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Connaissances et recours de soins en cas de fièvre

Dans le document Rapport final POS ANTLUT Cameroun (Page 49-51)

Parlant de la fièvre tout court, les appellations varient mais désignent toute la température. Communément appelé « avep » pour désigner le froid ou « ayon » pour désigner la chaleur en langue éwondo, la fièvre pour les populations renvoie soit à une chaleur excessive ressenti par le malade, soit à un froid. Elle est aussi appelé « fiba », empruntée de la langue Anglaise « fiver ». Ces différentes appellations de la fièvre, dans leurs descriptions respectives sont caractérisées par des frissons manifestées par les personnes atteintes. La fièvre est aussi désignée par « ndougrou ».

« MM : et comment on appelle la fièvre en ta langue ? Chez les djeun ? […] DE :Ayong (10NKZAMM091015)

Pour illustrer cette description avec une emphase sur les frissons que ressent les malade lorsqu’il est atteint de la fièvre, Sylvie explique que cette étape correspond à une baisse du sentiment de froid que le malade peut présenter. Cette baisse de froid quant à elle n’est pas l’absence de la fièvre en tant que maladie, ce qui implique la prise des médicaments « des blancs » notamment le paracétamol ou la quinine qui sont généralement les premiers recours médicamenteux en cas fièvre. En guise d’illustration Sylvie affirme que :

NP : donc l’expression qui traduit ça signifie « se couvrir la fièvre. Est-ce que la maladie essaye de se calmer ?

SY : c’est que le froid, ça fait souvent parfois tu te mets à grelotter. Mais quand tu t’es déjà fait couvert, tu ne grelotte plus. C’est que le froid a essayé de baisser. Mais cela n’empêche que tu boives les « médicaments des blancs ». Puisque tu ne bois rien, tu te couvres juste.

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MM : comment on appelle la fièvre en ewondo ? VA : On appelle la fièvre en ewondo Ayep MM :Ayep

VA : Eheum [Acquiescement] MM : Et il y’a un autre mot ? VA : Fiba

MM :Fiba VA : Fiba

MM : Il y’a encore un autre nom pour, en dehors d’Ayep, en déhors de Fiba VA : Il y’a seulement Ayep, il y’a Fiba

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Pour d’autres par contre, la fièvre est systématiquement assimilable au paludisme. Pour cette catégorie de répondant cette assimilation de la fièvre au paludisme est dû au fait que les deux présentent les mêmes signes et les mêmes symptômes. Qu’elle soit simple ou liée à la typhoïde, il n’existe pas de différence entre ces fièvres connues ; pour eux, le paludisme est le dénominateur commun.

NP: dis-moi un peu PE, tu as déjà entendu parler de la fièvre ? PE: la fièvre ?

NP: quand quelqu’un a la fièvre ? PE: la fièvre typhoïde ?

NP: la fièvre je ne sais pas si c’est typhoïde, il y a combien de fièvre que tu connais ? PE: moi je sais que quand quelqu’un a la fièvre, c’est toujours le palu, il y a le palu, NP: donc il y a le palu dedans ?

PE: il y a le palu dedans

NP: tu ne peux pas, est ce que tu peux faire une est ce qu’il y a une différence entre la fièvre et le palu ? Au niveau des signes ? Quand quelqu’un est malade du palu comment tu sais, les signes et la fièvre comment tu sais

PE: tout ça ce sont les mêmes. (53TMMBNPPE151015)

En ce qui concerne le recours en cas de fièvre, il ressort que les populations de Nkongoa s’auto administrent directement le paracétamol ou la quinine sans avis médical préalable. Ainsi si la température du corps du malade baisse, ils arrêtent le traitement et considèrent cet épisode comme sans graves conséquences. Ainsi, l’automédication à base de quinine ou paracétamol constitue le recours « reflexe » en cas de fièvre.

MM : Heuheu [Acquiescement] Non ok maintenant on va passer au traitement [Bruits sonores] du paludisme. Donc que faites-vous en cas de fièvre fiber c’est ça nooh ? Heuheu [Acquiescement] PA : En cas de fièvre ce qu’on peut faire c’est de prendre la quinine.

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La forme clinique du médicament contenant essentiellement le paracétamol offre une gamme variée aux populations qui la prennent soit en comprimé, soit sous sa forme effervescente. Pour les personnes interrogées, ce recours a pour objectif principal de baisser la fièvre et réguler l’hyperthermie du patient. L’achat du médicament pour cette catégorie de répondant est préférable en pharmacie ou à l’officine pharmacie de l’hôpital. Même sans prescription préalable par le médecin ou quelqu’un qui soit du corps soignant, cette prise de médicaments se fait à des intervalles réguliers de deux ou trois heures de décalage jusqu’à ce que la fièvre tombe. C’est la raison pour laquelle Olive

« MM : Quand tu dis que tu calmes, tu donnes quoi ?

« OL : Bon le plus souvent quand je calme je donne le remède courant là. Donc le para, le paracétamol. »

MM : Le chat si à faire faire que je fuis. [Soupir] Donc comment agis donc ces produits ? Est-ce-que ça menaces ? Est-ce-que ça combat la maladie ?

OL : Heu [Exclamation] combattre la maladie, je peux dire que ça ne donc comme ce sont les trucs pour baisser juste la fièvre.

OL : Comme Efferalgan comme ça-là, il est bien en pharmacie donc j’achète ça à la pharmacie. Ça baisse la tête fait encore mal non elle ne fait plus mal. Mais il y a le paracétamol

MM : Heuheu [Acquiescement]

OL : [Paroles inaudibles] Quand tu donnes ça. Dès que tu donnes, 2-3h de temps après ça recommence. La fièvre remonte vraiment donc » (17NKMAMMOL)

Dans le document Rapport final POS ANTLUT Cameroun (Page 49-51)