• Aucun résultat trouvé

Conclusions

Dans le document Régimes de Change et Coût du capital (Page 51-53)

Avant de tirer les conclusions de ce travail de recherche, il convient de rappeler les objectifs qui lui ont été fixés dès le début. Il s’agit donc avant tout d’essayer de voir de manière très concrète l’effet du choix du régime de change sur le coût du capital. La littérature existante et les travaux de recherche déjà entrepris dans ce domaine tendent à confirmer l’idée selon laquelle la fixité des taux de change permet de limiter les risques de change pour les investisseurs internationaux qui exigent donc des taux de retour plus bas permettant ainsi une baisse du coût du capital dans le pays pratiquant la fixité. Cette idée a été essentiellement défendue de manière très théorique à travers des modèles de valorisation d’actifs théoriques et complexes. La critique adressée à ce raisonnement est qu’il ne met pas assez en avant le revers de la médaille de la fixité. En effet, la fixité des taux de change suppose une relation très étroite des taux d’intérêt sans risque du pays qui a choisi la fixité avec les taux sans risque du pays de la monnaie de référence ou bien le groupe de pays formant le panier de référence. Cette limite se manifeste donc par une élévation de la volatilité des taux d’intérêt sans risque et de l’augmentation des risques liés au taux d’intérêt qui devraient causer une augmentation des taux de retour exigés par les investisseurs et donc du coût du capital.

La recherche empirique permet de vérifier clairement l’existence d’une relation étroite entre la volatilité des taux d’intérêt sans risque et la fixité des taux de change. Des analyses de régressions linéaires sur les volatilités des taux sans risques de pays ayant une monnaie liée au dollar Américain montrent une relation linéaire forte entre la volatilité des taux Américains et la volatilité des taux sans risque des pays en

question. Une analyse comparative des volatilités montre pour sa part que la volatilité des taux des pays dont les monnaies sont arrimées au dollar est beaucoup plus élevée que la volatilité des taux des pays qui pratiquent le flottement. Il existe donc bel et bien une limite à l’effet baissier de la fixité sur le coût du capital mais son effet reste difficilement quantifiable. Pour pouvoir juger si cet effet haussier sur le coût du capital peut inverser l’effet baissier de l’absence de risque de change, j’ai eu l’idée de comparer deux pays très proches pratiquant deux régimes de changes différents, il s’agit en l’occurrence de Hong Kong et de Singapour. Les deux cités jumelles de l’Asie pacifique, offrent la possibilité d’une comparaison très pertinente puisque Hong Kong pratique un régime de fixité absolue et que Singapour pratique un régime de flottement contrôlé. L’analyse comparative empirique permet d’affirmer que le coût du capital moyen de Hong Kong sur les dix dernières années est sensiblement plus bas que celui de Singapour et rejoint ainsi les conclusions de la littérature existante sur le sujet. L’étape suivante de l’analyse empirique permet de se focaliser sur un laps de temps beaucoup plus court puisqu’il s’agit de l’étude de l’effet du passage au flottement du Forint Hongrois (depuis fin Février 2008) sur le coût du capital en Hongrie sur les six derniers mois. Les résultats de cette analyse viennent en apparence contredire les résultats précédents puisque le coût du capital de l’échantillon Hongrois de référence a baissé sensiblement depuis le passage au flottement. Cette contradiction est seulement une contradiction en apparence puisque ce résultat ne peut être dissocié de la situation du Forint avant le flottement et la situation de discrédit total qui avait frappé la politique monétaire Hongroise depuis longtemps et qui a rendu la fixité du forint fortement problématique.

S’il fallait donc résumer tout ce travail de recherche par une seule phrase je dirai que la fixité des taux de change agit d’une manière baissière sur le coût du capital dans le pays qui la pratique mais que cet effet baissier ne peut s’exprimer pleinement que dans le cas d’une crédibilité solide de la politique monétaire du pays en question !

Bibliographie

- Antonio Diez de Los Rios (2007). “ Exchange rate regimes, globalisation, and the cost of capital in emerging markets ”. Bank of Canada Working

Paper (April 2007)

- Enrique Sentana (2002). “ Did the EMS reduce the cost of capital”. The

Economic Journal 112 (October) – Royal Economic Society.

- Ding Lu et Qiao Yu (1999). “ Hong Kong’s exchange rate regime: lessons from Singapore”. China Economic Review - Department of Economics,

National University of Singapore.

- Hand-Joachim Voth (2001). “ Convertibility, currency controls and the cost of capital in Western Europe 1950 –1999”. Universitat Pompeu Fabra and

King’s College, Cambridge.

- Stanley Fischer (2001). “ Régimes de taux de change, le bipolarisme est-il justifié ? ”. Finances et Développement (Juin 2001). Disponible en anglais

sur : www.imf.org/external/np/speeches/2001/010601a.htm.

- Hungary scraps HUF band - How did it come to this? - Ministry of foreign

affairs for the Republic of Hungary. Site web (URL):

www.mfa.gov.hu/NR/rdonlyres/0A90606A-13A8-4AA8-9A4E- C9C422430461/0/Forint_ingadozasi_savja_angol.pdf -

- Hanen Gharbi (2005). “ La gestion des taux de change dans les pays émergents : la leçon des évolutions récentes “. OFCE (Observatoire

Français des conjonctures économiques) Juin 2005.

- Jeannine Bailliu et John Murray (2003). “ Les régimes de change dans les économies émergentes“. Revue de la Banque du Canada (Hiver 2002-

2003).

- FMI. Site Web, section des études thématiques “ Les régimes de change

dans une économie mondiale de plus en plus intégrée“.

Dans le document Régimes de Change et Coût du capital (Page 51-53)

Documents relatifs