• Aucun résultat trouvé

Concentration en mycotoxines selon les effets de l’hybride de maïs-grain et de la zone

6. Discussion générale et conclusion

6.1 Concentration en mycotoxines selon les effets de l’hybride de maïs-grain et de la zone

La première hypothèse de ce projet était que les concentrations en toxines désoxynivalénol (DON), T2, zéaralénone (ZEN) et fumonisine (FUM), mesurées dans les grains de maïs- grain varient selon les hybrides ensemencés et selon les zones climatiques de culture au Québec. La moyenne générale de DON pour toutes les zones évaluées de 2009 à 2011 était de 0,74 ppm. Globalement, la concentration moyenne en DON a varié à chaque année et était inférieure à 1 ppm sauf dans la zone 3 en 2011, où on a observé la plus haute concentration en DON.

En général, les résultats sur les concentrations en DON nous permettent de conclure que les facteurs hybrides, année, site et zone ont eu une influence sur l’accumulation de cette toxine. Les deux facteurs année et site ont eu un impact plus important par rapport à l’hybride. Les facteurs année et site réfèrent principalement aux conditions météorologiques et géographiques puisque d’autres variables (par exemple, les systèmes de travail du sol, le précédent cultural et etc.) étaient quasiment similaires entre les sites pour chaque année de l’étude. Notre analyse sur une variable commune aux deux années (2010 et 2011) et aux trois zones climatiques a également démontré l’effet année comme étant le facteur dominant sur les concentrations en DON par rapport à l’effet site. En 2011, le contenu élevé de DON semble démontrer que les conditions météorologiques de cette année-là étaient plus favorables pour la production de cette toxine que celles de 2010. En regardant les données météorologiques, on s’aperçoit que tous les sites en 2011, sauf Saint-Alexis, avaient une température près ou légèrement au-dessus de la normale (moyenne de 30 ans)

90

de juin jusqu’à la fin d’octobre alors que les précipitations étaient nettement au-dessus de la normale pendant les mois d’août et septembre. Chez le maïs, des précipitations fortes, au cours de la période critique de l'apparition des soies et de la maturation, soit en juillet et août, peuvent favoriser la production de F. graminearum dans l’est du Canada (Sutton et coll., 1980; Sutton, 1982; Miller et coll. 1995).

Tel que déjà expliqué, le facteur hybride a un effet significatif sur la concentration en DON, à peu près dans toutes les zones (1, 2 et 3) et pour toutes les années (2009, 2010, 2011), sauf dans la zone 1 en 2009 où la fusariose et la production de DON étaient presque inexistantes. L’importance de l’hybride sur le contenu en mycotoxines a été confirmée par plusieurs études (Vigier et coll., 2001; Munkvold, 2003a; de la Campa et al. 2005; Hooker et Schaafsma, 2005; Mesterházy et coll., 2012). En effet, le choix d’hybrides résistants à la fusariose de l’épi pourrait réduire significativement la présence de la maladie et la production de toxines chez le maïs-grain (Hooker et Schaafsma, 2005). Certains hybrides de notre étude ont montré une résistance plus constante, peu importe le site et peu importe l’année. Le nombre d’hybrides résistants année après année est assez limité, un constat aussi observé par Schaafsma et coll. (1997). Dans notre étude, nous avions 15 hybrides ayant un comportement stable parmi un total de 54 hybrides communs pour les deux années 2010 et 2011. Cependant, il ne faut pas oublier que si un hybride est résistant à une espèce particulière de fusariose et une toxine précise, cela ne signifie pas que cet hybride est résistant à toutes les espèces et toutes les toxines. Le même hybride peut être plus sensible à d'autres espèces et d'autres toxines dans la même région (Dorn et coll., 2011).

Les résultats des contrastes à priori, en regroupant les sites selon leurs zones et en comparant ces groupes, nous permettent de conclure que la zone climatique avait souvent un effet significatif sur la toxine DON. La zone 3 (2300 à 2500 UTM), avec un niveau élevé de DON, a été définie comme étant la zone la plus favorable pour la production de cette toxine en 2010 et 2011. Cela est probablement associé aux conditions plus fraîches et humides de la zone 3 par rapport aux deux autres zones. De plus, les hybrides de la zone 3 ont été semés plus tard que ceux des zones 1 (2700 à 2900 UTM) et 2 (2500 à 2700 UTM). Il est donc probable que pour les hybrides de la zone 3, la période critique de maturation a coïncidé avec des températures modérées, de fortes précipitations et des conditions humides

91 qui étaient plus favorables pour le développement des fusarioses à F. graminearum et donc de la toxine DON.

De façon générale, les contenus en toxines T2, ZEN et FUM des différents hybrides de maïs-grain étaient peu élevés et ne dépassaient pas les recommandations de l’ACIA. La moyenne globale de T2 pour toutes les zones et pour les trois années à l’étude était de 34,7 ppb et 100 % des hybrides avaient donc des concentrations acceptables pour la production porcine (moins de 1000 ppb). Pour la toxine ZEN, la moyenne générale pour toutes les zones et pour les années 2009 à 2011 était de 34,5 ppb et de 95 à 100 % des hybrides évalués avaient des concentrations acceptables (moins de 250 ppb). Enfin, la moyenne générale de FUM pour toutes les zones évaluées et pour les années 2009 à 2011 était de 0,22 ppm et 100 % des hybrides avaient des concentrations acceptables (moins de 10 ppm). En général, les résultats sur les concentrations en T2, ZEN et FUM nous permettent de conclure que les facteurs hybrides, année, site et zone avaient occasionnellement une influence significative sur l’accumulation de ces toxines mais que les variations entre les moyennes étaient généralement petites avec des effets souvent négligeables.

Par conséquent, notre hypothèse mentionnant que les concentrations en toxines désoxynivalénol (DON), T2, zéaralénone (ZEN), et fumonisine (FUM), mesurées dans les grains de maïs varient selon les hybrides ensemencés et selon les zones climatiques de culture au Québec, est confirmée.

6.2 Relation entre la maturité des hybrides de maïs-grain et les

Documents relatifs