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1) Il n’existe pas de raccords entre les fragments des lames considérés entre le secteur du talus II et le secteur I de l’entrée.

2) Trois raccords ont été effectués entre les deux nappes de vestiges de la couche VI du talus.

3) Les projections de la composante Levallois et de la composante semi-tournante montrent une zone d’isolement pour la composante Levallois. Cette zone est localisée dans la partie sud-ouest du secteur et (rangée 1 des bandes v à e) correspond à la partie la plus haute de la pente. Dans le reste de l’espace, les éléments Levallois coexistent avec les éléments semi-tournants.

4) Ce résultat, contrôlé par des projections détaillées par bandes d’un m² confirme l’existence isolé de la composante Levallois dans la partie plus proche de secteur I (le coin sud-ouest dans la bande b et une partie de la bande v).

L’absence de raccords et de rapprochements n’est pas une preuve d’absence des relations entre le secteur I de l’entrée et le secteur II puisque nous ne connaissons pas l’état originel du dépôt de la couche VI.

Le faible effectif de raccords entre la nappe supérieure et la nappe inférieure de la couche VI donne une indice de relation inter nappes des vestiges. Toutefois, à cette étape d’analyse et selon la crédibilité de résultats, il n’est pas évident que ces relations aient été provoquées par des agents naturels ou anthropiques. Cependant, l’état de fraîcheur des cassures, la patine et l’absence de marques de fracturations diagnostiques indiquent que la plupart de raccords effectués dans la couche VI ont probablement une origine naturelle.

La zone des éléments Levallois localisée sur une petite surface (rangé 1) est quantitativement très faible (n=24 : Figure II.12) et ne permet pas de distinguer clairement et avec certitude qu’il s’agit de deux composantes spatialement isolées. Cependant et compte-tenu du contexte géoarchéologique (pente de 25°, position verticale et altération des vestiges) nous pouvons apercevoir qu’il y a une tendance de ségrégation spatiale des éléments

discuter la possibilité de la distinction de deux composantes. Nous proposerons alors une hypothèse sur cette dernière possibilité explicitée un peu plus loin.

Les deux zones distinguées (aire Levallois et aire mélangé semi-tournant et Levallois) pourraient correspondre, avant leur dépôt sur la pente, soit à deux nappes de vestiges distinctes (deux occupations successives dans le temps) : une ancrée dans le Paléolithique moyen et l’autre à débitage semi-tournant dite de type Paléolithique supérieur (ressemblant à la couche 4) ; soit à une seule occupation qui utilise les deux conceptions de débitage – Levallois et semi-tournant. Les deux aires sont aussi isolées par une bande plus au moins stérile en artefacts diagnostiques (Figure II.9, II.10).

La Figure II. 14 montre qu’il existe moins de quatre possibilités qui traduisent la situation archéologique de la couche VI :

a) S’il existe un seul ensemble (dû à une seule occupation), il pourrait être en place ou déplacé, non en place (a+b). Le contexte archéogéologique plaide en faveur plutôt d’une redéposition de l’ensemble.

b) S’il existe deux ou plusieurs ensembles en place (possibilité c), le contexte archéogéologique ne permet pas leur identification.

c) La dernière éventualité consiste d’envisager l’existence de deux ensembles qui ne sont pas en place (Figure II. 14). Les résultats de notre analyse taphonomique ont tendence à privilégier cette dernière possibilité : deux composantes technologiques dans un contexte géologique « non en place » différentiable spatialement dans un secteur du locus.

de la couche. Ensuite, pendant ces processus géologiques secondaires du dépôt, la nappe supérieure (à débitage semi-tournant) a pu glisser au fur et à mesure vers la pente et avoir importé une plus grande partie de la nappe inférieure (à débitage Levallois). La zone isolée Levallois correspondrait alors à la partie la plus en place et ayant subi le moins de déplacement. À la suite de ces résultats, nous avons établi sur la Figure II.15 une reconstruction hypothétique de ces processus.

Figure II. 15. Reconstruction hypothétique de l’origine et des processus post- dépositionnels du matériel archéologique de la couche VI.

à la partie sommitale de la couche qui s’est déplacée successivement vers la dépression karstique devant la cavité. Par conséquent, dans la partie sud-ouest, le matériel a dû avoir subi des déplacements moins intenses. Cette partie «la plus en place» n’est pas très riche en vestiges lithiques, mais comme nous l’avons démontré, elle contient la composante Levallois isolée de la composante semi-tournante. La composante Levallois ne serait-elle pas sous-jacente à la composante semi-tournante au dépar? D’après nous, il est fort probable que la couche VI résulte d’un mélange entre deux nappes des vestiges différentes: l’une sous-jacente Levallois et l’autre sus-sous-jacente laminaire et semi-tournant.

L’étude taphonomique de l’industrie lithique de la couche VI d’une certaine manière infirme, l’hypothèse de l’association culturelle de la méthode Levallois avec la méthode volumétrique semi-tournante proposées et soutenue depuis leur découverte (Kozłowski et al. 1989 ; Ginter

et al. 1996 ; Drobniewicz et al. 2000, Kozłowski 2004). Les résultats et leur interprétation sont

plutôt conformes avec l’hypothèse de C. Ferrier (1994 ; 2000). Nous ne pouvons plus retenir et réserver le terme «Industrie transitionnelle» pour la couche VI dans la mesure où elle comporte deux composantes technologiques : Levallois et semi-tournante, mais qui ne peuvent plus être associées et par conséquent attribuées à une seule occupation humaine.

II.A.2 Analyse techno-typologique de l’ensemble

lithique la couche VI de Temnata, secteur II

Comme nous l’avons montré avec l’analyse taphonomique, seulement une petite partie de matériel lithique reste significative et peut être attachée à l’une des deux composantes : Levallois ou semi-tournante. Cette partie diagnostique représente 5% de l’ensemble. Pour le reste du matériel, il est impossible de diagnostiquer à quelle méthode de débitage il appartient. Par conséquent, nous ne sommes pas en mesure d’étudier les deux composantes indépendamment. Les objets marqués par les processus post-dépositionnels possèdent quasiment la même patine.

Un diagnostic précis a été établi seulement pour les pièces technologiquement significatives. Les formes diagnostiques Levallois et de débitage semi-tournant sont au nombre de 123 (5,8% du matériel diagnostique Levallois et semi-tournant et tournant). La plupart de ces éléments sont liés à la composante semi-tournante (n = 70) tandis que le reste est issu d’un

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