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Part I : MODELISATION ET SIMULATION

6. Conditions aux limites à la paroi

Nous allons rappeler en premier lieu que les conditions dans lesquelles nous allons nous placer seront telles que le nombre de Knudsen soit suffisamment petit pour qu’aucun phénomène de glissement n’apparaisse à la paroi [113,114]

6.1. Conditions pour la vitesse, la pression et la

température

Lorsque le glissement n’est pas pris en compte, les conditions aux limites que l’on imposera aux équations s’écriront de façon classique et simple .La condition d’adhérence à la paroi se traduit par :

L’équation de continuité permet de calculer dans la couche limite le profil de la vitesse perpendiculaire à la paroi. En l’absence du soufflage ou de paroi ablative. Ce se traduit par une vitesse verticale nulle à la paroi

Pour les équations de quantité de mouvement les composantes de la vitesse, parallèlement à la paroi sont nulles.

u =0 v = 0 (6.1)

Par ailleurs, dans cette étude, la paroi est supposée adiabatique ou à température prescrite. Dans le second cas, on impose comme condition aux limites :

T = TP, (6.2)

Où TP est la température de paroi. Les parois considérées ici sont froides , leur température est comprise entre 800 °K et 1500 °K .Si la paroi est adiabatique on utilisera la condition :

,

0

.

φr=

r

n

(6.3)

Chapitre 6 : CONDITIONS AUX LIMITES A LA PAROI

On peut imposer une distribution de température de paroi, par exemple les températures limites auxquelles peuvent résister les différentes régions de la protection thermique de la navette .Avec cette distribution, on cherchera a évaluer le flux de chaleur que doit supporter le véhicule.

Une seconde possibilité, est de chercher la température d’équilibre de la paroi. Lors de la rentrée de la navette américaine, il a été observé que, pendant une phase importante du vol, la température restait quasiment constante en fonction du temps. On en déduit que la paroi est en équilibre thermique et on peut écrire pour un élément de cette dernière la condition d’équilibre :

L’élément a une surface S et une masse m .Cv est sa chaleur spécifique par unité de masse .φconv est le flux de chaleur par convection du fluide à la paroi, φconduct est le flux de chaleur par conduction dans l’élément de structure et

rad

φ est le flux de chaleur par radiation émis par l’environnement vers la paroi et +

rad

φ est le flux de chaleur par radiation émis par la paroi .La température reste constante, donc le membre de gauche est nul. La radiation de l’atmosphère et la radiation de la couche limite sont négligées devant la convection .On peut considérer que la conduction peut être aussi négligée, puisque l’élément est un isolant thermique. Il reste dans ce cas :

4 P rad conv φ εσT φ = = − + (6.5)

Où σ est la constante de Stefan-Boltzmann et ε est l’émissivité de la paroi. On a donc une condition mixte à la paroi.

Les conditions précédentes imposent ns+2 relations à la paroi .La relation manquante est obtenue à partir de l’équation de mouvement selon la direction normale à la paroi, pour simplifier l’analyse, nous allons négliger les flux diffusifs dans la direction x que nous allons clarifier plus tard. L’équation s’écrira alors à la paroi :

⎟⎟ ⎠ ⎞ ⎜⎜ ⎝ ⎛ ∂ ∂ ∂ ∂ = ∂ ∂ y v y y P μ 3 4 Re 1 (6.6)

Où nous avons utilisé des grandeurs sans dimension pour faire apparaître le nombre de Reynolds (voir section 7.2.2) .A nombre de Reynolds suffisamment élevé, on peut négliger le terme de droite dans l’équation précédente qui représente une approximation de couche limite, ce qui revient à dire qu’à la paroi la pression pouvait être extrapolée à partir de la condition de type couche limite a savoir :

0

=

y

P

(6.7)

(

conv rad rad conduct

)

P v S t T mC =

φ

+

φ

+

φ

+

φ

∂ ∂ = + (6.4)

MODELISATION - EQUATIONS

6.2. Catalyse

L’étude de l’échauffement de la paroi est un des points les plus importants pour la conception d’un véhicule hypersonique .Le flux de chaleur est directement lié aux conditions à la paroi ainsi qu’aux variables caractérisant l’écoulement. La paroi du véhicule peut de plus participer aux réactions chimiques par combustion ou ablation. Toutefois, nous allons considérer dans ce travail que des surfaces qui agissent comme catalyseur, c'est-à-dire, qui ne sont pas modifiées par les réactions .Nous savons pertinemment que le pouvoir catalytique de la paroi modifie le flux de chaleur.

