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Les résultats que nous avons obtenus enrichissent le domaine de la recherche au niveau de l’évaluation puisque cette dernière est très peu abordée en Arts visuels. En effet, jusqu’à présent, la majorité des recherches réalisées au sujet de l’évaluation s’est davantage con-centrée sur les disciplines scolaires principales telles que les mathématiques ou le français. Cette thématique a suscité un vif intérêt de notre part mais pas seulement. Elle a également interpellé et remis en question les huit enseignants qui y ont participé. Nous nous sommes intéressées à un sujet très peu investigué : les pratiques évaluatives des enseignants pri-maires dans le domaine des Arts visuels. De plus, nous l’avons étayé en choisissant de me-ner cette étude dans le canton de Fribourg où aucune donnée à propos de cette thématique ne semble exister, d’où notre principale question de recherche : « Comment les enseignants

fribourgeois évaluent-ils les Arts visuels à l’école primaire ? ». Grâce à notre travail de

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maires dans la discipline des Arts visuels. Par exemple, nous avons relevé le fait que la ma-jorité des enseignants utilise une grille évaluative. Cependant, le contenu de cette dernière diffère selon l’évaluateur (les critères/indicateurs choisis, le poids accordé à ces derniers, le barème utilisé, etc.). De plus, les grilles ne semblent pas laisser transparaître tout ce qui est évalué (exemples : processus et créativité). Ces différences semblent influencer les notes octroyées par les enseignants aux productions d’élèves en Arts visuels. Ce travail nous a également permis de prendre conscience des difficultés et des sentiments qu’implique l’évaluation sommative dans ce domaine. Malgré que tous les enseignants semblent s’accorder sur le fait que la discipline des Arts visuels est primordiale pour le développement des enfants, on constate des divergences au niveau de la notation et/ou des appréciations. Certains déclarent ne jamais mettre de notes insuffisantes. Ils évaluent donc les Arts visuels de façon moins rigoureuse que les disciplines principales. Selon nous, le constat le plus im-portant est que la majorité des enseignants ne se sent pas sereine lors d’évaluations som-matives dans cette discipline.

Les entretiens semi-dirigés que nous avons menés, ont apporté une multitude d’informations riches, variées ainsi qu’exemplifiées. De plus, certaines perspectives inattendues sont appa-rues. Nous avons aussi été agréablement surprises par l’honnêteté des enseignants interro-gés au sujet de leur pratique évaluative dans le domaine des Arts visuels, thématique qui peut se révéler être sensible. Ils ont été fidèles à eux-mêmes. En effet, ils ont fait preuve de franchise et nous ont même parfois divulgué certaines pratiques allant à l’encontre de ce qui est demandé et/ou recommandé. Les grilles évaluatives qu’ils nous ont transmises, ont per-mis d’appuyer leurs propos. Celles-ci ont aussi offert une meilleure compréhension de leurs pratiques personnelles. Ajoutons à cela que la tâche à réaliser (évaluer de manière somma-tive un panel de treize dessins), a facilité la comparaison entre les pratiques évaluasomma-tives per-sonnelles des huit enseignants.

En revanche, les informations que nous avons récoltées sont très conséquentes. De ce fait, nous avons été amenées à sélectionner des aspects précis à analyser. Ce manque de temps et les directives (nombre de pages maximum) nous ont frustrées. Nous aurions, par exemple, désiré analyser de manière plus approfondie les grilles évaluatives de chaque en-seignant ainsi que les notes octroyées par ces derniers aux productions réalisées. La créati-vité est également un aspect que nous aurions voulu étayer davantage, surtout en ce qui concerne sa définition. Ces éléments pourraient alors devenir des suggestions intéressantes de pistes de recherche supplémentaires.

Ce travail accorde une grande importance au domaine de l’évaluation. Ce dernier est omni-présent dans le monde de l’enseignement. En effet, les élèves sont constamment amenés à

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être évalués ou à s’autoévaluer. Pourtant, l’évaluation sert aussi à l’enseignant qui peut l’utiliser afin de mener une réflexion sur sa propre pratique. Ce travail nous a démontré que le rôle du « praticien-réflexif » décrit par Paquay (1994), est nécessaire à chaque enseignant afin de revenir sur sa pratique, d’en prendre conscience et d’y apporter, si besoin, des remé-diations. Les huit enseignants interrogés nous ont fait part du questionnement et de la re-mise en question suscités par la tâche demandée (évaluation du panel de dessins). Les en-seignants questionnés ont, grâce à cette dernière, pris conscience de certains éléments au sujet de leur pratique respective. Nous avons donc constaté que même des enseignants pourtant expérimentés, sont confrontés à certains doutes et éprouvent des difficultés lors-qu’ils évaluent des productions dans le domaine des Arts visuels. Ce travail nous a permis de nous rendre sur le terrain et d’avoir une vue d’ensemble de chaque pratique évaluative des huit enseignants concernés. Nous avons observé que ces dernières sont différentes et propres à chacun d’eux. Selon nous, toute pratique est « bonne », pourvu qu’elle soit en adéquation avec les directives proposées par la DICS et le SEnOF (2014) et qu’elle puisse être justifiée.

Lors de la réalisation de ce travail, de nombreuses compétences ont pu être développées et/ou consolidées. Nous avons aiguisé notre curiosité, développé notre esprit critique, appris à faire preuve de synthèse et de persévérance, et encore, étoffé notre bagage de divers sa-voirs, savoir-faire et savoir-être. Ces dernières nous serviront tant au niveau professionnel que personnel. L’évaluation sommative des Arts visuels nous est, à présent, plus familière. Nos lectures à propos de cette thématique, nous ont permis d’approfondir l’évaluation de situations complexes. Les entretiens semi-dirigés nous ont donné une vue d’ensemble de diverses pratiques évaluatives et nous ont fourni certaines pistes d’action que nous pourrons utiliser dans notre future pratique. Les difficultés majeures qu’implique l’évaluation somma-tive dans le domaine des Arts visuels ont pu être soulignées dans le cadre de notre travail. De ce fait, nous savons mieux sur quels aspects nous devrions porter une attention particu-lière. Cette recherche nous a aussi offert la possibilité de profiter de la collaboration que ce soit entre nous deux ou avec chaque intervenant rencontré lors de sa mise en œuvre. La collaboration est, selon nous, une plus-value dont chaque enseignant devrait faire bon usage.

Nous espérons que ce travail profitera à tous les enseignants primaires et/ou futurs ensei-gnants primaires qui désirent enrichir leurs savoirs concernant l’évaluation sommative des Arts visuels et par la même occasion, réfléchir à la leur pratique personnelle. De plus, l’un de nos souhaits serait que son étude soit approfondie en vue de répondre aux besoins des en-seignants primaires afin qu’ils puissent se sentir sereins lors d’évaluations sommatives dans la discipline des Arts visuels.

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