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Il est agréable et encourageant de découvrir que les communes valaisannes réalisent déjà passablement de choses pour favoriser une utilisation rationnelle de l’énergie ou pour sensibiliser la population à entreprendre des travaux de rénovation ou de construction de façon à ce que leur consommation soit la plus optimale possible. Il ne faut toutefois pas qu’elles s’arrêtent en si bon chemin ; la marge d’amélioration est encore grande.

Une politique énergétique performante nécessite de l’investissement, de la motivation, une bonne organisation, une excellente communication et un certain esprit d’innovation. Elle implique surtout l’engagement de toute la population, en collaboration avec les communes, les cantons et la Confédération.

En ce qui concerne le Valais, il est regrettable de constater que notre canton est celui qui offre le moins de subventions pour la pose de panneaux solaires, par exemple. Or, il s’agit également du canton qui dispose du meilleur ensoleillement… Ne faudrait-il pas commencer à se poser quelques questions à ce sujet ? Il manque encore probablement, et malheureusement, de volonté politique, pour que la Suisse parvienne à mettre en œuvre une politique vraiment efficace.

Il est évident qu’il sera sans doute difficile d’atteindre le même niveau que certaines villes d’Angleterre, de Suède ou encore d’Allemagne, les moyens étant différents, tout comme les mentalités des dirigeants certainement. Cependant, notre pays aurait vraisemblablement la capacité de s’y rapprocher. D’ailleurs, certaines régions helvétiques se sont lancées dans des projets très ambitieux, afin de réduire considérablement leurs consommations ou leur dépendance aux énergies fossiles. La ville de Bâle s’est par exemple fixé l’objectif d’atteindre la

« Société à 2'000 watts » et la Vallée de Conches à devenir totalement autonome en termes d’énergie. Si cela s’avère profitable et faisable, il serait peut-être judicieux d’étendre ces principes à l’ensemble de la Suisse.

Pour reprendre les propos de Monsieur Michel Bonvin, professeur HES, « jusqu’à maintenant la croissance économique a été liée à une augmentation de la consommation d’énergie ».

Paradoxalement, la société actuelle recherche toujours plus de croissance. Elle est donc confrontée à un sérieux problème, car réduire ses besoins implique forcément autre chose… Est-elle prête pour cela ? Lors d’une captivante conférence79, M. Bonvin s’est permis d’établir, à ce sujet, une comparaison relativement intéressante. Au niveau des bâtiments, nous sommes parvenus à entreprendre un « retour en arrière », en améliorant le confort tout en réduisant l’énergie de chauffage consommée, comme le

montre la Figure 11 ci-dessous, en mettant en relation l’indice de confort thermique et l’indice d’énergie de chauffage :

Figure 11 : Evolution du confort dans les bâtiments, par rapport à la consommation

d’énergie de chauffage

79 Michel Bonvin, « Energie – Quels espoirs pour demain ? », conférence du 27 mai 2009

Cible

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Pourquoi ne serait-il alors pas possible, au niveau de la consommation d’énergie, d’amorcer une évolution semblable, en poursuivant l’augmentation de la croissance tout en diminuant notre consommation d’énergie ? La Figure 12 illustre cette perspective, presque utopique.

Finalement, en ce qui concerne la polémique sur le dioxyde de carbone, entretenue par des avis divergents, il devient difficile de savoir à quelle théorie se vouer. Une chose est sûre, la quantité de gaz carbonique dans l’atmosphère augmente de manière exponentielle et les activités humaines y participent. Que l’on soit partisan de la théorie de la majeure partie des scientifiques accusant les hommes et leurs émissions de CO2, ou de celle qui défend l’idée que le réchauffement planétaire est un processus naturel, diminuer nos émissions de gaz carbonique en tant qu’effet de serre, ne fera quoi qu’il en soit aucun mal à la Terre.

Pour ma part, que le gaz carbonique soit la cause des dérèglements climatiques ou non, j’estime qu’il est important que l’on soit le plus neutre possible vis-à-vis de l’environnement. Nous devrions ainsi consommer le moins d’énergie possible et rejeter le moins d’éléments étrangers possible dans l’écosystème, afin de ne pas avoir besoin de se sentir coupables de quoi que ce soit.

