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Conclusion générale :

C. Analyse et discussion des données :

V. Conclusion générale :

En éducation physique et sportive, l’apprentissage des élèves passe par de nombreuses compétences de « savoir-être », « savoirs » et « savoir-faire ». Lors de ce mémoire, notre regard c’est principalement accès sur les « savoir » et « savoir- faire » des élèves en situation de gymnastique afin de comprendre l’importance de leur verbalisation sur leurs propres actions motrices.

La verbalisation de son vécu, sa propre expérience est un outil essentiel dans la construction de compétences métacognitives. Les élèves apportent une réflexion sur leur propre action, se questionnent sur le « comment faire » et « comment résoudre cette situation problème » afin d’améliorer leurs performances motrices. En abordant les critères de réalisation lors de la description des procédures utilisées, les élèves donnent du sens aux apprentissages. Rendre l’élève acteur est l’une des priorités de tout enseignant. En l’invitant à porter une réflexion sur ses propres actions, il lui permet de réfléchir aux procédures utilisées afin de pouvoir, par la suite, les

réinvestir et les améliorer. En effet, MEIRIEU21, cité dans l’article « comment donner du sens aux apprentissages ? », explique que « la verbalisation relève de la métacognition, où l’élève apprend mieux à partir du moment où il a pu identifier les mécanismes qui conduisent à la réussite ».

Ainsi la verbalisation requiert trois grands objectifs tout aussi importants pour l’enseignant que pour ses élèves. Effectivement, elle va permettre aux enseignants de s’informer sur comment l’élève a réalisé la situation d’apprentissage et d’analyser les erreurs afin d’apporter des remédiations pédagogiques. Elle va également aider l’élève à s’auto-informer. En évoquant ses propres actions, l’élève pourra alors s’approprier l’expérience, en prendre conscience. Et elle va permettre, aussi et surtout, à l’élève à apprendre à s’auto-informer. En verbalisant régulièrement sur ses actions motrices l’élève n’aura plus besoin d’être sollicité pour rechercher à comprendre le « comment faire », il le fera seul lorsqu’il en sentira le besoin. Toutefois, pour s’auto-informer, il est nécessaire que l’élève réalise en permanence une auto-évaluation de ses compétences. C’est-à-dire qu’il prenne des informations sur lui-même, pour lui permettre de comprendre les difficultés qu’il rencontre afin d’apporter la solution la plus appropriée à ces difficultés.

Cependant, la verbalisation seule est peu pertinente. En éducation physique et sportive comme dans toutes autres disciplines, la verbalisation doit s’accompagner d’une mise en pratique des élèves et inversement. En effet, la non-évocation de son vécu au cours de la verbalisation permet d’évoquer des faits déjà conscientisés et non de prendre conscience de nouvelles connaissances. Inversement, la pratique seule, sans verbalisation, n’a aucun intérêt dans le domaine scolaire. Elle ne permet pas à l’élève de prendre conscience de ses compétences, d’apprendre à réfléchir sur soi-même, et pour soi-même. Autrement dit, demander à des élèves de répéter un mouvement sans les faire verbaliser pour qu’ils comprennent le « comment faire » n’est pas cohérent. Il est donc nécessaire de faire pratiquer les élèves tout en sollicitant leur verbalisation. Il n’est pas obligatoire de leur faire passer un entretien d’explicitation, comme cela a été le cas dans ce mémoire, pour leur permettre de conscientiser leurs actions motrices. Cependant, il est nécessaire de leur accorder des moments lors de séances afin qu’ils puissent porter cette réflexion interne et

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Comment donner du sens aux apprentissages ? Revue EP.S n°232 Novembre-Décembre c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservée.1991

égocentrée. Comme par exemple, après une séance en éducation physique et sportive, l’enseignant peut faire passer un petit questionnaire invitant les élèves à se questionner sur : leurs difficultés, les procédures d’exécution et les remédiations qui pourraient être apportées. Il peut également demander à ses élèves de remplir une grille d’autoévaluation ou mettre les élèves par binôme afin de permettre l’entraide entre pairs afin de porter une réflexion sur sa propre pratique et celle d’autrui. Cette réflexion égocentrique peut également être sollicitée lorsque l’enseignant fait la mise en commun avec l’ensemble des élèves, en fin de séance, car bien souvent les difficultés d’un élève sont en réalité des difficultés communes à beaucoup d’élève d’une même classe et c’est intéressant de pouvoir les partager.

Ainsi, la verbalisation permet aux élèves de conscientiser leurs actions motrices. En décrivant leurs procédures d’exécution au cours de celle-ci, les élèves peuvent accéder à leurs représentations qui étaient jusque-là implicites. Comme nous avons pu le voir chaque élève va s’appuyer sur sa propre expérience. Autrement dit, sur des faits qui lui sont propres et qui sont différents en fonction des individus. La conscientisation des actions motrices sera alors dépendante de ces expériences et ne pourra pas être la même d’un élève à l’autre. De plus, l’expertise des élèves dans la situation proposée est un facteur majeur à prendre en considération. Un élève ayant des facilités dans la discipline concernée aura plus de facilité à conscientiser l’ensemble des compétences requises qu’un élève ayant plus de difficultés, qui ne pourra conscientiser que quelques compétences. Le plus important étant que chacun puisse s’améliorer à son rythme.

Toutefois, il est important de noter quelques limites dans la mise en place de ce mémoire. Il est vrai qu’il nous a permis de répondre à notre problématique de départ qui était en quoi la verbalisation des élèves permet la conscientisation de leurs actions motrices, mais certains résultats sont à nuancer. Au cours de ce recueil de données, nous nous sommes principalement centrés sur la réalisation de la roue. Il aurait été intéressant de pouvoir analyser la verbalisation des élèves sur d’autres actions comme l’appui tendu renversé par exemple afin d’en comparer les résultats. Nous aurions pu également nous centrer uniquement sur les actions qui provoquaient des difficultés chez les élèves.

De plus, au cours de ce recueil de données, nous avons pu observer quelques effets de l’intercommunication entre pairs sur la prise de conscience de ses actions motrices. Il serait intéressant, au cours d’une prochaine analyse, d’approfondir cet aspect afin de comprendre en quoi l’intercommunication entre pairs, en éducation physique et sportive, est un élément moteur dans l’amélioration de ses performances motrices.

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