Conclusion 60

L’apport de l’informatisation des cabinets de médecine générale n’est plus à démontrer.

Cependant, la présence de l’objet « ordinateur » au sein de cet espace accueillant l’intimité de la relation médecin-patient peut avoir un impact.

En 2015, dans la majorité des cabinets de médecine générale franciliens, l’ordinateur apparaît bien intégré dans les consultations. Les patients se déclarent globalement satisfaits de l’intrusion de l’ordinateur dans la relation qu’ils entretiennent avec leur médecin.

En se concentrant sur l’analyse des motifs d’insatisfaction, on retrouve principalement la diminution de la quantité de dialogue, la diminution du contact visuel, la diminution du temps d’écoute, et la diminution de la proximité du patient avec son médecin. Aussi, une association significative a été mise en évidence entre insatisfaction du patient et sentiment d’informations cachées par la présence de l’ordinateur, sentiment que l’écran permet au médecin de se cacher ou d’éviter le regard de son patient.

En parallèle, la majorité des patients ont affirmé que le temps dédié à l’utilisation de l’ordinateur par leur médecin leur permettait de remettre de l’ordre dans leurs idées.

Nous avons confronté nos résultats à ceux d’une autre thèse étudiant le point de vue des médecins, menée conjointement. Les médecins notent légèrement positivement l’impact de l’ordinateur sur leur relation avec leurs patients mais ne semblent pas tous conscients des modifications potentielles sur la communication verbale et non verbale.

Avec près de 1000 patients inclus, notre étude enrichit les données françaises sur le sujet, qui étaient très restreintes jusque là. D’autres travaux seraient pertinents pour le compléter et suivre l’intégration des nouvelles technologies au sein des cabinets médicaux.

L’ordinateur fait désormais partie intégrante des consultations de médecine générale en ambulatoire. Il est primordial de l’intégrer dans la dynamique de la relation médecin-patient. Le médecin doit rester alerte quant à sa présence, et l’utiliser comme un élément pouvant contribuer à l’amélioration de la qualité de la consultation.

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