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La Wallonie dispose déjà, au travers du Tableau de Bord de l’Environnement (TBEEW, 2010), d’une vingtaine d’indicateurs pertinents relatifs à la gestion de l’eau. Dès lors, on peut se demander quelle est l’utilité de développer des indicateurs spécifiques à la démarche du SDER ?

Deux éléments principaux nous ont amené au choix de développer ces 3 indicateurs :

1) Il s’agissait d’abord d’avoir des indicateurs spatialisés et cartographiables pour montrer en quoi la problématique s’exprime de manière différente (ou non) sur le ter- ritoire de la Wallonie ;

2) À la différence du TBEEW, les indicateurs ne devaient pas seulement servir à des fins d’évaluation, mais surtout devaient permettre d’avoir une visée prospective à l’horizon 2040.

Les indicateurs ont été construits en un temps restreint à partir des données directement disponibles. Comme indiqué dans le texte, il y a de nombreuses pistes d’améliorations des indicateurs qui ne doivent donc être considérés que comme une première approche.

Néanmoins, le développement de ces indicateurs a donc permis d’estimer les principales tendances d’évolution et de mettre en évidence les besoins sectoriels et enjeux territoriaux, objectifs de l’actualisation du diagnostic du SDER. Ceux-ci sont repris ci-après comme conclusion générale à cette note de recherche.

L’eau comme vecteur de développement territorial

L’eau est un bien commun naturel et vital, utilisé comme vecteur de développement territorial via les nombreux aménagements dont il fait l’objet. La gestion des ressources en eau devient donc une préoccupation majeure, la difficulté étant de mettre en adéquation de manière durable les ressources naturelles disponibles (en quantité et en qualité), les besoins en eau, et les moyens de financement qui y sont liés. Dans ce contexte, la Directive Cadre Européenne sur l’eau est un outil et un instrument de structuration indéniable de la gestion des eaux. La conciliation de l’aménagement du territoire avec une gestion durable des environnements naturels, urbains, industriels... doit se faire en établissant les Plans de Gestion imposés par la Directive Cadre Européenne qui doivent être mis à jour tous les six ans et ce, jusqu’en 2027.

Il est nécessaire de gérer les eaux de surface et souterraines non pas de manière « administrative » (communes, intercommunales, provinces, pays…) mais de manière hydrologiquement cohérente (par bassins versants).

Avoir une bonne qualité des eaux

Un peu moins de 10% des masses d’eau de surface pourraient ne pas atteindre leur objectif environnemental à l’horizon 2027. Elles pourraient dès lors faire l’objet de propositions de dérogations. Ces masses d’eau se situent principalement dans le district de l’Escaut et dans quelques sous-bassins mosans (Sambre, Vesdre et Meuse aval).

Concernant les masses d’eau souterraines, l’analyse de risque prédictive montre que trois masses d’eau (Craies de la Deûle, Crétacé du bassin du Geer, et Alluvions et graviers de la Meuse entre Engis et Herstal) pourraient ne pas atteindre le bon état d’ici 2027, en raison notamment du temps de réponse des aquifères aux modifications des pratiques et des pressions exercées (essentiellement d’origine agricole) sur ces masses d’eau.

Assurer une alimentation en eau de qualité à la population wallonne

Du point de vue de la quantité disponible, l’approvisionnement en eau de la population wallonne ne devrait pas poser de problèmes. En effet, malgré les prévisions d’accroissement des populations, la consommation d’eau provenant de la distribution publique ne devrait pas augmenter fortement d’ici 2040, vu la tendance à la baisse de la consommation globale d’eau de distribution constatée ces dernières années (baisse de 0,5% par an en moyenne depuis 2004) ; la consommation d’eau par l’irrigation des cultures, actuellement considérée comme négligeable, pourrait cependant devenir importante en fonction du défi climatique et des choix de production (type de « culture » sélectionné, extensions des exploitations…) fixés par le secteur agricole.

Si de manière globale, il ne devrait pas y avoir de problèmes de quantité, il faut encore gérer la qualité des eaux de distribution et les situations locales. A cette fin,

- la protection des zones classées (zones de prévention et de surveillance, zones de baignades…) doit être assurée, y compris en liaison avec les pollutions diffuses (pes- ticides, nitrates…) ;

- au niveau de l’adduction des eaux de distribution, la gestion de transferts d’eau, des lieux de production vers les lieux de consommation est importante ; assurer une in- terconnexion entre les ressources est nécessaire afin d’assurer et sécuriser l’approvisionnement en eau ; ceci devrait être pris en compte dans le « schéma ré- gional d'exploitation des ressources en eau » dont l’élaboration a été confiée à la SWDE par le Gouvernement wallon.

