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La mise en place des mesures a révélé certaines faiblesses dans notre stratégie, ainsi que des problèmes que nous n’avions pas imaginés auparavant. Comme nous l’avons annoncé au début du travail, nous souhaitons que notre recherche ait valeur d’exemple pour d’éventuelles démarches de mise en place de plans de mobilité. C’est pourquoi nous désirons expliquer ici les éléments qui nous sont apparus au moment ou après la mise en place des mesures, et qu’il aurait été bon d’intégrer dans notre démarche plus tôt.

7.1 Difficultés constatées lors de la mise en place des mesures La transparence des modalités de la mise en place des mesures est nécessaire à une bonne compréhension. Une fois la communication principale sur la nature des mesures effectuée, il est indispensable de poursuivre le flux d’information en continu, afin d’éviter tout décalage entre l’avancée du projet et la compréhension des démarches au sein des collaborateurs. Nous avons expérimenté une telle situation lors de l’ouverture de l’aire du parking dédiée aux covoitureurs. Cette aire comprenait un secteur de 22 places et un autre d’une trentaine. Malgré une délimitation claire des secteurs réservés au covoiturage et des règles concernant l’accès (au moins deux personnes par véhicule) par le biais du forum Intranet dédié à la mobilité, de nombreux collaborateurs semblaient ne pas avoir été mis au courant. Nous avons donc remarqué que la stratégie de transmission de l’information par un relais humain (notamment les chefs d’équipe) avait connu des dysfonctionnements dans de nombreux cas. Ainsi, nous avons constaté une dissymétrie de l’accès à l’information entre plusieurs groupes de collaborateurs. En effet, un relais efficace et continu reposait trop sur la volonté des chefs d’équipe, de leur capacité à rediriger l’information-source vers leurs équipes respectives et du temps dont ils disposaient pour le faire, etc. Malgré notre intervention dans plusieurs séances d’information, la diffusion sur la plate-forme intranet et la distribution d’un support papier à tous les cadres, comprenant l’explication des mesures prises et leurs modalités de mise en place, nous avons dû expliquer à nouveau les détails de la démarche directement aux collaborateurs, et ceci de façon répétée.

L’importance d’un contrôle annoncé et visible semble avoir porté ses fruits. À cet effet, du personnel de sécurité (deux personnes), a été engagé pour contrôler de façon quasi systématique l’accès à la zone de covoiturage afin de décourager d’éventuels resquilleurs.

Par contre, malgré une légère augmentation du nombre de places disponibles, les cas de

« parking sauvage » ont régulièrement été constatés. Ceci est principalement dû au peu de sanctions prévues pour les collaborateurs responsables de ces infractions. Une politique plus restrictive nous semblerait appropriée pour diminuer les cas de parking sauvage. Cependant, en l’absence d’une base de données permettant d’identifier les propriétaires des véhicules, notamment les voitures avec des plaques françaises, une telle mesure est difficilement applicable.

Un suivi de la mise en œuvre des mesures, en observant sur place le déroulement et l’ajustement en cas de nécessité nous a permis de réagir rapidement face aux imprévus (création de badges permettant d’entrer à nouveau dans la zone covoiturage à la fin de la pause de midi).

Nous avons également constaté l’importance d’une continuité dans les contacts entretenus avec la communauté tarifaire Onde Verte. En effet, une fois les prestations fournies sur les bases contractuelles, des ajustements ont été nécessaires, surtout en ce qui concerne l’amélioration des services fournis par les prestataires. Ainsi, un travail sur la flexibilité des durées des abonnements, des modalités de renouvellement de ceux-ci, et de l’amélioration de l’offre semble indispensable pour affiner la coopération et la qualité des prestations.

Enfin, la démarche voulue par la Direction de Cartier Horlogerie repose principalement sur la bonne volonté des employés à changer leurs habitudes de mobilité. Les abonnements de transports publics sont distribués sur la base d’un contrat moral entre l’employé et l’entreprise. Comme les contrôles ne sont ni souhaitables, ni réalisables, le potentiel non-respect par une partie des collaborateurs de l’engagement pris (utilisation 3 fois par semaine au moins de l’abonnement de transports publics pour se rendre au travail) doit être pris en compte.

7.2 Premiers résultats

Dans l’ensemble, nous avons constaté une certaine satisfaction de la part des collaborateurs, hormis quelques inévitables manifestations d’incrédulité et de blocage.

Considérant les attentes importantes, la démarche a été dans l’ensemble bien accueillie.

Dès la mise à disposition d’un parking dont l’accès était réservé au covoiturage, nous avons constaté un vif intérêt pour cette pratique. En effet, le fait de valoriser le covoiturage en garantissant une place libre à toute heure dans le parking couvert, a suscité un engouement certain. L’affranchissement de la nécessité de chercher une place de parc et le prix de l’essence en constante augmentation ont favorisé la remise en question du mode de transport de plusieurs dizaines de collaborateurs. Certains d’entre eux, dans l’optique de minimiser leurs coûts de déplacements, se rendent au travail à trois voire quatre par véhicule … ce qui représente une diminution de la demande d’autant de places de parc.

L’engouement pour les transports publics s’est fait timidement, mais sûrement. Dès la prise en charge des abonnements de transports publics, la partie des collaborateurs convaincus, mais qui attendaient la réalisation de ce geste pour changer de mode de déplacement, a commencé à se rendre au travail en train et en bus. Le train est en effet une alternative relativement intéressante pour les résidant du Locle, de La Chaux-de-Fonds, de Neuchâtel, et même de Morteau. Un mois plus tard, un léger effet boule de neige s’est produit, notamment induit par la pratique installée et appréciée des premiers collaborateurs à avoir opté pour un changement en faveur des transports publics. De plus, les employés réalisant déjà leurs déplacements pendulaires en transports publics ont vu leur pratique récompensée.

Parallèlement, la légère diminution de la demande de parking s’est traduite par un recul des cas de parking sauvage.

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