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La ville de Rio de Janeiro est connue de tous, pour son cadre naturel extraordinaire, ses quartiers à la mode surplombés de favelas, ses plages urbaines de carte postale et sa culture festive. Derrière cette vitrine attirante et excentrique se cache une ville complexe, remplie de problèmes, d’inégalités, de conflits qui ne correspondent pas à l’idée que l’on se fait d’une «ville merveilleuse». Le site et l’histoire de cette cité ont dicté son évolution, façonnant au fil des siècles son visage actuel. Un tissu urbain a réussi à se développer entre les monts et l’océan, lentement d’abord, et de plus en plus rapidement au fil de la prise d’importance de cette ville dans son territoire. La dure société qui y a régné, commune à de nombreux endroits du monde à une époque passée, a laissé son emprunte sur la croissance de la ville, un modèle d’exclusion s’est mis en place et à ouvert la voie à un urbanisme à deux vitesses, dont le modèle perdure encore aujourd’hui. D’un côté la ville planifiée, dotée d’un urbanisme structuré et dont la croissance est maîtrisée, il s’agit de la zone centre, la zone sud et plus récemment le sud de la zone ouest. De l’autre côté, s’est développé un tissu chaotique, lâche, désorganisé, dicté par la croissance démographique, s’étendant sur une grande surface et souffrant de lourdes et nombreuses carences, il s’agit de la zone nord et du nord de la zone ouest.

À partir des années 1990, la ville de Rio de Janeiro va tenter de trouver un nouvelle logique et une nouvelle dynamique à son développement urbain, lié à l’objectif de devenir une ville monde, capable d’accueillir les plus grands évènements internationaux et d’atti- rer les investissements étrangers. De grands projets urbains sont alors lancés dans le but d’améliorer l’image de la ville, et des partenariats public-privé vont alors être formés sous l’influence du modèle barcelonais qui a fait ses preuves lors des Jeux olympiques de 1992. La volonté d’accueillir ces derniers ne tardera pas, avec le dépôt d’une candidature pour ceux de 2004 qui ne sera pas retenue. Nous avons pu constater que l’accueil d’un tel évè- nement dans une ville peut-être à l’origine d’une grande revitalisation urbaine, grâce aux moyens qu’il permet de générer. Dans l’étude du cas de Barcelone, le projet urbain réalisé n’avait pas pour simple finalité l’accueil de cet évènement, mais était destiné à un objectif à long terme, celui d’apporter les transformations nécessaires à l’amélioration du tissu urbain de la ville, en intervenant dans les espaces stratégiques . L’accueil des Jeux olympiques a eu un effet de catalyseur, offrant la possibilité de réaliser de manière rapide et simultanée de grandes opérations urbaines dont la nécessité avait déjà été avancée, mais dont les moyens de mise en oeuvre étaient encore inconnus. Ce projet répond avant tout à une volonté, celle d’améliorer la ville et la vie de ses habitants.

Le projet des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, fortement lié à celui des Jeux Pana- méricains de 2007 et plus largement à la stratégie urbaine lancée dans les années 1990 ne révèle pas réellement une telle volonté. La grande majorité des interventions réalisées se sont concentrées dans les zones les plus aisées de la ville, on pense particulièrement à la zone de Barra da Tijuca, qui a accueilli le Parc Olympique et qui est la centralité de la majo- rité des nouvelles infrastructures de mobilité urbaine. Les zones les plus défavorisées de la ville n’ont quasiment pas reçu d’investissements, beaucoup de programmes censés inter- venir dans certaines de ces zones n’ont jamais vu le jour, ou se sont arrêtés en cours. Des différents enjeux urbains qui ont été isolés après l’état des lieux de la ville, aucun d’entre eux n’a semblé faire réellement partie des objectifs de ce projet.

Nous pourrions en effet nous poser la question de la qualité du projet de Rio de Janeiro en réalisant une simple comparaison des interventions avec le projet de Barcelone et dire qu’une erreur a été réalisée ici, qu’il aurait mieux valu faire comme cela ... Mais il n’y a aucun sens à comparer deux projets qui n’ont pas les mêmes intentions. La recherche d’une

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amélioration globale de la ville, de l’égalisation de ses différentes régions, de l’améliora- tion de la qualité de vie de l’ensemble des habitants n’a pas été l’enjeu majeur de ce projet olympique. L’influence du secteur privé semble avoir été importante dans l’orientation des projets urbains lancés dès les années 1990, cherchant à servir ses intérêts. Les partenariats public-privé, censés aider le financement d’une grande partie des réalisations semble avoir obtenu la priorité et l’intérêt privé a primé sur l’intérêt public. Ainsi, le moyen est devenu l’objectif, aux dépens des réels enjeux auxquels ils devraient permettre de répondre.

La grande crainte que je ressens pour l’avenir de cette ville n’est pas celle de sa capa- cité à agir, mais plutôt celle de sa volonté. Elle ne semble pas donner priorité à la résolution des réels problèmes qui la meurtrissent. On peut avoir l’impression que la forme prime sur le fond, et qu’il est plus important de soigner l’image de la ville merveilleuse plutôt que de s’intéresser à ce qui se passe dans ses coulisses. Le projet de Porto Maravilha en est un exemple, sans remettre en question la qualité de cette intervention urbaine, il paraît servir de vitrine, afin de donner une bonne image de l’ensemble de l’intervention réalisée. Le même constat peut se faire avec la mise en place des téléphériques tant contestés, mais qui ont le mérite d’être visibles de tous. Il est impossible de trouver les bonnes réponses si l’on ne se pose pas les bonnes questions.

Depuis le début de mes études, mon parcours est toujours resté cantonné une échelle architecturale. Ce travail a été pour moi une bonne occasion de me plonger dans le monde de l’urbanisme et de l’étude des grands projets tels que les méga-évènements. Il s’est prin- cipalement réalisé à l’aide d’une bibliographie riche en articles de revues spécialisées, d’ar- ticles internet et de documents officiels des Jeux olympiques. Les informations et idées pré- sentées ici en sont issues. La limite de ce travail a je pense été celle d’une méconnaissance de l’ensemble des rouages du monde de l’urbanisme, rendant mes approches et mes recherches peut-être un peu imprécises. J’ai tenté autant que possible de mettre en place une logique, un raisonnement cohérent dans le développement et la structuration des différentes parties de ce travail, mais je reste conscient des carences qu’il peut présenter. Néanmoins, je me sens pleinement satisfait des nombreuses connaissances qu’il m’a permis d’accumuler sur cette ville à laquelle je me suis fortement attaché, et des nombreuses portes qu’il m’a permis d’ouvrir.

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