, la consensualisation laisse les opinions impartiales se rencontrer et converger sans agir à proprement parler sur l’aspect consensuel qui doit en découler. Le mouvement de consensualisation n’est donc pas un travail de transformation des jugements, mais il consiste plutôt à révéler le consensus latent et qui serait resté inaperçu sans lui. Au contraire, l’homogénéisation des jugements impartiaux considère les jugements impartiaux comme des matériaux et agit sur eux dans le but de ramener leur diversité à une unité36.

Tout comme les processus d’impartialisation dérivaient des opinions impartiales à partir d’opinions partiales des individus qui n’avait a priori aucune opinion dès lors qu’on les débarrassait de leur ego-partialité, les processus d’homogénéisation dérivent un consen-sus là où aucun consenconsen-sus n’émergeait de la simple confrontation des divers jugements impartiaux à travers la discussion éthique. Cette façon de rapprocher les méthodes d’im-partialisation des préférences et les méthodes d’homogénéisation des jugements impartiaux ne relèvent pas d’une simple métaphore, mais s’impose au contraire. En effet, les secondes méthodes consistent à appliquer de nouveau les procédures ayant permis aux premières de parvenir à l’impartialité. Pour le dire d’un mot, les méthodes d’homogénéisation des opinions impartiales sont identiques aux méthodes d’impartialisation, la seule chose qui

36. Pour appuyer cette idée d’une distinction marquée entre consensualisation et homogénéisation des jugements impartiaux, on peut noter que Kolm n’utilise le terme « consensualisation » qu’en référence au chapitre 20 de Macrojustice qui traite de la discussion éthique – et dont la deuxième partie s’intitule précisément « Consensualisation » (2005, p. 330). On peut aussi constater que Kolm n’utilise le terme « homogénéisation » qu’en référence au chapitre 21 ou dans ce chapitre même.

les distingue, ce sont leurs matériaux de départ : des opinions partiales dans le premier cas, des opinions impartiales dans le second.

La diversité des jugements impartiaux tient en fait à la diversité des ordres de préférences individuels alors même que ces derniers sont désintéressés. L’homogénéisation des jugements en question devra donc consister à uniformiser ces ordres de préférences. Kolm mentionne à de nombreuses reprises le fait que l’uniformité des ordres de préférences peut résulter d’une culture commune, de normes sociales partagées ou de la discussion, ce qui signifie qu’il suppose que le recours à l’homogénéisation des jugements impartiaux ne devrait pas être nécessaire dans la plupart des cas37. Mais, dans la mesure où Kolm cherche à atteindre une unanimité de droit, il ne peut pas se contenter d’un consensus qui serait atteint la plupart du temps.

Parmi les trois méthodes d’impartialisation par conjonction que sont le partage moral du temps, le risque moral et la méthode du soi multiple, les méthodes d’homogé-néisation des opinions impartiales mettent un certain accent sur les théories du risque moral. Cela tient essentiellement à l’importance qu’ont pris les approches en termes de position originelle dans les théories contemporaines de la justice. En effet, la position originelle ne prend sens que par l’hypothèse d’un voile d’ignorance38, autrement dit par l’hypothèse d’une incertitude.

La solution de la situation de risque moral est une régression morale consistant à éliminer les différences entre les préférences individuelles comme on avait préalablement

37. On retrouve ici le concept de « préférence fondamentale ». En distinguant entre, d’une part, des préférences qui décrivent les goûts et les désirs proprement subjectifs de l’individu et, d’autres part, une préférence fondamentale exprimant les préférences partagées par tous les individus d’une société, notamment pour certaines règles de justice, Kolm affirme l’existence d’une communauté entre les ordres de préférences individuels. La préférence fondamentale est en effet l’expression de « la conception sociale d’une certaine hiérarchie des valeurs » propre à une société et « si la société est l’ensemble de tous les êtres humains, ce que saisit fondamentalement cette préférence commune, c’est la nature humaine » (1971, p. 80). Cette communauté des normes sociales qu’est la préférence fondamentale réduit l’ensemble des états du monde susceptibles d’être choisis et participe ainsi au cheminement vers l’unanimité en simplifiant considérablement le problème.

38. « Le risque moral est l’approche utilisée par les théories de la “position originelle” (Rawls 1971 ; Harsanyi 1953, 1955, 1976) ou de la position partiellement originelle (Kolm 1966, 1998). [ ... ] Un cas de cette incertitude est fourni par le “voile d’ignorance fin” de Harsanyi, nommé ainsi par Rawls. Rawls préfère toutefois une incertitude a priori plus large et très extensive (son “voile épais”) » (Kolm, 2005, p. 343).

De nombreuses manières de penser un « voile d’ignorance » ont été proposées. Chez Vickrey et Harsanyi, les individus connaissent les caractéristiques de la population dans laquelle ils vont vivre, mais ignorent tout de leurs propres caractéristiques. Chez Rawls, les individus n’ont aucune information, ni sur eux, ni sur la société. Dworkin a, pour sa part, distingué un voile d’ignorance « fin » sous lequel les individus connaissent leurs préférences et leurs talents, mais pas la valeur économique que ceux-ci auront dans la société et un voile d’ignorance « épais » sous lequel les individus connaissent leurs préférences, mais pas leurs talents (Clément, Le Clainche & Serra, p. 75).

éliminé les différences dues aux différents intérêts personnels dans les différents jugements individuels afin de les rendre impartiaux. Dans le cadre de la position originelle, la régression morale consiste ainsi à opérer une régression de la position originelle vers « une position originelle des positions originelles » (2005, p. 338)39. Kolm reconnaît toutefois que rien ne garantit que cette régression ne soit pas infinie.

On ne peut qu’être surpris de voir Kolm affirmer qu’il trouve une solution au problème de l’unanimité dans une régression potentiellement infinie vers une position originelle des positions originelles, alors que l’on se sert habituellement de l’argument de la régression à l’infini à titre d’objection. En effet, une telle régression n’est une véritable solution que si l’on se donne l’infini en acte, bref qu’on se suppose arrivé au bout de cette infinie régression. Sans cela, elle n’est pas une solution à proprement parler, mais seulement une promesse toujours différée de solution !

Le contrat social est une autre forme de solution au problème du risque moral qui se situe à la fois dans le prolongement et un peu en décalage de celle apportée par la régression morale. Rappelons que Kolm pose que les jugements impartiaux sont nécessairement plus proches les uns des autres que ne l’étaient les différents jugements grevés d’ego-partialité et que la discussion éthique, même dans le cas où elle ne parvient pas à atteindre à un consensus, participe encore à rapprocher ces jugements. Une fois les jugements impartiaux rapprochés de la sorte, il ne semble pas impossible que les membres de la société arrivent à tomber d’accord sur des concessions conditionnelles mutuelles. Cela reviendrait au final à atteindre l’unanimité grâce à un renoncement, sous condition et avec contrepartie, de chaque membre de la société à la particularité de son opinion impartiale – bref à un

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