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7. Analyses des solutions

7.4. Conclusions

Même si toutes les architectures présentées souffrent de défauts, les opérateurs de télécommunications ont cependant déployé des mécanismes de gestion de la QoS.

Tout d'abord, l'ingénierie de trafic, qui consiste à établir les règles de déploiement et d'utilisation, est un préalable à la conception d'un nouveau service. Qu'elles soient statiques ou dynamiques, les règles d'ingénierie de trafic peuvent largement subvenir aux besoins de QoS des applications. MPLS commence à être largement déployé par les opérateurs qui voient ainsi la possibilité de gérer efficacement leurs réseaux tout en offrant de la QoS.

L'admission d'appel est également utilisée à différents stades. En premier lieu, l'éligibilité du client au service en fonction de la configuration de son point d'accès devient un critère d'admission au service permettant d'assurer un premier niveau de QoS. Ainsi, un utilisateur qui n'est pas suffisamment proche d'un DSLAM se verra refuser toute demande de souscriptions à des offres multi services nécessitant un débit plus élevé que ce que peut supporter sa ligne. Dans un deuxième temps, les opérateurs profitent que certaines plateformes de services embarquent des fonctions d'admission d'appel pour les activer. Les coûts sont ainsi fortement réduits puisqu'il n'est pas nécessaire d'intégrer un nouvel équipement dans le réseau. Cependant, cette gestion mono service empêche toute optimisation et mutualisation de la gestion de la QoS dans le cas du multiservice.

Finalement, c'est au niveau du plan de transfert que les opérateurs ont le plus porté leur effort. Que ce soit en utilisant les capacités de transfert de l'ATM (ATC), le marquage des flux avec DiffServ ou le cloisonnement par VLAN, la technique reste la même. Il s'agit de gérer les flux de façon différenciée en leur assignant une priorité différente. Cette gestion des applications par classes de services différenciées se décline dans toutes les partitions du réseau. Sa mise en œuvre reste simple car elle est basée sur la configuration statique des équipements réalisée à la construction du réseau et réajustée peu fréquemment. Les flux sont, soit marqués par la plate-forme de service ou les terminaux, soit après classification par les nœuds d'accès au réseau, à partir de règles d'identifications. Enfin, d'un point de vue des partitions de réseau, les efforts se portent essentiellement sur les points de congestions qu'il n'est pas possible de surdimensionner : la paire de cuivre et l'accès au réseau de collecte pour l'xDSL, l'accès au lien radio pour la téléphonie mobile ou le Wifi, ...

Au final, face aux techniques de surdimensionnement et de multiplexage statistique majoritairement utilisées dans les réseaux d'opérateurs, mais n'offrant pas de QoS ou une toute relative, il ne reste que les techniques d'approvisionnement. C'est le modèle de gestion par classe de service qui est privilégié, soit en utilisant le modèle DiffServ pour une gestion

par priorité simple, soit en utilisant MPLS-TE pour pré réserver et garantir des ressources. Il est donc souhaitable de pouvoir disposer d'une architecture et de recommandations permettant d'assembler les différents mécanismes de gestion de la QoS afin de disposer d'une solution globale, extensible et fiable.

Les manquements identifiables à ce jour et qui vont être développés dans le prochain chapitre, concernent donc :

•Une interface et une API de programmation unique permettant aux applications d'exprimer clairement et simplement leur besoin en matière de QoS,

•Une interface et un cadre unique permettant aux opérateurs de s'échanger des requêtes de qualité de services afin de garantir de la QoS de bout en bout,

•Une définition des objectifs de QoS par technologie pour garantir une continuité de la qualité de service,

•Une synchronisation de la topologie du plan de transfert avec la fonction d'admission d'appel.

III

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Contributions aux travaux

d'Architectures pour la QoS

« L'architecte, c'est formuler les problèmes avec clarté »

Charles-Edouard Le Corbusier

Cette partie se propose d'exposer les contributions de l'auteur aux architectures de gestion de la QoS en partant de l'analyse effectuée dans l'état de l'art. La démarche scientifique a toujours suivi les mêmes règles au fil de l'évolution de mes travaux de recherches : Comment fournir de la qualité de service à l’aide de mécanismes d’admission d’appel et de commande de ressources dans les réseaux de transfert en mode paquet ?

Quatre axiomes de base ont servi de guide tout au long de ces années de recherches :

Identifier et séparer le traitement des paquets pour permettre un contrôle des flux de données connexion par connexion,

Mettre en forme les flux de données au plus prêt de la source afin d'en faciliter le multiplexage dans le réseau,

Réserver des ressources dans les équipements pour chaque application nécessitant une garantie absolue de QoS,

Protéger le réseau et les flux de données, en cours d'acheminement, contre les surcharges en effectuant une admission d'appel préalablement à l'introduction dans le réseau de tout nouveau flux requérant de la QoS,

Décomposer les solutions spatialement (en fonction des partitions de réseaux concernées) et temporellement (selon les processus de commande / livraison, d'invocation et d'après- vente).

Les différentes contributions sont exposées à la fois dans l'ordre chronologique de leur étude et à la fois en remontant les couches et les niveaux où elles s'appliquent.