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L’étude SECU2RM confirme ce que nous avons déjà trouvé dans l’étude VOIESUR. L’obtention de résultats similaires, bien que basés sur deux sources de données différentes, valide la méthode d’analyse utilisée et renforce la crédibilité des résultats obtenus.

Les deux études confirment que certaines conditions de conduite en moto sont plus souvent associées aux accidents PDC, telles que la conduite sous l’influence de l’alcool, rouler trop vite, rouler dans un virage, rouler en tout-terrain, rouler pendant le weekend ou rouler sur une chaussée dégradée. Nous soulignons le fait qu’une mauvaise adhérence de la route augmente considérablement le risque de perte de contrôle, en particulier lorsque la dégradation de l’adhérence est inattendue pour les motocyclistes.

De plus, l’étude SECU2RM montre qu’il est plus difficile de contrôler une moto sur une chaussée en pente que sur une chaussée plane et que l’équipement ABS pourrait peut-être diminuer le risque d’accidents PDC, mais des travaux complémentaires sont nécessaires pour confirmer ce dernier point.

Enfin, malheureusement, il n'a pas été possible d’étudier d’autres facteurs tels que la fatigue et la distraction à partir de nos données, et pour cela, de futurs travaux de recherche sont nécessaires.

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Chapitre 5

Bilans lésionnels des usagers de 2RM et

protection procurée par les équipements de

sécurité portés

5.1. Introduction

De nombreuses études sur les usagers de 2RM accidentés ont porté sur les types et la sévérité des blessures, les facteurs de risque associés aux blessures ainsi que sur l’effet protecteur du port du casque (Ankarath et al. 2002; Hurt et al. 1981; Kraus et al. 1975; Lin et al. 2003; Liu et al. 2008; Quddus et al. 2002; Whitaker 1980). Mais peu d’études ont porté sur l’effet du type de casque, ou sur l’éventuel effet des équipements vestimentaires.

Les blessures de la tête sont les blessures les plus fréquentes chez les usagers de 2RM décédés ou blessés gravement (Ankarath et al. 2002; Bachulis et al. 1988), alors que les blessures aux membres inférieurs et supérieurs sont les blessures les plus courantes parmi l’ensemble des blessés en 2RM (ACEM 2009; Dischinger et al. 2006; Moskal et al. 2007). De fait, la majorité des travaux s’est principalement concentrée sur les blessures fatales ou graves comme les blessures de la tête, du thorax, ou les fractures aux membres inférieurs, alors que peu d’études ont porté sur des blessures peu graves mais très courantes telles que les abrasions, les contusions, ou les entorses.

En cas d'accident, un usager de 2RM n'a pour seule protection que son casque et les vêtements qu'il porte, plus rarement une protection dorsale ou un gilet airbag. L'efficacité du casque a été rapportée depuis longtemps dans de nombreuses études (Hurt et al. 1981; Khor et al. 2017; Liu et al. 2008; Moskal et al. 2008). En moyenne le port du casque est estimé réduire le risque de décès de 42 % et le risque de lésion à la tête de 69 % (Liu et al. 2008). Les casques intégraux sont considérés comme le type de casque le plus protecteur du fait qu’ils couvrent entièrement la tête et la face de l’usager. On peut en effet faire l'hypothèse qu'un casque intégral va mieux protéger la tête et la face qu'un non-intégral, hypothèse dont la confirmation nécessite de connaître le bilan lésionnel précis à la tête/face et le type de casque porté.

Contrairement au port du casque qui est obligatoire en France depuis presque 40 ans, le port de blouson de moto, de pantalon de moto et de bottes n’est pas obligatoire, alors que le port des gants l'est depuis 2016 (ONISR 2017a). Le port de ces vêtements est fortement recommandé par les organismes

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de sécurité routière. Bien que l'effet de l'habillement des usagers de 2RM ait été évalué dans certaines études, le nombre d’études est faible et leur qualité statistique parfois insuffisante.

Ainsi de nouvelles études sont nécessaires pour objectiver la recommandation du port des équipements vestimentaires. C’est aussi le cas pour l’utilisation d’autres équipements intégrés tels que la protection dorsale et le gilet airbag dont les utilisations sont en augmentation, mais dont très peu d’études évaluent les effets.

Objectifs

Les objectifs de ce chapitre sont de déterminer les bilans lésionnels des blessés en 2RM à partir des données lésionnelles du Registre du Rhône, et d’évaluer l’efficacité des équipements de protection en les couplant aux données de l’enquête SECU2RM.

Ce chapitre s’organise en trois parties : bilans lésionnels subis par les usagers de 2RM ; efficacité des équipements de protection vestimentaires ; efficacité relative des deux types de casque (intégral ou non-intégral). La première partie décrit les lésions des blessés en 2RM en termes de régions et localisations lésées, de nature des lésions et de leur gravité. La deuxième partie évalue la capacité des vêtements de protection (blouson de moto, pantalon de moto, gants et bottes ou chaussures montantes), ainsi que des protections dorsales, à éviter ou atténuer certaines natures de lésion : abrasion, contusion, plaie, fracture, luxation, entorse, etc. La troisième partie cherche à déterminer quel type de casque (intégral ou non-intégral) protège mieux les usagers de 2RM des blessures de la tête ou des blessures de la face.

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5.2. Bilans lésionnels subis par les usagers de 2RM dans le Registre