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Quand on parle des systèmes politiques on parle également du système de gouvernance. La classification des régimes politiques contemporains se base sur le degré de consensus, demandé par les gouvernants aux gouvernés. Ainsi, les régimes démocratiques encouragent et organisent les désaccords. Les régimes autoritaires prohibent l’extériorisation des dissensions. Enfin, les régimes totalitaires ont pour but d’inhiber les désaccords en remodelant la mentalité même des gouvernés. 131

Celui qui est actuellement le plus connu est le système dans lequel la démocratie règne. Il n’est pas exact de dire que dans les systèmes démocratiques, il n’y a qu’une seule opinion politique. Aussi on ne peut pas parler de la démocratie sans parler du pluralisme politique, c’est- à-dire de l’existence de plusieurs partis politiques avec des idéologies différentes.

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GADDES Chawki, Cours de sociologie politique (2005-2006), Séances du 4 et 5 février 2011, télévision

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Bien évidement, la démocratie peut avoir plusieurs appellations qui caractérisent la nature de chaque démocratie, comme la démocratie occidentale, la démocratie libérale, la démocratie majoritaire.132

On peut donc dire que la présence même de l’opposition dans un pays prouve l’existence de la démocratie, le pluralisme politique et la liberté. Quand on parle de la démocratie dans son sens le plus simple et strict, elle est l’acceptation de l’opinion de la majorité mais aussi le respect des droits de la minorité. Si on parle des changements qui ont été engendrés dans la société, grâce à l’existence de l’opposition on peut les expliquer de la façon suivante :

Dans la situation actuelle qui est marquée par les grands changements qui ont eu lieu dans certains pays de la région, les citoyens ont montré leur mécontentement à l’égard du pouvoir politique, comme ce qui s’est passé au Tunisie, en Egypte, en Lybie, et les actions qui se déroulent en Syrie, au Yémen, et à Bahreïn. Cette situation a abouti aussi à des changements et des réformes importantes dans d’autres pays comme l’Irak et l’Arabie Saoudite. Il est vrai que dans les pays où des renversements du régime ont eu lieu, les forces de l’opposition ont joué un rôle considérable comme en Tunisie, les partis islamiques et la gauche et les Frères Musulmans en Egypte. C’est la force de l’opposition qui a fait que les deux présidents déchus ont quitté le pouvoir et se sont enfuis. Cette situation fait peur également aux autres dirigeants politiques des pays de cette région peu démocratique.

Ce contexte politique de la région engendre des conséquences sur le Kurdistan ; d’autre part, cela fait plusieurs années que la voix du mécontentement des citoyens du Kurdistan d’Irak se fait entendre. Le résultat de cette situation a abouti à ces grandes manifestations et des grèves qui ont commencé le 17 février 2011 dans plusieurs villes. Il y a eu de nombreuses victimes, des morts et des blessés. Au Kurdistan, l’opposition a essayé d’utiliser le mécontentement de la population, mais aussi d’encadrer les forces vitales de la société civile. C’est également l’opposition qui a empêché la dérive de certaines organisations civiles vers des actes de violence

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Rêbwar Karim, MAHMUD, Partî sîyasî u raî gishtî, (Les partis politiques et l’opinion publique), 1e éd., Bureaud’information et de surveillance de l’UPK, Sulêmanî, Hamdi, 2009, p. 103. (En kurde).

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et de désordre.133

A noter aussi qu’avant la présence de l’opposition au sein du parlement du Kurdistan, cet assemblée n’avait pas vraiment une importance majeure, ni une efficacité notable. En effet, suite à ces manifestations quelques réunions ont eu lieu, dans lesquelles l’opposition avait un rôle très important afin de trouver des solutions aux problèmes et revendications des manifestants. On peut dire que comme le parlement est un lieu de proposition de lois et de vote sur ces projets de loi, l’assemblée nationale kurde n’a jamais été aussi active et utile, grâce à la participation de l’opposition au débat d’idée. Autrement dit, l’un des facteurs qui a ravivé le parlement était la présence de l’opposition.

Le pouvoir exécutif aussi, comme il a cette surveillance de l’opposition dans le parlement, essaye de mieux concrétiser ses actions ; il faut adopter un autre style, notamment dans les domaines de la sécurité, en unifiant les forces des Peshmerga, la réorganisation de la police et le contrôle des activités de la police en général. Il y a eu même des rumeurs sur la dissolution du parlement qui aboutissait inévitablement à la disparition de l’actuel gouvernement et à l’organisation de nouvelles élections anticipées. À ce propos, même le président du Kurdistan dans un discours prononcé le 3 mars 2011, a annoncé son accord, sur le principe de la dissolution du parlement et l’organisation de nouvelles élections anticipées.134

En conclusion, nous pouvons dire que l’opposition a montré son efficacité sur plusieurs plans et dans différents niveaux :

1- L’activation de l’éveil de la population, afin qu’elle puisse revendiquer correctement ses droits.

2- La canalisation du mécontentement de la population, le soutien des manifestants.

3- Le contrôle des partis majoritaires (les partis au pouvoir qui ont gagné les élections du 25 juillet 2010).

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Jaffar ALI, Entretien, in Sarçawe (Source), revue de politique et d’idées, n° 12, Erbil, décembre 2010. , p. 20

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4- La recherche des manquements faits par le GRK, tout en sachant qu’il n’existe pas un régime sans défauts.