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C. Expérimentation / étude de terrain

II. Conclusion

La variété des présentations du cours

Il est très difficile de mettre en lumière un lien entre les résultats des élèves, les antisèches et la manière dont le cours leur avait été présenté, car la diversité des séquences était trop importante et avait un impact fort sur les résultats des élèves.

Analyser les antisèches produites par les élèves a tout de même permis de mettre en évidence la diversité des préférences esthétiques de chacun d’entre eux. Au regard des antisèches, il est donc impossible de déterminer une manière de présenter le cours qui conviendrait à tous les élèves. Le professeur peut cependant avoir conscience de cette diversité et donc faire en sorte de changer régulièrement de présentation du cours car cela permet de toucher plus d'élèves.

La construction collective du cours au sein de la classe n’a pas été réalisée dans cette expérimentation. Comme énoncé dans la première partie, ce travail demande du temps, et semble nécessiter de l’expérience pour garder la main sur les savoirs tout en laissant une certaine liberté aux élèves afin qu’ils soient acteurs du cours. Nous n’avons pas eu non plus l’occasion de faire exposer un cours par un groupe d’élèves et ceci reste à expérimenter.

Demander aux élèves de rédiger un résumé du cours est cependant accessible aux élèves. Le résumé contient les savoirs enseignés, le professeur garde donc un rôle indispensable. Mais

39 les résumés très personnels des élèves sont construits selon leurs goûts et ont donc une esthétique qui leur convient individuellement.

Les antisèches sont un outil formidable d’évaluation pour le professeur. Elles permettent d’avoir un autre regard sur les contrôles des élèves et elles mettent en évidence leurs conceptions erronées. L’usage que nous avons fait des antisèches était donc adapté à notre étude puisqu’il a permis de nous apporter des réponses. Il semble cependant que nous pourrions utiliser cet outil en classe de manière encore plus efficace. Il serait intéressant de faire de ces antisèches des résumés élaborés par les élèves et corrigés par le professeur avant de faire le contrôle. Ces résumés ne seraient pas nécessairement autorisés pendant le contrôle et ceci pallierait le problème d’effort de mémorisation des notions que les élèves n’avaient plus à faire étant autorisés à utiliser des antisèches. Corriger les résumés des élèves avant le contrôle permettrait aux professeurs d’intervenir auprès des élèves afin d’éviter ces erreurs plus tard.

Antisèches : outil d’accompagnement

pour apprendre à apprendre (2015)

La trace écrite du cours restant principalement l’œuvre du professeur, il convient d’accompagner les élèves dans l'appropriation d'un cours : les antisèches légales constituent une piste. Elles seraient en quelques sortes une version différente du ''apprends ton cours'' demandé aux élèves.

Les antisèches légales répondent donc aux attentes du Bulletin officiel de 2015 sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Le domaine 2 traite des méthodes et outils pour apprendre :

« L'élève sait se constituer des outils personnels grâce à des écrits de travail, y compris numériques : notamment prise de notes, brouillons, fiches, lexiques, nomenclatures, cartes mentales, plans, croquis, dont il peut se servir pour s'entraîner, réviser, mémoriser. » (Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse, 2015)

Résumer le cours semble accessible aux élèves dès le début de seconde. Nous avons cependant mis en évidence la progression des élèves dans cet exercice.

40 Les antisèches légales permettent de motiver les élèves à résumer le cours afin de l’apprendre. Ils pourront d’abord découvrir des méthodes esthétiques de mise en valeur de notions. Le professeur pourra présenter aux élèves les antisèches intéressantes afin d’ouvrir leur champ des possibles.

Les antisèches permettent aussi d’effectuer en classe, un travail de sélection des notions importantes, l’objectif étant que les élèves sachent résumer le cours seuls.

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42 Ce mémoire avait pour objectif de redéfinir la place de la trace écrite dans le cahier de cours au sein de la classe de mathématiques. Redéfinir le concept d’institutionnalisation nous a permis de mieux comprendre l’intérêt de la trace écrite du cours. Les travaux de Bernard Bloch ont cependant mis en évidence la dimension artistique du cahier de cours impliquant l’inaccessibilité de ce dernier comme instrument pour les élèves.

Nous avons donc fait l’hypothèse que la construction du cours par les élèves le rendrait accessible. L’objectif était donc de présenter à des élèves différentes traces écrites en les impliquant plus ou moins dans son élaboration. La difficulté d’analyse de l’impact des présentations de la trace écrite sur les élèves nous a amené à un outil présenté par Martine Brilleaud : les antisèches légales. Elles permettent au professeur d’avoir un regard plus fin sur les contrôles des élèves, elles étaient donc adaptées à notre étude.

Nous concluons que le professeur peut difficilement laisser la construction du cours aux élèves. Il peut donc varier les supports du cours pour atteindre le plus possible d’élèves.

Les antisèches sont un moyen de faire du cours, une œuvre de l’élève, tout en maîtrisant le contenu. Il est possible de valoriser certaines productions en les proposant à toute la classe, ceci permet de faire découvrir à la classe des méthodes esthétiques de mise en valeur. Les antisèches présentent souvent des erreurs, il convient donc d’en faire une correction rendue aux élèves avant le contrôle. Demander de faire un résumé de cours que l’on corrige par la suite permet d’apprendre aux élèves à extraire les informations importantes du cours.

Il serait nécessaire de ne pas autoriser systématiquement les antisèches en contrôle afin de forcer les élèves à apprendre le cours. Il serait alors possible d’accompagner les élèves dans la réalisation d’un résumé de cours. Ce travail se déroulerait en fin de séquence, en amont d’une évaluation. Il présenterait tous les avantages de l’antisèche légale tout en forçant la mémorisation.

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