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Notre approche se fonde sur plusieurs axiomes sur la nature des ´el´ements structurels et sur leur organisation au sein du morceau.

3.4.1 Bloc structurel

Les blocs structurels d´esignent les ´el´ements constitutifs de la structure s´emiotique. Ils sont principalement agenc´es par concat´enation, mais peuvent aussi se chevaucher (tuilage). Un bloc structurel est d´efini par un d´ebut, une dur´ee, une taille et une ´etiquette s´emiotique. La distinction entre dur´ee et taille est explicit´ee dans la partie 3.4.2.

Un bloc peut se d´ecomposer en un radical, c’est-`a-dire une version r´eguli`ere du bloc telle que d´efinie dans la partie 3.4.4, et une ou plusieurs distorsions, telles que des troncatures ou des insertions.

On admet qu’un bloc est autonome, c’est-`a-dire que son ´ecoute donne l’impression d’une coh´erence musicale propre. Cette notion est li´ee au caract`ere cyclique des proces- sus ayant engendr´e le morceau de musique d´evelopp´e dans la partie 3.5.2, ainsi qu’aux relations particuli`eres que partagent les ´el´ements constitutifs du bloc lui-mˆeme, pr´ecis´es dans la partie 3.5.3.

3.4.2 Taille de bloc

Il est n´ecessaire de choisir une ´echelle d’´etude du contenu musical afin de comparer le contenu de diff´erentes portions du morceau au cours du temps. L’´echelle associ´ee aux temps musicaux est int´eressante car robuste aux variations de tempo, c’est-`a-dire de la vitesse d’ex´ecution du morceau. Cependant, si la p´eriode associ´ee `a ces temps est sp´ecifi´ee pour la musique ´ecrite, elle est ambigu¨e dans le cas d’un enregistrement sonore : typiquement, on pourra associer un morceau interpr´et´e `a un tempo de 120 battements par minutes (bpm) les ´echelles de temps associ´ees aux tempos 60 bpm et 120 bpm [MM04].

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A l’´echelle des temps musicaux, qui s’appuie sur des notions li´ees `a la composition, on pr´ef´erera une ´echelle de type perceptive, coh´erente selon les annotateurs. On propose d’utiliser dans cette th`ese l’´echelle des snaps, en d´efinissant le snap comme le multiple ou le sous-multiple du temps musical dont la p´eriode est la plus proche de 1 s (60 bpm)2.

On distinguera ainsi la dur´ee d’un bloc en secondes de sa taille en snaps. L’utilisation de cette taille permettra ainsi de faire correspondre deux blocs qui ne diff`erent que par leur tempo.

Cette d´efinition du snap pourra ˆetre revue `a l’avenir. Il serait utile d’ajouter une sp´ecification suppl´ementaire permettant de rendre cette unit´e coh´erente sur l’ensemble des morceaux de musique. On peut imaginer avoir `a comparer des blocs structurels appartenant `a plusieurs morceaux diff´erents, par exemple dans le cadre d’un album- concept dans lequel plusieurs portions d’un morceau sont reprises dans d’autres mor- ceaux du mˆeme album, ou plus g´en´eralement dans la d´etection de reprises ou cover songs en anglais.

3.4.3 Patron structurel et pulsation structurelle

Notre approche se fonde sur l’axiome suivant : la structure s´emiotique peut ˆetre d´ecrite en r´ef´erence `a un patron structurel, c’est-`a-dire une partition prototypique de l’´echelle des snaps ou des temps musicaux. Par exemple, un patron structurel tr`es commun est la r´ep´etition de blocs de 16 snaps.

Si la structure haut-niveau d’un morceau de musique est gouvern´ee par un patron structurel, les blocs s´emiotiques observ´es au cours du morceau r´esultent de la r´ealisation de ce patron, ce qui peut conduire `a l’observation de blocs de taille irr´eguli`ere. Dans un grand nombre de cas les blocs irr´eguliers peuvent ˆetre ramen´es `a des radicaux r´eguliers qui se conforment au patron structurel, comme d´evelopp´e dans la partie 3.4.4.

2. Cette d´efinition du snap se rapproche de celle du tactus sans pour autant l’´equivaloir clairement. Cette nuance, mˆeme si elle devra ˆetre affin´ee `a l’avenir, ne sera pas pr´ecis´ee dans la th`ese car elle n’influence pas la d´efinition de la structure s´emiotique.

Principes m´ethodologiques pour l’annotation de la structure s´emiotique 45

Les blocs prototypiques qui composent le patron structurel sont en g´en´eral en nombre limit´e, ce qui implique l’existence d’un nombre limit´e de tailles prototypiques ou pulsa- tions structurelles autour desquelles “gravitent” les tailles des blocs r´ealis´es au cours du morceau. Par exemple, si la pulsation structurelle d’un morceau ´egale 16 snaps (c’est- `

a-dire que le patron structurel n’est compos´e que de blocs prototypiques de 16 snaps), la taille de certains blocs pourra ˆetre ´egale `a 18. Notons que l’on peut trouver plusieurs pulsations structurelles diff´erentes dans un morceau de musique.

3.4.4 Blocs r´eguliers, blocs irr´eguliers

On appelle bloc r´egulier un bloc observ´e au cours d’un morceau de musique dont la taille correspond `a celle de son bloc prototypique, qui constitue un radical structurel.

Dans la majorit´e des cas, un bloc observ´e peut ˆetre associ´e `a un bloc prototypique particulier sans que leurs tailles correspondent. Un tel bloc est dit irr´egulier, et peut ˆetre interpr´et´e comme un radical structurel ayant subi une ou plusieurs distorsions d’ordre temporel.

S’il est plus court, il peut correspondre `a un bloc radical auquel on a enlev´e une ou plusieurs portions, au d´ebut, `a la fin ou `a l’int´erieur de ce bloc. Par exemple, on peut observer la r´ep´etition de la premi`ere ou la seconde moiti´e d’un bloc r´egulier ailleurs au cours d’un morceau.

S’il est plus long, il est souvent possible de le r´eduire `a un radical et un ou plusieurs affixes. Un affixe est une portion de bloc qui peut ˆetre vue comme une insertion dans le radical. Il peut consister en la reprise d’une portion du radical auquel il est rattach´e ou ne partager aucun lien avec lui. Si l’insertion de l’affixe intervient en d´ebut de bloc (respectivement en fin de bloc), il est nomm´e pr´efixe (respectivement suffixe).