ETAT DES CONNAISSANCES SUR L’ECOULEMENT UNIFORME
2. La conductivité relative
En substituant les expressions (1.82) et (1.86) dans l’équation (1.14), celle-ci
En considérant les variables Q, b, C et i, il est également possible de former le paramètre adimensionnel composé:
5 2
*
ib C
Q Q (1.89)
Tenant compte de la définition du paramètreQ*, la relation (1.88) s'écrit plus simplement:
n
Q n
2 1
3
*2
(1.90)
La relation (1.90) s’écrit alors :
0
2 *2 *2
3 Q n Q
n
(1.91)
Nous obtenons ainsi une équation de troisième degré enn, sans terme du second ordre, qui permettrait de déterminer le rapport d’aspectn, à condition de connaître la valeur de la conductivité relativeQ*.
Le discriminant de l’équation (1.91) est :
*4
32 *2
4 1 27
Q Q
Nous pouvons alors conclure que :
a. LorsqueQ* 27 / 32, le discriminant est négatif ou nul et la racine réelle de l’équation de troisième degré (1.91) est :
cos 3 3
2 2 *
n Q
(1.92) Où l’angle est tel que :
32 27 cos 1*
Q
(1.93)
b. LorsqueQ* 27 / 32, le discriminant est positif ou nul et la racine réelle de l’équation de troisième degré (1.91) est :
Exemple d’application 1.7.
On souhaite déterminer la profondeur normaleynde l’écoulement dans un canal rectangulaire ainsi que le coefficient n de Manning pour les données suivantes:
.
i. Les données du problème sont telles que la conductivité relative:
06886624
Cette valeur de la conductivité relative Q*est inférieure à 27 / 320, 918558654.
La discriminant de l’équation est positif et le rapport d’aspect n est alors donné par la relation (1.94), soit :
ii. La valeur recherchée de la profondeur normaleynest donc :
iii. Le coefficient n de Manning:
Le rayon hydraulique Rh A/Pest par suite :
m 0.95180037 18675938
. 0 2 1
18675938 .
7 0 2
1
n n
h b
R
Avec la valeur donnée du coefficient de Chézy Cet celle calculée du rayon hydrauliqueRh , le coefficient n de Manning est donc:
C s n R nR
C h h -1/3
1/6 6
/ 1 6
/
1 0.01400055 0.014m
70.84 0.95180037
1
b. Formule de Manning
En introduisant les expressions (1.81) et (1.85) dans l’équation de Manning, on obtient:
2/55 / 3 3 /
5 2 n
n b y
i b
y Qn
(1.95)
La relation (1.95) est également implicite vis-à-vis de la profondeur normale yn de l’écoulement.
Exemple d’application 1.8.
Reprenons l’exemple d’application 1.7 et calculons la profondeur normale ynde l’écoulement pour les données suivantes:
s m n
i m b s m
Q20 3 / ; 7 ; 0.001; 0.014 1/3.
La solution d’un tel problème peut être trouvée en respectant les étapes suivantes : 1ère itération :
i. Choisissons yn11.3mcomme première estimation.
ii. Par l’application de la relation (1.95) :
b y
m n’est pas encore satisfaisante. Une nouvelle itération est par conséquent nécessaire.2ème itération :
On suit la même démarche que pour la première itération.
Choisissons donc yn2comme deuxième estimation.
iii. Par l’application de la relation (1.95) :
m itération est par conséquent nécessaire.
3ème itération :
On suit la même démarche que pour la première itération:
m itération est par conséquent nécessaire.
4ème itération :
m itération est par conséquent nécessaire.
5ème itération :
On suit la même démarche que pour la première itération.
m début de cette cinquième itération est donc satisfaisante. La convergence étant atteinte, le calcul itératif s’arrête.
La profondeur normale yn recherchée est donc : yn 1.3073m
1. La conductivité relative
A partir des variables Q, b, n et i, il est également possible de former le paramètre adimensionnel composé :
i donnés respectivement par les relations (1.82) et (1.86). En introduisant ces relations dans la relation (1.24), il vient que :
En tenant compte de la définition du paramètre adimensionnelQM* , la relation (1.97) s'écrit plus simplement :
2/33 / 5
*
2
1 n
n
QM
(1.98)
Au regard de la forme de la relation précédente, il apparaît clairement que la fonction )
( M*
n Q
ne peut guère s'exprimer sous une forme explicite. En élevant à la puissance 3/5 les deux membres de l'équation précédente, nous pouvons écrire :
2/55 /
* 3
2
1 n
M
n Q
(1.99) Le problème posé consiste donc à déterminer la profondeur normaleyn, ce qui revient à évaluer le rapport d’aspect net par suiteyn bn.Lorsque l’on examine la forme de la relation (1.99), il apparaît que le rapport d’aspect nne peut être déterminé de manière explicite.
Quelques méthodes de résolution de la relation implicite (1.99), sont présentées dans le paragraphe suivant:
i. Résolution par le théorème de Lagrange
Etabli en 1770, le théorème de Lagrange permet d'obtenir la solution d'une équation implicite en termes d'une série infinie. Appliqué pour la première fois par Swamee et Rathie (2004), il énonce que :
Sous certaines conditions, une fonction f(y), où y est la racine de l'équation )
(y a
y (1.100) Dans laquelle a est une constante et un paramètre, est donnée par :
i
i d
1 Dans la relation (1.101), le paramètre représente en fait la fonction bien connue
Dans la relation (1.101), il apparaît que:
; )
(y y n
f f a( ) f(0)0 ;i Q*M3i/5; f x'( ) 1 ;i( )x (1 2 )x 2 /5i Ainsi, la relation (1.101) devient :
Nous pouvons également écrire que :
1 En introduisant les relations (1.103) et (1.104) dans la relation (1.102), il vient que :
Ou bien, après simplifications : Selon la fonction , nous pouvons écrire la relation (1.105) sous la forme :
... coefficient n de Manning.
L’inconvénient majeur de la relation (1.106) est qu’elle ne donne la valeur exacte du rapport d’aspect nqu’à l’infini. Pour obtenir la valeur du rapport d’aspectn par la relation (1.106), il est nécessaire de la tronquer, cela revient à arrêter le calcul à un certain ordre i jusqu’à ce que la valeur calculée de npour l’ordre (i-1) soit très proche de la valeur de ncalculée à l’ordre i. Ainsi, l’application de la relation (1.106) ne donne qu’une valeur approchée du rapport d’aspectn.
ii. Résolution par une équation approchée 1. Approche de Srivastava
La formule proposée par Srivastava (2006) consiste la solution exacte à la relation implicite (1.98). Le rapport d’aspect nest exprimé sous la forme explicite suivante :
* 0.9363
0.3929 2/5Nous avons comparé les valeurs approchées de ncalculées selon la relation (1.107) aux valeurs exactes de ncalculées en application de la relation (1.98). Nous avons alors représenté sur la figure 1.11 les écarts relatifs n/n(%)en fonction de la conductivité relativeQM*.
Figure 1.11: Ecarts relatifsn /n(%)entre les valeurs exactes et approchées du rapport d’aspectn, calculées respectivement par les relations (1.98) et (1.107).
La figure 1.11 montre clairement que l’écart relatif maximal entre les valeurs exactes et approchées du rapport d’aspect nne dépasse guère 0,07%, ce qui confirme bien la validité de la relation approchée (1.107) proposée. Rappelons tout de même que l’application de la relation approchée (1.107) nécessite la connaissance de la conductivité relative Q*Mdont la valeur dépend de celle du coefficient n de Manning.