Epurer les eaux

A l’horizon 2040, l’ensemble des systèmes de collecte/traitement seront finalisés et devraient traiter de manière efficace les eaux usées domestiques, malgré l’augmentation attendue de la population.

Il faut absolument prendre en compte :

- les incertitudes sur l’assainissement effectif des habitations existantes situées dans des zones d’assainissement autonome qui devront être levées afin de participer plei- nement à l’atteinte du « bon état » des eaux ;

- l’émergence de nouveaux polluants chimiques (médicaments, …).

L’eau nécessite une approche transversale du territoire

D’autres éléments plus directement liés à la gestion du territoire devront être pris en compte, en relation avec d’autres thématiques :

- les conséquences de certains barrages, éventuellement à créer (cf. défi énergie), sur la gestion de l’eau, comme sur l’occupation des terrains concernés ;

- la compatibilité d’activités extractives avec la préservation du niveau des nappes concernées et la valorisation des eaux d’exhaure (cf secteur sous-sol) ;

- la problématique de gestion des grands axes fluviaux (Meuse, Escaut) qui imposent des concertations et des solidarités territoriales amont-aval ;

- la gestion des surcoûts potentiels des réseaux (adduction d’eau, égouttage) liés à une éventuelle désurbanisation et/ou à la diminution de la consommation d’eau par habitant ;

- la localisation des activités industrielles « polluantes » par rapport aux caractéris- tiques des milieux récepteurs (charges polluantes acceptables pour le milieu) ;

- la prise en compte des inondations et coulées de boue dans la gestion du territoire (cf. secteur risques) ;

SOURCE DES DONNEES ET BIBLIOGRAPHIE

Liste des principaux documents consultés

- SDER 1999

- Déclaration de Politique régionale wallonne 2009-2014 - Matrice de croisement du LEPUR

- Tableau de bord de l’Environnement Wallon (2008 et 2010) (http://etat.environnement.wallonie.be/)

- Rapport analytique sur l’état de l’environnement wallon (2006-2007) (http://etat.environnement.wallonie.be/)

- Etat des nappes d’eau souterraine de la Wallonie, décembre 2010 http://environnement.wallonie.be/de/eso/atlas/versions.htm - Outil Urbadur (2005-2007)

- Expertise ZAE II (2006-2007)

- Coûts de la désurbanisation (1999-2000)

- Expertise plans stratégiques des régions frontalières (2005-2010)

- L’eau dans les documents d’urbanisme : Agence de l’eau Adour-Garonne (2010) www.eau-adour-garonne.fr

- L’environnement en France (Edition 2010), Commissariat général au développement durable (http://www.developpement-durable.gouv.fr/)

- Water in a changing world, The United Nations World Water Development Report 3, UNESCO, 2009 (http://www.unesco.org/water/wwap/wwdr/wwdr3/)

- Direction générale opérationnelle de la Mobilité et des Voies hydrauliques (http://voies- hydrauliques.wallonie.be)

- DGO2, 2008 : C677-Etude socio-économique d’une écluse de 225mx25m à Ampsin- Neuville et Ivoz-Ramet (étude réalisée par STRATEC S.A pour le MET, Direction des voies hydrauliques de Liège)

- Centrale nucléaire de Tihange, Déclaration environnementale 2008

- CPDT, Note de recherche 7, Expertise agro-alimentaire : la localisation des élevages intensifs porcins et avicoles, A. Doguet, A. Moreau, C. Feltz, 2009

- DELIÈGE J-F.,EVERBECQ E.,MAGERMANS P.,GRARD A.,BOUROUAG M.,BLOCKX C.(2009).

PEGASE, a software dedicated to Surface Water Quality Assessment and to European database reporting. in Hrebiceck, Jiri (Ed.) Proceedings of the European conference

TOWARDS eENVIRONMENT, Opportunities of SEIS and SIZE: Integrating Environmen- tal Knowledge in Europe, 25-27 mars 2009 (http://hdl.handle.net/2268/35224).

- La France, la resource en eau : usages, gestions et enjeux territoriaux; Hellier, E., Carré, C., Dupont, N., Laurent, F.& Vaucelle, S., Armand Collin, 2009

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