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Côte d’Ivoire: soutien du régime foncier après un conflit

Dans un contexte post‑conflit où les questions de régime foncier

comportent des risques élevés d’instabilité sociale qui peuvent déclencher ou exacerber tout conflit entre les communautés, la FAO a aidé la

Côte d’Ivoire à adopter une stratégie et une politique de sécurité foncière dans les zones rurales. La déclaration de politique sur le régime foncier a été élaborée selon une approche participative et inclusive impliquant les communautés, les autorités traditionnelles et administratives, les ONG, les partenaires du développement ainsi que le gouvernement. Une agence indépendante (AFROR) a été créée pour mettre en œuvre la politique de régime foncier rural. Une stratégie de communication de proximité sur la sécurité du régime foncier rural a été élaborée et mise en œuvre. Ainsi, la cohésion sociale a été restaurée dans l’un des départements (Bocanda) et des résultats tangibles ont été obtenus, entre autres:

33 certificats de propriété foncière collective ont été délivrés pour une superficie de plus de 8 100 ha;

6 certificats de propriété foncière ont été délivrés pour une superficie de plus de 148 ha;

6 agro‑entreprises instaurées, car le conflit foncier n’était plus un problème majeur.

Côte d’Ivoire: initiative transfrontalière pour renforcer la résilience et les capacitésde prévention des conflits à la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria

Les synergies et complémentarités entre la FAO, le Conseil danois pour les réfugiés et le Conseil norvégien pour les réfugiés au niveau de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Libéria ont permis de renforcer la sécurité alimentaire, la cohésion sociale et la protection des personnes dans une zone soumise à la pauvreté, à l’insécurité alimentaire et aux tensions tribales. Les bénéficiaires d’activités génératrices de revenus issus de la production de riz et de sites horticoles réhabilités par la FAO ont non seulement bénéficié d’un renforcement des capacités par le biais des approches champs‑écoles des producteurs, mais aussi d’une formation et d’une sensibilisation au régime foncier et à la législation connexe, ainsi qu’à la résolution pacifique et collaborative des conflits fonciers.

58 | Document de référence: Renforcer la contribution de la FAO à la pérennisation de la paix

Afrique orientale: projets multiples

En 2011, le monde a été officiellement déclaré indemne de la peste bovine, une maladie mortelle du bétail. La campagne d’éradication de la peste bovine a contribué à améliorer la sécurité alimentaire des communautés d’éleveurs, mais aussi contribué à la paix et à la sécurité de populations plus larges. L’élimination de la peste bovine n’aurait pas été possible sans une approche de la santé animale adaptée aux conflits, car les derniers cas de la maladie ont été découverts au sein de communautés où les conflits avaient été déclenchés par des querelles de bétail. En Afrique orientale, la FAO a formé des agents de santé animale et négocié des pactes de paix entre groupes d’éleveurs rivaux comme condition préalable à la vaccination contre la peste bovine. Cela démontre le rôle mobilisateur de la FAO en tant qu’agence technique spécialisée neutre et respectée.

Philippines: renforcer la confiance et la participation du public pour soutenirla mise en œuvre de l’accord de paix de Bangsamoro En étroite collaboration avec les acteurs de la consolidation et du maintien de la paix des Nations Unies, la FAO a réintégré les anciens combattants dans le cadre d’un programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). La plupart des combattants philippins appartenant à des familles d’agriculteurs et de pêcheurs, peu d’entre eux parvenaient à retrouver une vie de paix faute d’accès à la terre et au capital nécessaire pour rétablir leurs moyens de subsistance.

Les mesures de la FAO ont soutenu les petits exploitants agricoles et les pêcheurs marginaux en renforçant leur capacité à relancer leurs moyens de subsistance. Ce projet illustre l’engagement de la FAO à traiter les différents aspects des conflits en répondant aux besoins de subsistance, en contribuant à la cohésion sociale et en renforçant les capacités des anciens combattants.

Niger: gestion préventive des conflits relatifs à l’accès aux ressources naturelles dans les zones pastorales et agropastorales du Niger Soutenue par le Fonds pour la consolidation de la paix (PBF), la FAO travaille en étroite collaboration avec les Nations Unies et d’autres organismes dans sept villes pour prévenir le déclenchement de conflits liés aux ressources naturelles. À travers une approche de gestion sensible aux conflits, le projet vise à renforcer les capacités des acteurs locaux à gérer des ressources en eau limitées de manière inclusive et transparente, afin de contribuer à une cohabitation pacifique entre les groupes de population (c.‑à‑d., agriculteurs, éleveurs, réfugiés, migrants et communautés locales).

