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Ce travail de th`ese nous a permis de de mettre en ´evidence certaines des sp´ecificit´es de la collection de microm´et´eorites TAM :

– Comme en attestent les distributions en taille et par type de sph´erules cosmiques, cette collection est peu biais´ee ; les particules ont subi peu de transports secondaires apr`es leur chute sur Terre.

– La variabilit´e importante des degr´es d’´erosion confirme que les pi`eges des Monts Transantarctiques ont ´et´e expos´es pendant des dur´ees exceptionnellement longues. – Ces longues dur´ees d’exposition expliquent la pr´esence au sein de la collection TAM

d’un nombre exceptionnel d’´echantillons de diam`etre >400 µm.

Cette collection pr´esente d’autres particularit´es qui justifient des ´etudes plus approfondies : – Les microm´et´eorites de taille millim´etrique ont fait l’objet de peu d’´etudes dans les autres collections faute d’un nombre suffisant d’´echantillons ; la collection TAM en comporte plusieurs dizaines qui sont en cours d’investigation (th`ese M. Van Ginne-ken).

– Des agr´egats sph´erulitiques semblables `a ceux trouv´es r´ecemment dans des carottes Antarctiques ont ´et´e d´ecouverts dans la collection TAM. Ces objets sont en cours d’investigation (th`ese M. Van Ginneken).

L’´etude de la collection TAM a permis de montrer que la pente de la distribution en taille des microm´et´eorites reste la mˆeme dans toute la gamme de taille 100–1600 µm, et donc qu’un processus unique contrˆole la distribution sur toute cette gamme de taille. La collection TAM, avec ses microm´et´eorites g´eantes, constitue un outil de choix dans l’´etude de la continuit´e entre m´et´eorites, ”minim´et´eorites” et microm´et´eorites. La question de la

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nature des microm´et´eoro¨ıdes pour les microm´et´eorites pourrait ˆetre envisag´ee par des me-sures de nucl´eides cosmog´eniques sur un nombre statistiquement significatif d’´echantillons. Quelle est la proportion de microm´et´eorites ayant des pr´ecurseurs de taille proche de la particule finale ? Quelle est la proportion de particules provenant de la fracturation et de l’ablation d’objets de plus grande taille lors de l’entr´ee atmosph´erique ? Les mesures de nucl´eides cosmog´eniques permettraient aussi d’´etudier le temps de r´esidence sur Terre des microm´et´eorites.

Le fait que la collection TAM soit repr´esentative du flux de mati`ere extraterrestre vers la Terre et la disponibilit´e d’´echantillons de gros diam`etre en nombre important nous ont per-mis d’effectuer des mesures magn´etiques in´edites, ainsi que d’obtenir des r´esultats statisti-quement significatifs. Nos mesures de susceptibilit´e magn´etique `a diff´erentes temp´eratures et de d´esaimantation thermique ont permis de d´emontrer que le signal magn´etique de ces objets est port´e par la magn´etite qui est form´ee lors de l’entr´ee atmosph´erique des mi-crom´et´eorites. Les analyses d’anisotropie de susceptibilit´e magn´etique ont r´ev´el´e une forte anisotropie (>15%) qui pourrait ˆetre en relation avec la texture de l’olivine en plans pa-rall`eles dans les sph´erules de type olivine barr´ee. Les d´esaimantations en champ alternatif ont permis de conclure que l’aimantation des sph´erules cosmiques est une aimantation r´emanente thermique acquise dans le champ terrestre lors de l’entr´ee atmosph´erique. Les quelques r´esultats obtenus sur des microm´et´eorites non-fondues semblent indiquer qu’elles peuvent conserver des aimantations pr´e-atmosph´eriques. Des mesures compl´ementaires pourraient permettre d’apporter des contraintes sur l’origine de ces aimantations, et de d´eterminer dans quelles r´egions et `a quelle ´etape de l’histoire du Syst`eme Solaire elles ont ´

et´e acquises.

En utilisant les r´esulats de la caract´erisation magn´etique des microm´et´eorites, nous avons pu d´emontrer que ces particules ont des valeurs d’aimantation suffisantes pour pro-voquer des anomalies de direction et d’intensit´e d’aimantation dans les s´ediments dans les-quels elles se d´eposent, `a l’´echelle d’un ´echantillon standard pour ´etudes pal´eomagn´etiques.

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De mˆeme, les analyses des rapports isotopiques de l’oxyg`ene par fluorination laser/ spectrom´etrie de masse – m´ethode destructrice pour les ´echantillons – ont pu ˆetre en-visag´ee grˆace au grand nombre de microm´et´eorites ayant une masse suffisante dans la collection TAM. Le principal r´esultat de cette ´etude a ´et´e d’apporter la preuve que les mi-crom´et´eorites ne proviennent pas uniquement de corps parent de type chondrite carbon´ee, mais aussi de corps parents de type chondrite ordinaire. Ce r´esultat a des cons´equences importantes pour la compr´ehension des transferts de mati`ere dans le Syst`eme Solaire : il permet d’´etablir une continuit´e d’origine entre les m´et´eorites et les microm´et´eorites de gros diam`etre, ainsi que de rattacher une partie des poussi`eres interplan´etaires accr´et´ees par la Terre aux ast´ero¨ıdes de type chondrite ordinaire. Certaines des sph´erules cosmiques vitreuses mesur´ees indiquent un corps parent de type chondrite R, ou bien un corps parent encore inconnu ; des analyses isotopiques supp´ementaires, pr´ec´ed´ees par une caract´erisation g´eochimique plus pouss´ee, permettront peut-ˆetre de mieux caract´eriser leur origine.

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