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Ce travail d’organisation des connaissances a permis d’atteindre les objectifs fixés.

Concernant la quantité de terre ingérée, le GT a retenu la distribution proposée par Stanek au sein de laquelle la médiane à 24 mg.j-1 et le percentile 95 à 91 mg.j-1 peuvent plus particulièrement être utilisés. Le GT a mis en avant l’intérêt de considérer une distribution de la quantité de terre ingérée dans une population d’enfants afin de pouvoir appréhender, lorsque cela s’avère nécessaire, l’incertitude au sein de cette population par l’utilisation des approches probabiliste et possibiliste.

« Ces données ne sont pas complètement satisfaisantes. En effet, aucune étude ne présentait toute la robustesse souhaitée. Les structures d’âges des enfants, les contextes d’obtention des données, les capacités d’identification des facteurs de confusion ou des facteurs influents sont autant de limites qui conduisent à discuter les résultats obtenus lors d’études de calcul d’exposition ou de risque sanitaire. Les choix proposés ne peuvent donc être considérés comme universels ni définitifs. Il est également possible de retenir d’autres données si le cadre de l’étude le requière ou si le contexte d’étude montre des spécificités et particularités locales tant sur l’âge des enfants, que sur leur condition d’exposition, la saison d’exposition, etc. Ainsi, en termes de gestion des sites et sols pollués, il est à souligner que

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seule la démarche d’interprétation de l’état de milieux permet un ajustement à ces valeurs de quantité ingérée de sol plus faibles que celles classiquement retenues. En effet, dans la démarche Plan de gestion, tous les moyens appropriés doivent être mis en œuvre pour traiter les sources de pollution et dépolluer les milieux. »

2. Concernant la bioaccessibilité

L’analyse de la bioaccessibilité conduite par le GT a révélé la difficulté de considérer les données acquises aujourd’hui en raison de protocoles hétérogènes. Le GT a souhaité distinguer les propositions pour la seule estimation des expositions, de celles ayant trait à la phase de caractérisation du risque dans les EQRS. Le socle commun est que lorsqu’il est décidé de disposer de données de bioaccessibilité spécifique au site, le test BARGE (encadré 5) est à privilégier dans des conditions de mise en œuvre déterminée.

Cette disposition n’est applicable à l’heure actuelle que pour les métaux ; ce n’est pas envisageable pour les substances organiques en l’état des connaissances actuelles. Il convient cependant de noter que la variabilité des résultats publiés ne facilite pas leur appropriation. Elle renforce la nécessité de disposer de mesures spécifiques au site à chaque fois que cela est jugé utile.

Ensuite, la manière d’intégrer les données de bioaccessibilité dans les calculs diffère selon l’objectif de l’étude. Dans les études d’exposition, la valeur choisie – issue de la littérature ou, au mieux, mesurée sur site – est directement introduite dans l’équation de calcul. Dans la quantification d’un risque, le GT propose une démarche qui prend en considération la biodisponibilité relative du polluant, et qui est résumée dans un logigramme d’application.

En effet, dans ce cas il est nécessaire d’intégrer la notion de biodisponibilité relative, paramètre intervenant dès lors que l’on souhaite caractériser un risque sanitaire et donc utiliser une VTR. Le GT n’avait pas été dimensionné pour couvrir un tel champ d’expertise.

Ces premiers éléments de réflexion et de structuration méritent donc d’être enrichis et éclairés par des travaux complémentaires.

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Perspectives

Cette organisation des connaissances avait également pour objectif de dégager les voies de recherche pertinentes tant sur la quantité de terre ingérée que sur la bioaccessibilité et la biodisponibilité.

1. Concernant la quantité de terre ingérée

Le GT souhaite que soient générées des données françaises. En effet, l’analyse de la littérature a montré qu’il était difficile de transposer à une situation particulière des données produites dans un contexte différent, du fait notamment des habitudes de vie, des comportements en fonction des lieux de résidence et des traditions culturelles. Le GT souhaite que ces données permettent de renseigner les variations annuelles, saisonnières et géographiques mais également les différences en fonction de l’âge, surtout entre 2 et 6 ans.

Il insiste aussi sur la nécessité d’appréhender les différences qui pourraient résulter du fait de résider sur un sol pollué ou non.

Les données publiées jusqu’à aujourd’hui ne permettent pas de distinguer et déterminer les parts respectives de l’exposition provenant de la terre en milieu extérieur et de la poussière en milieu intérieur. Or, en fonction des contextes d’exposition, notamment la saison et la nature de l’habitat, cette distinction ne peut être négligée. Elle est d’autant plus importante et attendue que les expositions dans les milieux intérieurs sont une des préoccupations actuelles.

Le GT n’a pas souhaité se prononcer sur les quantités de terre ingérées par des enfants ayant des comportements particuliers appelés pica et géophagie. Il considère cependant, qu’en ce domaine, les données disponibles sont rares et méritent d’être renforcées.

2. Concernant la bioaccessibilité

Le GT encourage la poursuite des travaux de laboratoire destinés à acquérir les données sur les polluants les plus fréquemment rencontrés sur les sites pollués. La validation des tests déjà au point et la comparaison de leurs résultats pour mieux appréhender les éventuelles différences obtenues par les différentes équipes, sont deux axes de première importance.

La connaissance sur les parts respectives contributives à l’exposition de la terre et des poussières incite aussi à orienter les travaux de laboratoire vers une analyse distincte de la bioaccessibilité dans ces deux milieux.

Concernant les polluants, les données sur les éléments métalliques sont à consolider tandis que d’importants efforts d’acquisition de données restent à fournir pour les composés

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organiques. Le GT trouve intéressant d’organiser et de diffuser les données, disponibles et à venir, de manière à permettre l’usage d’approches probabiliste et possibiliste afin de mieux tenir compte de leur variabilité et de leur incertitude.

Il est connu qu’en fonction de l’âge les processus digestifs n’ont pas forcément la même maturité et donc les mêmes caractéristiques. Le GT pense qu’il serait opportun de travailler sur cet axe de recherche afin de générer des données qui puissent être ensuite utilisées dans les contextes appropriés.