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Indonésie, Pérou, Ouganda: sécuriser les droits fonciers des communautés dépendantes de la sylviculture: allier la science à la politique pour faire progresser la sécurité foncière, la gestion durable des forêts et les moyens de subsistance des populations

La FAO forme les communautés, les décideurs politiques et les praticiens à la mise en œuvre efficace de la réforme agraire. Cela comprend l’élaboration de manuels de formation et d’ateliers sur les compétences de diagnostic en vue d’une évaluation, d’un suivi et d’un apaisement proactifs des conflits d’ordre foncier. Ce projet illustre la manière dont la FAO s’appuie sur son expertise technique ainsi que les directives et outils développés au niveau mondial pour faciliter la prévention et la résolution des conflits.

Angola et Mozambique: soutien du régime foncier après un conflit Dans le cadre de la pérennisation de la paix, les questions d’ordre foncier peuvent être particulièrement sensibles. Les communautés qui identifient et consignent officiellement leurs droits fonciers sont mieux placées pour protéger et bénéficier de ces droits, et atténuer les risques de conflit connexes. Dans le contexte post guerre civile angolaise, la FAO a contribué à instaurer un respect et une confiance mutuels entre le gouvernement central, les autorités locales et les organisations de la société civile. Elle a notamment travaillé sur la délimitation des terres communautaires41, le renforcement des capacités et la diffusion des connaissances. Ce travail technique souligne l’importante contribution de la FAO à la création d’une société plus stable et plus équitable.

République démocratique du Congo: désarmement, démobilisation et réintégration

En collaboration avec des partenaires, la FAO a mis en œuvre un

programme d’urgence de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) ainsi qu’un programme multinational de démobilisation et de réintégration (MDRP) visant à coordonner et contribuer à la paix régionale et encourager les anciens combattants à retrouver des moyens de

subsistance civils. Les études montrent que plus des deux tiers des anciens combattants sont engagés dans des activités économiques productives, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.

Outre le soutien au programme DDR, la FAO a aidé à renforcer la capacité des habitants à produire de la nourriture et à gagner leur vie en améliorant l’accès aux ressources et aux programmes de formation, ainsi que les capacités à produire et à diversifier leur nourriture. Ces activités illustrent l’engagement de la FAO dans des partenariats stratégiques visant à réduire les conflits et prévenir une nouvelle escalade de la violence via le soutien des moyens de subsistance et la réintégration dans les secteurs productifs.

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Soudan du Sud: sécurité alimentaire durable via le développement des moyens de subsistancecommunautaires et la collecte de l’eau

Ce projet pluriannuel vise à réduire les conflits récurrents et localisés liés aux ressources naturelles entre les communautés pastorales concurrentes, mais a été suspendu à cause de la guerre civile de 2013, qui a mis à mal certains éléments de l’infrastructure (tels que les systèmes de récupération d’eau). Une partie du personnel a donc été redéployée sur le programme d’urgence de la FAO au Soudan du Sud et a négocié avec succès l’accès aux zones contestées, tandis que d’autres ont été financés par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix afin d’analyser les impacts d’une série de projets historiques de collecte de l’eau sur les conflits et la paix durable, et d’élaborer des directives connexes42.

République démocratique du Congo: programme commun des Nations Unies pourla consolidation de la paix, la prévention des conflits et la sécurité humaine en République du Congo

Le projet commun d’ONU‑HABITAT, de la FAO et du PNUD repose sur une approche du développement territorial participatif et négocié visant à réduire les désaccords fonciers, en mettant l’accent sur l’identification des causes sous‑jacentes des problèmes liés à l’accès aux ressources naturelles. Les conflits fonciers, qui représentaient 80 pour cent des conflits dans la partie orientale du pays, ont ainsi diminué. Ce projet illustre la manière dont la FAO établit des partenariats afin de mettre en œuvre une réponse coordonnée reposant sur des approches et des outils développés au niveau mondial en vue d’éviter les conflits.

Somalie: programme emplois et développement économique durables (Sustainable Employment and Economic Development [SEED])

Une analyse des conflits à l’échelle du pays a été réalisée au début du programme, mettant l’accent sur les chaînes de valeur du bétail, de la pêche, du fourrage et du miel. Celle‑ci a permis de concevoir et mettre en œuvre le programme SEED, déterminant comment éviter de renforcer la dynamique de pouvoir entre clans et d’interférer avec les droits fonciers susceptibles de renforcer involontairement les facteurs de conflit. Le programme comprenait notamment des forums et des activités sur l’anticipation et la résolution des problèmes, ainsi qu’un renforcement des capacités des groupes concernés par la gestion des conflits. Il illustre la manière dont la FAO développe ses approches et programmes adaptés aux conflits afin de cibler les interventions visant à résoudre ces derniers, tout en apportant un soutien aux moyens de subsistance. Le plan de relance économique pour la Somalie souligne que l’un des plus grands obstacles à la reprise économique du pays consiste à enrayer le chômage des jeunes et les empêcher de rejoindre les milices comme mécanisme de survie négatif. La FAO met également en œuvre le programme conjoint sur l’emploi des jeunes, une mesure phare du gouvernement fédéral somalien pour obtenir des résultats rapides dans le cadre de l’objectif de paix et de construction de l’État.

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