6.2.1. Catalycité

Les phénomènes de catalyse agissent essentiellement comme des accélérateurs des réactions chimiques. Le catalyseurs , qui peut aussi bien être dans une phase gazeuse que solide , agit comme partenaire supplémentaire dans la réaction , la paroi peut participer comme corps catalytique aux réactions chimiques qui ont lieu au sein du mélange . Les vitesses des réactions chimiques seront augmentées plus ou moins fortement en fonction de l’intensité de ce phénomène de catalyse hétérogène, sans toutefois, déplacer l’équilibre chimique.

La catalyse hétérogène est un phénomène très complexe, mais qualitativement, on peut faire une description : Le matériau absorbe une partie des espèces qui diffusent vers la surface en leur fournissant des sites inter atomiques, où elles peuvent s’insérer.

Les molécules absorbées réagissent avec d’autres molécules logées dans des sites voisins ou avec des molécules au voisinage de la paroi. A cause de l’agitation thermique les nouvelles espèces formées regagnent la phase gazeuse, qui n’est autre que le phénomène inverse de l’adsorption : la désorption.

En favorisant les réactions chimiques de recombinaison à la paroi, le catalyseur peut augmenter les flux de chaleur pariétaux, car ces réactions sont exothermiques. On recherche donc plutôt, des matériaux faiblement catalytiques. Les parois métalliques constituent en général, des surfaces qui approchent le cas totalement catalytique et les parois en silice ou en verre sont des surfaces que l’on peut considérer comme non catalytiques. Entre ces deux cas limites, les parois existantes sont appelées parois semi catalytiques .L’effet catalytique de la paroi est alors représenté par la loi de la forme :

( )

Iparoi

I paroi

yI K T C

Q = (6.8)

Les parois non catalytiques correspondent à des coefficients KI nuls.

La modélisation la plus simple de la catalyse considère deux types d’interactions entre la paroi et les atomes incidentes :

La réflexion atomique spéculaire qui ne s’accompagne d’aucune libération d’énergie.

Chapitre 6 : CONDITIONS AUX LIMITES A LA PAROI

C’est dans ce dernier cas qu’intervient le pouvoir catalytique de la paroi. En effet, l’adsorption (ou capture) de l’atome par la par la paroi peut nécessiter un temps suffisamment long pour qu’il puis interagir avec un autre atome absorbé ou avec un atome incident afin de former une molécule. L’effet catalytique de la surface est d’abaisser la barrière d’énergie potentielle donc de modifier l’énergie d’activation et, par ce biais, de favoriser les réactions. Une fois la recombinaison effectuée, la molécule formée est absorbée par la surface, laissant le site libre pour un nouveau cycle.

Pour déterminer le taux de catalyse, on suppose que toute l’énergie libérée par la recombinaison atomique est transmise à la paroi, ce qui ne traduit pas exactement la réalité. Toutefois, il n’existe pas à ce jour de moyen fiable pour déterminer la proportion d’énergie réellement cédée. [114]

Scott (114] introduisis un taux γa d’atomes incidents entrant en collision avec la surface et se recombinant. Ce taux dépend de l’espèce atomique considérée, du matériau de surface et de la température. Une paroi est dite totalement catalytique si γa=1 , l’autre cas extrême définissant une paroi non catalytique , pour laquelle γa=0 .

On peut aussi introduire, par analogie avec le taux de réactions, une constante KPa

associée au taux de recombinaison catalytique telle que :

( )

q Pa a D

C K

u

an

ρ

ρ =

(6.9)

uDan est la composante selon la normale à la paroi de la vitesse de diffusion de l’atome considéré et q l’ordre de la réaction. Toujours Scott a relié γa et KPa par la relation suivante (avec q=1) :

a a a Pa m kT K π γ γ 2 1 2 − = (6.10)

Pour une paroi non catalytique, on a γa=0, soit KPa=0. La composante normale à la paroi du flux de diffusion massique =0

an

D

u

ρ est alors nulle.

Pour une paroi totalement catalytique γa 1 , d’où KPa ∞ il en résulte alors de (6.8) que nécessairement la concentration atomique à la paroi est nulle :

C

aparoi

=0

.On peut également admettre que : puisque la catalyse accélère les réactions , le gaz se trouve à l’équilibre chimique à la paroi , si celle-ci est catalytique : c’est cette dernière modélisation que nous retiendrons dans ce travail .

6.2.2. Conditions à la paroi pour les concentrations

Dans ce travail nous avons adopté les conditions aux limites suivantes :

Pour une paroi non catalytique, compte tenu de la loi de Fick pour le flux de diffusion massique :∂CIn=0.

Pour une paroi totalement catalytique : CI = CIeq, où l’indice eq indique les grandeurs à l’équilibre chimique.

MODELISATION - EQUATIONS

Chapitre 7

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