sanjakslimitrophes de la région montagneuse du Mont-Liban. La plaine fertile
de la Békaa faisait partie de lawilaya de Damas et cela jusqu’à la création de
la République Libanaise sous le mandat. Beyrouth, Saida et Tyr sont mises
sous lesanjak d’Acre et Tripoli au nord était sous le mandat du wali d’Alep.
Cette configuration administrative perdurera jusqu’en 1888 avec la création de
la nouvellewilaya de Beyrouth qui s’étend sur la côte de Latakieh en Syrie au
nord jusqu’ausanjak indépendant de Jérusalem au sud. Avant d’être fusionnées
dans cette wilaya, les relations de pouvoir au Mont-Liban ont longtemps été
assignées aux Emirs druzes qui ont joui d’une semi-autonomie instaurée dans la
principauté du Mont-Liban, ouImarat Jabal-Lubnan, avec un contrôle limité sur
les voies maritimes d’importance.
Cloisonnés, mais indépendants, les émirs du Mont-Liban ont promu
l’ex-pansion de l’agriculture et du commerce dans un souci d’assurer la subsistance
de leurs sujets tout en assurant le maintien de leur autorité en payant des
impôts, notammental-miri, le dixième de la production des terres cultivées,
à la Sublime Porte. Depuis le début de ce pouvoir local, la sériciculture a été
encouragée par l’Emir druze Fakhr-el-Dine II, de la dynastie Maan, appuyé par
une relation stratégique militaire et économique avec le Grand-duché de Toscane,
à une époque où les villes italiennes, comme Florence, étaient considérées comme
centre européen du marché et de l’industrie du textile (Trabulsi,2007).
3. Pour
favoriser l’investissement des marchands étrangers affluents des Routes de la
soie et des épices, l’Emir fit construire de nombreux caravansérails et élargit le
port de Beyrouth. Pour la main-d’œuvre, il encouragea les paysans maronites
chrétiens, venus des montagnes au nord du pays, leur principal refuge depuis le
Xème siècle,
4à se déplacer vers la région sud, contrôlée par les familles féodales
druzes. Dans les circonstances de ces relations de pouvoir propres au Mont-Liban,
encadrées par l’Empire Ottoman, on note déjà une distinction dans les classes
sociales intra et inter-communautés, ce qui engendrera respectivement par la
suite, au XIXème siècle des révolutions paysannes et des conflits communautaires.
Malgré les tensions entre émirs et afin de prospérer, deux questions se posent
à l’époque de la principauté du Mont-Liban, l’une relative à la propriété du sol
3. Selon de nombreuses sources, la sériciculture a été introduite au Liban sous Cyrus au VIème siècle Av. J.-C. avec l’extension de la route de la soie au Proche-Orient (Pariset,1865) Teintée à la Pourpre de Tyr, les activités de production et de traitement de la soie ont été développées au Liban par les Empereurs Byzantins, notamment sous le règne de Justinien au VIème siècle Ap. J.-C. (Févret,1949a)
4. Il est à noter que les maronites auraient fui la vallée de l’Oronte pour se réfugier dans les hauteurs du Liban sous la persécution de Byzance (Salibi,2003).