Nos diverses expériences montrent que nous arrivons à greffer des histidines sur une
sur-face. En effet, l’incubation de nickel fluorescent sur une surface recouverte d’histidine rend
la surface fluorescente. On a proposé une nouvelle approche de caractérisation de surface
Caractérisation des surfaces et des objets
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IG. 5.10 – Vésicules électroformées avec 20 % de lipide NTA-Ni et billes d’agarose
chéla-tantes rendues fluorescentes par reconnaissance spécifique entre le nickel et les histidines du
peptide modifié.
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IG. 5.11 – Intensité de fluorescence de vésicules recouvertes de nickel et incubées dans une
solution de AV20KH-FITC. La fluorescence représentée est la différence entre la
fluores-cence mesurée au centre de la vésicule et la fluoresfluores-cence mesurée en dehors de la vésicule.
qui utilise la FCS, qu’on n’a pas eu le temps de développer pour avoir des résultats
quanti-tatifs. Enfin, les vésicules et les billes sont rendues fluorescentes par une chélation (et donc
une reconnaissance spécifique) entre le nickel des billes se trouvant sur une surface et des
histidines se trouvant, elles, en solution.
Chapitre
6
Méthodes d’observation et mise en place de
l’écoulement de cisaillement.
Méthodes d’observation et mise en place de l’écoulement de cisaillement.
Ce chapitre est consacré aux techniques générales utilisées au cours de l’étude de nos
objets. Nous expliciterons dans un premier temps les deux principales techniques de
micro-scopie utilisées (la micromicro-scopie à contraste de phase et à contraste interférentiel), puis nous
passerons en revue les différentes chambres d’écoulement utilisées avant d’exposer les aspects
de vidéo microscopie, de traitements d’image.
6.1 Les différentes techniques de microscopie utilisées
Un microscope à fond clair permet d’observer les objets qui constituent l’échantillon
car ces derniers modifient l’intensité, par exemple par absorption. Il est alors aisé
d’ima-ger en fond clair des particules absorbant fortement la lumière lorsqu’elles sont plongées
dans un solvant (l’eau) qui absorbe peu. Le profil des particules se détache dans ce cas sur
l’image formée par le microscope. On parle d’objets d’amplitude car ces objets modifient
nettement l’amplitude de l’onde électromagnétique (photons) qui les traverse. Certains
ob-jets modifient peu l’amplitude de l’onde, i.e. la transmission de l’échantillon est la même en
tout point et l’indice optique varie peu. Cependant, si l’amplitude de l’onde est peu altérée
par les objets de l’échantillon, la phase de l’onde est beaucoup plus sensible aux variations
d’indice. C’est cette propriété qui est utilisée dans la microscopie à contraste de phase.
6.1.1 Le microscope à contraste de phase
Le principe d’un microscope à contraste de phase est présenté sur la figure 6.1 et il
consiste à introduire un déphasage de π/2 sur l’onde directe afin que l’intensité dépende
directement de la phase et donc de l’indice optique du milieu traversé.
F
IG. 6.1 – Principe de la microscopie à contraste de phase.
Pour cela, on place une lame quart d’onde que l’on appelle anneau de phase dans le
plan conjugué du diaphragme annulaire. Cette lame quart d’onde est montée à l’intérieur
de l’objectif. Ainsi on ne déphase que la lumière incidente et pas la lumière diffusée par
l’échantillon. En faisant varier la phase de l’onde, on fait alors varier son amplitude et donc
Chapitre 6
l’intensité. Le principal avantage de la microscopie à contraste de phase est de permettre la
visualisation rapide et précise des vésicules : elles apparaissent en noir sur un fond plus clair
(6.2) et entourées d’un halo lumineux blanc. Le sucrose interne et le glucose externe n’ayant
pas le même indice optique, leurs phases sont différentes. De plus, la microscopie à contraste
de phase permet de vérifier que la vésicule renferme toujours sa solution interne.
F
IG. 6.2 – Vésicules renfermant une solution de sucrose, suspendues dans une solution de
glucose de même osmolarité observées par microscopie à contraste de phase
6.1.2 La microscopie à contraste interférentiel en réflexion : RICM
La microscopie par contraste interférentiel en réflexion (RICM) permet d’observer et de
caractériser des films minces. Soit une vésicule au voisinage d’une lame de verre éclairée par
une source de lumière monochromatique de longueur d’onde λ =546 nm. Si la distance
vésicule/paroi est suffisamment faible, de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde de la
lumière, les réflexions successives sur la lame de verre I
1et sur la vésicule I
2vont conduire
à des interférences (figure 6.3). La position et le contraste des interférences permettent de
remonter à la distance séparant la vésicule de la lame de façon très précise, ainsi qu’au profil
de la vésiculeh(x)[Rädler and Sackmann, 1993]. Ainsi, l’intensité obtenue dépend de h(x)
selon la relation suivante :
I(h(x)) =I
1+I
2+2ÆI
1I
2cos
2πh(x)
i
(6.1)
aveci=λ/2n
1, l’interfrange,n
1est l’indice de réfraction du milieu.
Pour des objets réfléchissant très peu la lumière, il est nécessaire de s’affranchir de toute
réflexion parasite. Pour cela, on place un polariseur après la source lumineuse, et une lame
quart d’onde (λ/4) à la sortie de l’objectif, de façon à ce qu’après avoir traversé l’objectif
Méthodes d’observation et mise en place de l’écoulement de cisaillement.
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IG. 6.3 – Principe du RICM : une lumière monochromatique d’intensitéI
0et de longueur
d’ondeλest envoyée sur une vésicule au voisinage d’une surface. Il y a formation
d’interfé-rences entre les faisceaux réfléchis par la surface, d’intensité I
1, et ceux réfléchis par la
vési-cule, d’intensité I
2. n
1est l’indice de réfraction du milieu. La mesure de l’interférogramme
permet d’obtenir la distance h(x) entre la vésicule et la lamelle.
et la lame λ/4, le faisceau soit polarisé circulairement. Les rayons réfléchis par l’interface
traversent une deuxième fois la lame λ/4, et sont donc à nouveau polarisés linéairement,
avec un déphasage deπ/2 par rapport au rayon incident, dû à la réflexion. Ainsi l’analyseur
placé avant l’oculaire, laissera passer les rayons ayant été réfléchis par l’échantillon et la lame
de verre mais arrêtera les réflexions parasites[Rädler and Sackmann, 1993].
La figure6.4présente les franges d’interférences d’une vésicule recouverte de lipides
ni-ckel, fortement adhérée sur une surface recouverte d’histidine ainsi que le profil d’intensité
selon la ligne noire. En utilisant l’équation6.1et en mesurant, sur le profil d’intensité,
l’in-tensité maximale, I
maxde la première frange blanche et l’intensité minimale,I
min, de la
pre-mière frange noire, il est possible de calculer h(x), la hauteur séparant la vésicule de la lamelle
à partir de la relation suivante[Rädler and Sackmann, 1993]:
h(x) = λ
4πn
1
arccos
2I(x)−(I
max+I
min)
I
max−I
min
Dans le document
Dynamique de billes d'agarose et de vésicules géantes en adhésion sous un écoulement de cisaillement.
(Page 74-79)