• Aucun résultat trouvé

I. 4. 2. Dessiccation du fourrage

1.4.1.3. Conclusion sur la dessiccation des fourrages

Avec une d urée d'insolation longue, un fort rayonnement solaire et des vitesses de vent élevées, la Plaine des Cafres (1550 m) présente les meilleures conditions pour le séchage du fourrage. Les risques pluviométriques sont assez limités, sauf pour le mois d e février. Cependant, le déficit de saturation de l'air y est faible, d'où une durée de séchage qui d oit être prolongée. Dans cette région, le fanage, aussitôt après la fauche, peut s'avérer i ntéressant pour profiter de l'i nsolation : séchage intense sur les premi ers centimètres (J ones et al., 1980). Cette opération serait utile vu les rend ements fourragers trop élevés. La périod e de septembre à janvier semble la pl us intéressante pour la récolte ; lorsque la pluie n'est pas limitante, elle

permet une récolte d e fourrage jeune, de qualité, présentant une bonne aptitud e à l'ensilage, avec des rend ements modérés autorisant une dessiccation rapide. Le mois de février est à éviter. Les stocks constitués de mars à mai seront souvent de moindre qualité (fourrage plus êgé et difficile à sécher), mais peuvent cependant constituer une réserve hi vernale utile.

La Plaine des Pal mistes (1025 m) présente des conditions de dessiccation plus di fficiles eu égard à la fréquence des pluies. De janvier à mars, une récolte visant une dessiccation modérée serait préférable : ressuyage et coupe fine avec adjoncti on d'aci de formique, l'ensilage en balles enrubannées est plus aléatoire. Tout le reste de l'année est par contre favorable à cette dernière technique. La période d'août à décembre est l a plus propice les températures élevées augmentent le déficit de saturation. L'insolation matinale doit être optimisée en fanant le fourrage tôt, le regroupement en an dain aéré pou r l'après-midi permet de continuer l a dessiccation grâce à l'action de la températu re et du vent.

La région des Hauts de l'Ouest (1105 m) est la plus défavorisée : déficit de saturation faible (températures assez faibles et humidités élevées), très faible insolati on , vents inexistants. Par contre, les risques pluviométriques, excepté en février, sont limités, la dessiccati on devra donc être prolongée. La période la plus favorable se situe de mars à juin. La dessiccation est difficile à optimiser dans de telles conditi ons climatiques. Une fauche l'après­ midi paraît la méthode la plus intéressante, car elle permet de couper un fourrage plus riche en MS et en glucides solubles (Waite et al., 1953 , in : McDonal d et al., 1991) et elle autori se surtout un séchage dès le lendemain matin en profitant des rares heures d'insolati on. Le fanage est peu efficace, par contre un retournement fréquent des an dains (plusieurs fois en cours de j ournée) renouvelle l'ai r humide emprisonné et maintient l'andain suffisamment aéré. Le

rendement fou rrager doit être modéré pour ne pas su rcharger les andains.

Les observati ons des chantiers ont confirmé gl obalement l'étude des caractéristiques météorol ogiques. Les Hauts de l'Ouest présentent des con ditions di fficiles du point de vue de l'évaporati on de l'eau du fourrage : il faut viser deux à trois jours de séchage au minimum pou r atteindre une teneur en MS compatible avec l'ensilage en balles enrubannées. Dans la régi on des Plaines, les con ditions climatiques permettent une dessiccation plus rapide, notamment le matin. Les résultats contrastés de la Plaine des Cafres, montrent cependant, qu'il est nécessaire de maîtriser le rendement fourrager et de récolter à un stade feuillu.

Il est, en outre, possi ble d'agir su r certains facteurs pou r améliorer la dessiccati on. La maîtrise du rendement fourrager est le princi pal facteur influençant les performances de séchage. Avec un rendement non maîtrisé (> 4 t MS ha·\ notamment en saison cycl onique l orsque les mauvaises conditions météorol ogiques retardent la récolte, il est nécessai re de couper à une hauteur importante (100 mm) qui permet de ventiler efficacement l'an dain. Dans ces con ditions, un fanage durant la matinée puis un séchage en andains larges l'après-mi di doivent permettre d'attein dre 25, voire 35 % de MS. Avec un rendement n ormal (3 à 4 t MS ha-1 ), une hauteur de coupe de 75 mm, le réglage de la faucheuse pou r faire des andains aérés et larges (1.20 m) et le retou rnement des an dains durant la matinée doivent permettre une dessiccati on satisfaisante. Avec des rendements plus faibles (< 3 t MS ha-\ une hauteur de coupe de 50 mm maximise le rendement tout en assurant une dessiccati on su ffisante.

