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Conclusion

Dans le document La qualité des services de santé (Page 41-45)

Chapitre 3 La qualité des soins de santé : situation dans le monde

3.4 Conclusion

En dépit des progrès non négligeables obtenus dans l’accès aux services de santé pendant la période des OMD, l’amélioration de la qualité pourrait contribuer à abaisser encore les taux de mortalité et de morbidité évitables, qui restent élevés. La charge de mortalité maternelle et infantile qui subsiste par exemple dans les pays à revenu faible et moyen est due en grande partie à la faible qualité des services de santé. C’est pourquoi les ODD mettent explicitement l’accent sur la qualité des services de santé comme moyen d’atteindre la couverture santé universelle dans tous les pays.

Des services de santé de haute qualité impliquent la prestation de soins adéquats au bon moment, en tenant compte des besoins et des préférences des utilisateurs de ces services et en réduisant au minimum les risques de préjudice pour les patients et le gaspillage des ressources. Des soins de qualité augmentent les chances d’obtenir les résultats de santé souhaités et doivent être conformes à sept critères mesurables : l’efficacité, la sûreté, la priorité donnée à la personne, la rapidité, l’équité, l’intégration des soins et l’efficience. Quel que soit le niveau de revenu d’un pays, s’il est possible d’améliorer les résultats de santé, cela veut dire que la qualité des soins peut, elle aussi, être portée à un niveau supérieur.

Pour surveiller l’évolution de la qualité des soins conformément au programme des ODD, un consensus est nécessaire sur des indicateurs clés permettant les comparaisons entre pays. Les données empiriques tirées du corpus croissant d’études sur la mesure de la qualité montrent que des écarts subsistent aujourd’hui dans tous les domaines de la qualité des services de santé au niveau mondial. Ces écarts présentent une opportunité d’améliorer la qualité des soins et la santé des populations.

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« Les soins infirmiers constituent l’épine dorsale de tout système de santé », déclare Bafana Msibi, Directeur exécutif des contrôles de conformité du Bureau de conformité aux normes sanitaires de l’Afrique du Sud. « Dans notre pays surtout, mais aussi dans d’autres pays d’Afrique, les soins primaires sont assurés essentiellement par du personnel infirmier ».

En tant que responsable exécutif du secteur de la santé travaillant depuis plus de quinze ans pour un organisme indépendant ayant pour mission d’assurer la qualité des soins et la conformité aux normes de santé des établissements de soins publics et privés, Bafana Msibi est bien placé pour comprendre l’importance du rôle du personnel infirmier dans la délivrance de soins de santé de qualité.

La qualité des soins se résume pour lui à « utiliser les ressources disponibles pour dispenser des soins optimaux aux usagers ».

M. Msibi reconnaît toutefois que le soin du patient exige d’adopter une approche holiste qui, parfois, ne se limite pas au seul traitement clinique. « Vous constatez qu’une patiente présente tels ou tels symptômes puis, lorsque vous cherchez à la traiter, vous vous apercevez que ces symptômes sont dus au stress », dit il. Le rôle du personnel infirmier est décisif parce qu’il passe plus de temps avec les patients que tous les autres membres du personnel de soins. En outre, il participe directement à la mise en œuvre des mesures de précaution visant à garantir la sûreté de l’environnement médical dans son travail quotidien.

En Afrique du Sud, tout infirmier diplômé doit travailler pendant un an dans une communauté locale après ses quatre années d’études. Placés sous la supervision de professionnels expérimentés qui leur servent de mentors, ces nouveaux diplômés sont ainsi exposés à un large éventail de problèmes médicaux. Ils acquièrent aussi une solide connaissance des communautés qu’ils servent. Le savoir et les compétences que les jeunes infirmiers acquièrent pendant cette période les préparent efficacement aux exigences de leur métier.

M. Bafana Msibi, Directeur exécutif des contrôles de conformité, Bureau de conformité aux normes sanitaires

Afrique du Sud

Ce que veut dire

la qualité pour moi

« Quand j’étais jeune, j’ai travaillé dans un dispensaire rural.

Lorsque des patients arrivaient avec un problème exigeant des soins plus importants, nous les envoyions consulter un médecin ou bien nous appelions une ambulance pour les conduire à un hôpital. Il existe des dispensaires dans la plupart des régions et, là où il n’y en a pas, des dispensaires mobiles effectuent régulièrement

des visites. Le fonctionnement de la plupart de ces dispensaires est assuré par des infirmiers ou des infirmières », ajoute M. Msibi.

En Afrique du Sud, certains infirmiers ou infirmières occupent des fonctions de haut niveau telles que directeur d’hôpital ou responsable de district, indique M. Msibi, mais il serait souhaitable qu’un plus grand nombre d’entre eux accèdent à des postes de direction. « La profession infirmière doit produire des leaders du système de santé qui sont issus de ce système, le connaissent à fond et ont aussi appris à connaître les processus d’élaboration des politiques en son sein ».

Bafana Msibi, qui a mené une enquête dans un hôpital public lors de la préparation de son master de santé publique, souhaiterait qu’un plus grand nombre d’infirmiers et d’infirmières aient également la possibilité de réaliser des travaux de recherche.

La participation d’un plus grand nombre d’infirmiers et d’infirmières à l’élaboration des politiques en tant que membres de comités consultatifs, de commissions ou de conseils d’administration contribuerait, à son avis, à améliorer la qualité des soins.

Le Bureau de conformité aux normes sanitaires au sein duquel travaille M. Msibi négocie actuellement un mémorandum d’accord avec le Conseil des infirmiers d’Afrique du Sud et d’autres organes représentant les professions médicales en vue de renforcer la coopération entre les services de santé. La réalisation d’inspections conjointes des hôpitaux, par exemple, devrait permettre d’accroître l’efficience et d’assurer le respect de normes exigeantes en matière de soins. « Lorsque l’on développe des modèles ou des cadres pour améliorer la qualité, il faut veiller à obtenir la participation de tous les acteurs, en mettant au premier plan les valeurs de la profession », déclare M. Msibi.

« Nous avons tous intérêt en définitive au maintien de la qualité des soins et, si l’on veut la qualité, il faut créer les conditions nécessaires à un travail d’équipe positif ».

Image page précédente : © ranplett / iStock

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