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Conclusion

Dans le document UN DEMI SIÈCLE DÉJÀ (Page 66-70)

mirent à nouveau à l'ouvrage. L'un d'entre eux trouva une mine oubliée. Il la porta avec les autres sur le tas. Mais sans doute à la suite d'un choc, cette mine explosa, provoquant l'explosion de toutes les autres. Tous les travailleurs furent atteints. Cinq, seulement, survécurent à leurs blessures. Cetta catastrophe provoqua la consternation des villages du pays de Retz.

Les victimes des Allemands et de leurs alliés

La libération de la Poche ne fera pas seulement des victimes tuées par les mines ou les pièges. D'autres seront les victimes des exécutions de prisonniers allemands évadés ou encore de Français ayant collaboré.

Ainsi, un prisonnier de guerre allemand tue dans la nuit du 16 au 17 mai, à Sautron, un gendarme réserviste. Ce prisonnier évadé avait déjà assassiné en mars 1945, à Malville, un septuagénaire qui est retrouvé le visage ensanglanté, mort dans une mare. Le 26 juin 1945, une agression suivie de vol est commise à Guiny. C'est un ex-prisonnier de guerre français, qui est cette fois victime des couteaux de deux Allemands, prisonniers de guerre évadés de Bruz, au cours de leur transfert à Saint-Nazaire.

D'autres drames marquent cette période. Un franc tireur du nom de Prunier est placé sous mandat de dépôt à Nantes. Il est inculpé de meurtres. On l'accuse d'avoir tué un homme et une femme, près de Savenay. On l'accuse également d'avoir assassiné une douzaine de personnes au camp de Montoir. La justice s'active pour retrouver les charniers de cette commune. Depuis la capitulation de la Poche, la présence de ces "hors-la-loi" est devenue dangereuse pour les soldats et les civils. En période trouble, les hommes vaincus sont prêts à tout pour sauver leur vie.

La libération de la Poche s'ouvre sur un champ de ruines et de destructions. Ruines d'une cité qui a souffert aussi des bombardements alliés, anéantissant plus souvent les objectifs civils que les emplacements stratégiques ennemis, détruisant l'outil de travail : chantiers, labours, barques de pêche et infrastructures portuaires civiles.

le voir partir.

Ce moment de la libération, faut-il l'attendre, comme le fameux jour J, ou le préparer activement ? Les divergences existent toujours au sein de la Résistance : il y a ceux dont l'activité est tout entière tournée vers le renseignement et ceux, tels Jean de Neyman et les hommes de son groupe, qui considèrent que l'action doit être multiple, incluant le sabotage et l'attaque contre les Allemands. Les F.T.P., qui ont toujours prôné l'action de masse immédiate, ne se fondent pas complètement dans les F.F.I., acceptent un commandement commun, mais gardent leur responsable propre, Le Contel.

On ne peut oublier que la guerre continue ; les combats de décembre 1944, au sud de la Loire, notamment à la Sicaudais, en témoignent, ainsi que du lien qui unit ce front "secondaire" à celui des Ardennes. Cependant les ultimes combats sont épargnés à la population, la capitulation du Reich hitlérien survenant juste à temps.

A la Libération, il apparaît que rien n'est joué. La fête ne peut ni d'elle-même résoudre les problèmes, ni dissimuler les clivages. Les 46 comités de libération, unis depuis mars, ne constituent en rien un double pouvoir ; ils mènent l'épuration - une épuration qui ne vise guère que de petits trafiquants et des femmes trop... légères - en liaison avec les organes officiels de l'État restauré. Ils remplacent prudemment quelques maires collaborateurs, pétainistes, se font les porte-paroles de la population mais n'administrent point. Dans les zones rurales, où le Front National et les communistes contrôlent les C.L.L., un compromis se prépare avec les notables qui ont résisté, ou, simplement, n'ont pas démérité. Dans la ville un autre type de compromis s'annonce avec Blancho.

De cette sombre époque il peut rester le souvenir d'une situation douloureuse, assez absurde en vérité. Des Français, frustrés de la Libération, ont connu des privations et des exactions de surcroît ; mais c'est à ce moment-là, aussi, que la Résistance a eu ses derniers héros, ses derniers martyrs.

BIBLIOGRAPHIE POUR "LA POCHE DE SAINT-NAZAIRE"

"Saint-Nazaire sous l'occupation" Guériff

"Raconte Camarade" Maxime

"La Guerre en Bretagne" Perraud-Charmentier

"Les Grandes Heures de Nantes et Saint-Nazaire" Roy

"Pornic" De Mun

"Les Oubliés de Tréhic" Kervenel

"Forteresse de Saint-Nazaire" Gamelin

"Peau de Grenouille" Jean-A. Chalet

"Unter Weisser Flagge vor Saint-Nazaire" Müller

"Les Poches de l'Atlantique" Mordal

"Un Bataillon de l'Ombre" Jean Coché

"Libération de la Bretagne" Marcel Baudot

"La Résistance en Bretagne" Colonel Rémy

"Fégréac" (Bulletin de la Société d'Histoire, T. 113) Du Dresnay

"Sur le Front de Pornic, La 5e Cie du 1er Bon du 93e R.I.

Jean de Neyman (brochure) P.C.F.

"La Bretagne dans la guerre" Le Baterf

"Le 8ème Bataillon F.F.I." Potron

Nous avons recueilli de nombreux témoignages, notamment ceux de :

Alcide Moret, Corentin Le Contel (U), Edmond Jaouen, Richard Wright, Raymond Bohu, Michel Rault, Jean Garrec, André Courtois, Armand Baconnais, Jules Desmas, Michel Jarnaud, etc.

Sources : Collection de journaux aux Archives Départementales : La Résistance de l'Ouest, Clarté, Le Populaire de l'Ouest, Archives communales de Bouvron, de Savenay, de l'hôpital de Savenay, etc.

A T T E S T A T I O N

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Je soussigné, Chef d'Escadron DESMARS (Comdt Louis dans la clandestinité), Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 14/18 et 39/45, ex-Commandant en Chef des Forces Françaises Intérieures de l'ex-Poche de St-Nazaire, atteste que Monsieur Jean de NEYMAN, né à Paris le 2 août 1914, agrégé de physique, était inscrit aux Groupes de Résistance de la Presqu'Ile Guérandaise, du 1er Mai 1943 au 2 Septembre 1944 (date à laquelle, il fut fusillé par les Allemands), en qualité de Chef de groupes et le grade de Sous-Lieutenant F.F.I. (application des prescriptions de l'ordonnance du 9 Juin 1944 et des décrets des 19 et 20 Septembre 1944).

Monsieur de NEYMAN, Officier de grande valeur, courageux et dévoué, fut arrêté par l'ennemi le 17 Août 1944, avec plusieurs de ses hommes. Délibérément il fit le sacrifice de sa vie pour sauver ses compagnons d'une mort certaine. Il fut fusillé le 2 Septembre 1944, il est mort en héros pour la France.

Le Sous-Lieutenant F.F.I. de NEYMAN a fait l'objet d'une proposition à titre posthume pour la médaille de la Résistance.

En foi de quoi, je délivre cette attestation à sa famille pour valoir ce que de droit.

Le Chef d'Escadron DESMARS.

Dans le document UN DEMI SIÈCLE DÉJÀ (Page 66-70)

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