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propres enfants.

3. Opinion des proches sur le sujet

3.7. Comparaison de la prise en charge de ses propres enfants versus sa patientèle pédiatrique

3.7.6. Suivi usuel

3.7.6.4. Concernant les actes de Prévention (hors vaccination)

Sur les 18 médecins de l’étude, aucun n’a exprimé le fait de dédier des consultations spécifiques à la prévention pour la santé, la mise en garde des addictions (tabac, cannabis, drogue, alcool) ou des maladies sexuellement transmissibles pour leurs patients.

Le Médecin 3 est la seule à faire de la prévention contre les addictions. Elle a étendu cette prévention à l’école de ses enfants.

Elle nous confie rencontrer des difficultés en ce qui concerne la prévention de l’obésité. Médecin 3 - « Là où j’ai le plus de mal c’est sur l’hygiène alimentaire. Je ne sais pas...ça ne vient pas du fait d’être docteur, mais je ne sais pas comment aborder l’alimentation. Je me dis « il faut que je lui dise de faire attention, mais je ne veux pas qu’elle rentre dans l’apparence et se peser toutes les 5 minutes et tomber dans l’anorexie ». Là je reconnais que j’ai un problème mais c’est un

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problème de mère là, et non parce que je suis médecin. Si je n’étais pas médecin, j’aurais le même problème. Comment aborder ce sujet sans bloquer et faire passer dans l’autre versant « ma mère me trouve grosse » parce que parfois c’est très mal interprété et d’autre fois j’ai essayé « tu sais, ces temps- ci… » […] En fait, j’ai tout autant de mal avec les autres patients, parce que quand ils ont du surpoids, je ne sais pas comment leur dire, alors je leur montre la courbe et je leur dis « tu vois là… » mais c’est pareil, j’ai du mal aussi avec eux parce que je ne voudrais pas non plus les faire tomber dans l’excès inverse, surtout les filles quoi… »

Cependant les Médecins ont tous confié avoir fait, comme au moins n’importe quel parent selon eux, de la prévention dans tous ces domaines.

Médecin 1 - « A 14 ans, la contraception, au secours, laissez-moi respirer !! […] Je leur ai placardé des affiches du côté néfaste du tabac donc ils l’ont en face d’eux. […] Tout ce qui est toxicomanie, j’ai martelé ça depuis qu’ils sont petits. »

Médecin 3 - « J’en discute comme un parent et en plus je peux leur donner des renseignements comme un médecin. C’est vrai que contraception, maladie sexuellement transmissible je n’ai aucun souci... »

Médecin 4 - « Moi c’est facile… avant le moment où ça s’est posé je leur ai dit : « La cigarette ça amène ça, ça, ça, ça, ça !!! » et je leur ai montré des photos à l’appui. « Le cannabis ça amène ça, ça, ça, ça, ça, et vous allez le rencontrer c’est obligé ». Et ils m’ont bien confirmé qu’après, ils l’avaient

rencontré au lycée et collège. Et je leur ai dit « Honnêtement, ne le prenez pas mal, mais si je vous vois avec des drogues, d’abord je vous emplâtre et après on discute parce qu’avec tout ce que je vous aurais dit… c’est bon voilà !! ». Pour l’alcool, nous on boit de l’alcool, donc je ne peux pas leur dire de ne pas boire et je sais parfaitement que… Donc moi j’ai toujours été partisane à la maison, quand il y avait des fêtes, de leur proposer un peu ; comme ça je voyais comment ils réagissaient. A partir de 16 ans, c’est ce qui m’a permis de savoir si ça les intéressait, et j’ai vite vu que mon fils, il en avait rien à foutre et ma fille elle oui … »

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Médecin 5 - « Un peu de prévention mais ils savaient que s’ils rentraient en mode toxicomane, c’est moi qui les abattrait, ce n’est même pas la peine. Mais je pense que mon fils a touché à l’alcool et je lui ai fait tout un flanc. » Médecin 8 - « À la rigueur, je préfère savoir qu’ils vont boire, de toute façon je ne vois pas comment on peut leur interdire ça. Par contre je suis toujours présente, et j’ai prévenu les enfants que pour les substances toxiques, je ferai des analyses en sortie de soirée. Je les ai surveillés. À l’école comme mon fils était à l’internat, je l’ai prévenu, et je lui ai dit que je viendrais le tester. Et je suis venue une fois le faire uriner dans un flacon. J’ai prévenu l’école, que c’était pour vérifier qu’il n’y avait pas de substance. Je l’ai aussi prévenu, « c’est pour ton bien, si tu es tombé dedans, il faut qu’on t’aide ; ça peut arriver ». Si je suis médecin, je me dois aussi de ne pas être aveugle. »

Médecin 9 - « Je pense que je me retrouverai assez vite à en parler, à la préadolescence, vers 10 ou 12 ans. En préventif, bien leur expliquer les risques. Surtout tabac, alcool, drogue. La contraception, même pour un garçon, leur expliquer que s’il y a une petite copine, il faut faire attention. Je n’en sais rien, je ne suis pas dans la situation mais je vais essayer de l’aborder en amont. Il ne faut pas se retrouver avec un enfant qui se drogue par derrière et ne pas en parler parce que sa mère est médecin. Je ne me suis absolument pas posé la question. »

Médecin 13 - J’arrive à en parler vraiment à ma fille par contre. Je sais qu’elle fait déjà des petites soirées, des boums avec des copines, où il y a déjà de l’alcool et du shit, elle me l’a dit que ça fume à 15 ans et même avant mais par contre j’essaye de lui faire confiance, je lui dis « écoute si tu veux te bourrer la gueule, vas-y fais toi plaisir mais ne viens pas pleurer derrière, j’essaye de la responsabiliser parce que de toute façon si j’interdis, c’est une catastrophe. » Médecin 16 - « Nous ne fumons pas et elles nous entendent parler mais on a dû leur dire comme tous les parents de ne pas fumer. L’alcool… elles ont bu comme tout le monde…elles ont été confronté toutes les deux à une

alcoolisation de la jeunesse. Maintenant ça m’échappe, ce sont des adultes ! Plus jeunes, elles étaient sportives donc ça cadre le truc… »

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3.8.

Le "Médecin-parent"

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