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9. Conclusion

Au cours de notre expérience professionnelle pratique, nous nous sommes aperçues que le thème du sport et de la grossesse était peu voire pas abordé en matière de prévention et de promotion de la santé. Plus particulièrement lors des consultations prénatales par manque de temps ou d’intérêts des deux parties.

Notre volonté, par le biais de ce mémoire, était de mettre en évidence les limites et impacts liés à la pratique d’une activité physique ou sportive durant la grossesse. Ceci dans le but de répondre à une certaine demande de la part des femmes enceintes désireuses de poursuivre ou de débuter un comportement actif pendant leur grossesse. Pour ce faire, nous avons entrepris une revue critique de la littérature et sélectionné cinq articles sur ce sujet dans plusieurs bases de données reconnues. Ce travail n’a pas la prétention d’être totalement exhaustif, mais apporte des éléments dans l’optique d’améliorer et d’affiner notre pratique sage-femme au quotidien. De plus le fait d’actualiser nos connaissances régulièrement constitue un des rôles de notre profession.

Beaucoup d’études se rejoignent pour décrire les nombreux bénéfices d’une activité physique au cours de la période de gestation. En effet, l’exercice physique en cours de grossesse engendre une meilleure gestion de la prise de poids pendant la grossesse, réduit le risque de DG et améliore le bien-être psychique. De plus, l’activité physique aide l’adaptation du corps féminin aux différentes modifications physiologiques de la grossesse en réduisant les douleurs lombaires, musculo-squelettiques et les maux de cette période et réduit également la dépression du post-partum.

D’un point de vue des issues obstétricales, le temps d’accouchement et notamment la deuxième phase du travail se trouvent diminués, de même que les complications obstétricales.

La pratique d’une activité sportive implique parfois de l’inconfort, des blessures et des traumatismes liés à des chutes ou des coups. La future mère peut également souffrir d’hypoglycémie en rapport à sa dépense énergétique. Concernant le fœtus, il peut survenir une hyperthermie en lien direct avec la température maternelle.

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La revue de la littérature a permis de mettre en évidence qu’il n’y avait aucune différence sur les issues néonatales comme le poids de naissance, la taille et le PC lorsqu’une activité physique était menée durant la grossesse en comparaison à un comportement sédentaire. Cependant, certaines valeurs étant proche de la significativité, iI existe une tendance de réduction du taux de macrosomie ainsi qu’une diminution du périmètre crânien chez les nouveau-nés de femmes sportives. D’autres théories ne révèlent aucun RCIU lié à la pratique d’une activité physique. Malgré quelques contradictions concernant la possible modification du score d’Apgar à la naissance de l’enfant, il en résulte que l’activité physique n’altère pas la santé du nouveau-né et tend à améliorer ce score.

Une préoccupation souvent mise en avant concerne la prématurité. D’après différentes recherches, les résultats se rejoignent pour démontrer qu’il n’y a pas de prématurité liée à la pratique d’efforts physiques lors de la grossesse. De plus, selon certains auteurs, le risque d'AP s’en voit diminué. D’un point de vue du risque de fausses couches, les écrits à ce sujet divergent encore. Il est donc difficile de porter une conclusion.

Selon certains chercheurs, la pratique d’une activité physique intense durant la grossesse liée à une FC maternelle maximale supérieure à 90% ainsi qu’une réduction de plus de 50% du débit volumique de l’artère utérine engendre des bradycardies fœtales. Le RCF revient cependant rapidement à la normale à l'arrêt de cet effort physique. De plus, le volume du flux des artères utérines est réduit de 25 à 60% lors d’exercices intenses.

De manière générale, il ressort que la pratique d’un sport durant la grossesse est bonne pour la mère et non préjudiciable pour l’enfant. Malgré toutes les recherches établies, analysées et synthétisées, nous ne répondons que partiellement à notre question de recherche, car il n’existe pas encore de limites clairement définies à l’heure actuelle concernant le lien entre le sport et la grossesse. Cependant, nous pouvons tout de même apporter certaines réponses et donc, de là, établir différents conseils et recommandations pour les femmes enceintes désireuses de commencer ou de continuer une activité

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physique durant leur grossesse tout en respectant une certaine prudence et en adaptant ces consignes.

Nous terminons donc en rejoignant les auteurs cités tout au long de ce mémoire pour dire qu’un sujet tel que la relation entre une activité physique durant la grossesse et ses effets nécessitent encore d’être approfondie et étudiée. Par exemple, des précisions quant à une activité type et ses répercutions sur les issues materno-foeto-obstétricales ainsi que sur des modalités comme la durée, la fréquence et l’intensité de l’exercice mené durant la grossesse. Il faudrait poursuivre les recherches sur cette thématique afin de préciser davantage les résultats existants et d’apporter de plus amples données à notre profession de sage-femme.

Des études à plus grande échelle c’est-à-dire avec un panel de nombreux échantillons permettraient d’étayer et de vérifier les données déjà existantes. Enfin, des recherches sur une population suisse apporteraient des éléments plus représentatifs et applicables à notre population.

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« La réussite appartient à tout le monde. C’est au travail d’équipe qu’en

revient le mérite ».

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