Je pense aussi que si tous les scientifiques s’entendaient pour dire que l’homme n’a pas sa part de responsabilité dans ce que subit notre Planète, tout le monde continuerait à rouler avec de grosses voitures et ne ferait aucun effort pour préserver l’environnement.

Finalement, je m’aperçois que selon les données que l’on choisit et observe, les conclusions que l’on peut en tirer sont totalement opposées. En revanche, la seule constante dans cette histoire est que l’énergie est précieuse. Les réserves ne sont pas inépuisables, même si l’on trouve encore de gros gisements pétroliers. La quantité inquiétante de CO2 dans l’atmosphère est donc un bon moyen pour sensibiliser la population mondiale.

A l’échelle helvétique, j’estime que l’on devrait appliquer le principe du pollueur-payeur dans le domaine automobile afin d’encourager l’utilisation de véhicules moins polluants. Les acquisitions de plus petits véhicules, ou de véhicules écologiques seraient ainsi récompensées, tandis que celles de grosses voitures seraient pénalisées. En d’autres termes, les possesseurs de grosses automobiles paieraient pour les autres.

En ce qui concerne les politiques énergétiques dans les communes, je pense que le domaine indispensable sur lequel il faut se concentrer dans un premier temps est la communication. En effet, si celle-ci n’est pas efficace, le risque que les citoyens n’y réagissent pas ou peu est grand.

J’ai d’ailleurs été très surprise d’apprendre tout ce qui est réalisé en Valais, et dont je n’en avais jamais entendu parler. Un autre élément devrait être, à mon sens, sujet à des améliorations : l’organisation. Celle-ci englobe l’organisation au sein des communes-mêmes, mais aussi entre ces Figure 12 : PIB et consommation d’énergie

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dernières, le canton et la Confédération. Selon moi, une meilleure collaboration devrait être établie entre ces différentes entités. J’ai pu, du reste, constater le manque de relations entre les communes et le canton, lors d’une visite au Service Cantonal de l’Energie. Après avoir expliqué en quoi consistait mon travail, on m’a conseillé de prendre contact avec la commune d’Icogne,

« qui n’est pas une Cité de l’énergie, mais qui réalise passablement dans choses dans ce domaine ».

Or, il s’avère que cette dernière est labellisée par le biais de l’Association des Communes de Crans-Montana…

Au sujet de la restauration des bâtiments, à mon avis, il ne faut pas « vouloir rénover pour rénover ». Il faut que cela en vaille réellement la peine et surtout tenir compte de l’énergie grise.

Celle-ci correspond à l’énergie employée pour la destruction, la reconstruction et la consommation future. Il serait parfois peut-être plus efficient de modifier un comportement ou remplacer des appareils électriques par des machines moins énergivores que de se lancer dans de gros travaux.

Pour finir, en attendant que la Confédération, les cantons et les communes développent leur politique, qui nous empêche, chacun à notre niveau, d’agir afin de réduire notre consommation personnelle ? Cela commence par des gestes simples, tels que l’utilisation d’ampoules économiques, d’appareils ménagers moins énergivores ou de véhicules plus petits. D’autres possibilités consistent à préférer les produits locaux, à opter pour les transports en commun ou encore à renoncer au confort de certains gadgets. Nous ne devrions finalement pas avoir d’excuses pour ne pas faire quelques efforts…

Il est 19h30, retour à la maison. Le silence étant presque dérangeant, c’est la télévision qui poursuit son histoire, jusqu’au moment où les lumières s’éteignent petit à petit. Tous ces éléments se mettent en veille, jusqu’au lendemain matin pour commencer une nouvelle journée qui ressemblera fortement à celle du jour précédent… Il est temps à présent pour chacun d’entre nous de prendre le temps de réfléchir à tout cela, d’agir, à notre échelle, pour préserver ce qu’il reste de la Terre. Pour nous, et pour les générations futures.

© Arlettaz Delphine 2009 HES-SO Valais

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