Fourrages et dessiccation

1.5. Conclusion sur l'aptitude des fourrages pour

l'ensilage en balles enrubannées

Pour conserver les fourrages produits dans les Hauts de l'île sous forme de balles enrubannées, il faut lever deux handicaps principaux : la mauvaise aptitude des fourrages à l'ensilage et les difficultés de séchage liées aux conditions climatiques. Le premier handicap est facilement réglé par l'adjonction de mélasse qui permet de compenser la pauvreté en glucides solubles du fourrage, à des degrés plus au moins importants selon l'espèce. Cet apport est d'autant plus efficace que ces fourrages opposent, pour la plupart, une faible résistance à l'acidification. Des abaques (Paillat, 1994) permettent d'adapter les doses à épandre selon l'espèce fourragère, la saison, la teneur en MS et le rendement.

Le second handicap est plus difficile à lever car il dépend largement des conditions climatiques. Il faut autant que possible choisir des périodes d'ensilage en tenant compte des caractéristiques climatiques de chaque région. Il est ensuite nécessaire de maîtriser le rendement fourrager (pas trop dense) et le stade Ueune). Enfin, les interventions mécanisées doivent être raisonnées selon la région, l'espèce fourragère et le rendement fourrager : hauteur de fauche, densité des andains, fanage et retournement des andains.

Dans les Hauts de l'Ouest, la pousse de l'herbe étant tardive (sécheresses prolongées et ensoleillement printanier faible), la première récolte a lieu en janvier : il faut alors viser une coupe au stade jeune avec un faible rendement fourrager, de manière à stocker un fourrage de bonne qualité. Les coupes suivantes (février et mars) sont aléatoires à cause de la difficulté de maîtrise du stade, du rendement et des conditions de séchage. Le fourrage récolté, de moins bonne qualité, peut cependant constituer un stock appréciable. Les coupes d'automne (avril et mai) sont de qualité correcte à un stade jeune. Vu les faibles déficits de saturation, la dessiccation doit être conduite en andains sur plusieurs jours. La fauche doit être suffisamment haute et un retournement d'andain doit avoir lieu une à deux fois chaque matin sur sol ressuyé.

Dans la région des Plaines, le démarrage précoce de la végétation au printemps permet de réaliser une ou plusieurs coupes au printemps si la pluie n'est pas un facteur limitant. Ces premières coupes sont de très bonne qualité (riches en feuilles). Les coupes de saison cyclonique sont plus aléatoires. A la Plaine des Cafres, les coupes de mars-avril sont correctes, le mois de mai procurant bien souvent peu de fourrage pour l'ensilage. La période d'ensilage de la Plaine des Palmistes est prolongée jusqu'en juillet avec des récoltes de bonne qualité. Pour la Plaine des Cafres, un fanage est très utile le matin, voire l'après-midi, particulièrement pour les forts rendements. A la Plaine des Palmistes, le matin assure le maximum de séchage grâce au fanage, le séchage se poursuit ensuite en andains larges et aérés durant l'après-midi.

Les meilleures conditions de séchage semblent en liaison avec une forte proportion d'espèces tempérées. L'installation de graminées tempérées est préférable (meilleure aptitude à la dessiccation et teneur en glucides solubles plus élevée). Comme les parcelles de la Plaine des Palmistes l'ont montré, la fétuque devrait être choisie plus souvent. Le brome paraît aussi intéressant, mais peu de parcelles ont été suivies. Pour les ray-grass, difficiles à sécher, il faut éviter les forts rendements et récolter à des stades où le fourrage est encore riche en feuilles.

ETANCHEITE DE L'ENRUBANNAGE ET

RESISTANCE DES FILMS ETIRABLES

Documents relatifs