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- Application des conclusions des études possibles et dans toutes les institutions et mesurables en terme d’efficacité. - Sujet actuel, pertinent dans le contexte de l’émergence de trop nombreux témoignages de violences obstétricales

- Notre stratégie de recherche n’était pas assez méthodique.

- Littérature concernant le vécu de l’accouchement très riche mais concept subjectif donc sujet à interprétations.

- Nuances de la langue anglaise très fines concernant les terminologies relatives à notre sujet, et étudiantes non anglophones.

- Études provenant de pays nordiques (Islande, Norvège et Pays-Bas), où la prise en charge des femmes avec une grossesse et un accouchement physiologique se fait uniquement par les sages-femmes.

- Transposition des résultats en Suisse possible mais limitée.

- Nos compétences en terme d’analyses statistiques sont limitées, risque d’interprétation biaisée.

12. Conclusion

De nos jours, les soins inhérents à la maternité sont accessibles à tous, privilégiant une médecine moderne permettant de maintenir le taux de mortalité et morbidité maternelle et infantile au plus bas. Les femmes accouchent pour la majorité d’entre elles dans des institutions où la prise en soins leur garantit la sécurité pour mettre au monde leur(s) enfant(s) dans des conditions médicales optimales.

Dans ce contexte, l’émergence de nombreux témoignages dans les médias, sur les réseaux sociaux ou dans des ouvrages traitant des violences obstétricales et de vécu traumatique de l’accouchement peut paraître surprenante. Que manque-il aux femmes pour avoir un bon vécu d’accouchement alors que la médecine de pointe est à leur disposition ?

Les chercheurs, les organisations internationales et les congrégations de sages-femmes ont bien compris que certains éléments fondamentaux dans l’accompagnement du processus de la naissance font défaut. Ces lacunes ne permettent pas à toutes les femmes de vivre un accouchement dans des conditions qui garantissent non seulement leur sécurité physique, mais également leur bien-être psychique.

La littérature scientifique cherche également à mettre en lumière les facteurs qui influencent le vécu de l’accouchement et leurs conséquences sur les issues de santé. Les répercussions à moyen et long terme des vécus traumatiques s’inscrivent dans un contexte de santé publique, puisqu’ils touchent le devenir psychique, émotionnel et parfois physique de la femme et de son entourage.

Le rôle premier de la sage-femme est d’accompagner les femmes sur le chemin de la parentalité, de favoriser des grossesses et des accouchements physiologiques, dans une idée de vision globale de celle-ci, et de promotion de la santé. Le choix du sujet de cette revue de la littérature résonne donc particulièrement avec les principes de philosophie de soins sage-femme.

Cette revue de littérature a permis d’étudier les facteurs qui impactent sur la qualité du vécu de l’accouchement des parturientes. Par conséquent elle nous renseigne aussi sur leurs attentes et leurs besoins en accompagnement, auxquels les sages-femmes peuvent répondre en salle de naissance. Deux hypothèses principales ont été émises, concernant l’empowerment des femmes d’une part, et la participation au processus décisionnel de l’autre.

Cinq études récentes ( moins de 10 ans ), sélectionnées sur des critères éthiques, de bon niveau de preuve scientifique, ont été analysées et confrontées. Quel que soit leur design, et malgré certains biais, toutes les études démontrent que les femmes ont des besoins communs en terme d'accompagnement sage-femme. Le sentiment de contrôle favorisant leur empowerment et la participation active au processus décisionnel sont les figures de proues de ces besoins. De plus, les études s’accordent sur l’importance de la co-construction d’un partenariat entre la femme et la sage-femme, qui ne peut se mettre en place sans une attitude, une présence, une information, ou encore une communication adéquates.

La patiente a également un rôle à jouer dans cette co-construction, puisque tous les éléments cités permettent à la femme d’augmenter son autonomie, sa confiance en elle, en ses ressources propres (sentiment de contrôle, gestion de la douleur). Cela lui permet finalement de rester actrice tout au long de son accouchement, de faire partie intégrante du processus décisionnel, concernant par exemple les interventions obstétricales et la prise en soin proposée, et ce même dans les situations d’urgence.

En pratique, cette étude a permis d’avancer des hypothèses sur les ajustements à apporter sur le terrain pour accompagner les femmes de manière optimale en salle d’accouchement. En amont ces améliorations pourraient être faites à travers la formations des soignants aux techniques de communication centrée sur la personne, ainsi qu’aux cours de préparation à la naissance et à la parentalité. Dans la même optique, donner une plus grande importance aux projets de naissance pourrait être un outil favorisant l’empowerment des futures mères.

Le soutien et l’attitude de la sage-femme jouent aussi un rôle clé dans l’accompagnement. La question serait donc de tout faire pour donner aux sages-femmes les conditions de travail leur permettant d’avoir assez de temps à consacrer à leurs patientes et d’exercer leur art en matière d’accompagnement. Cela passe notamment par l’organisation des équipes et des soins, la charge de travail et l’allègement des tâches administratives.

Cette revue de littérature a permis de répondre positivement aux deux hypothèses émises plus haut.

Pour terminer, nous pensons que l’accompagnement sage-femme qui favorise un bon vécu d’accouchement est celui qui permet d’accompagner la femme à accoucher, et non pas à se faire accoucher. Pour cela nous devrions nous employer à renforcer son autonomie, grâce à une communication et des informations adéquates, lui permettant de faire des choix éclairés, de participer au processus décisionnel et donc de créer un partenariat de soin. Nous serions alors juste un guide, garant du bien-être physique et psychique de ces femmes et de leurs enfants, leur permettant d’explorer toutes les ressources incroyables et insoupçonnées qu’elles possèdent au plus profond d’elles.