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Introduction

Aujourd’hui la qualité du Français écrit constitue un enjeu majeur pour l’école algérienne. Non seulement la lecture et l’écriture sont nécessaires pour l’apprentissage des savoirs au sein de l’école, mais leur maîtrise devient indispensable pour gérer à bien la vie sociale et professionnelle de tout individu.

Depuis des années, les spécialistes parlent d’un échec majeur en langue française, notamment en matière de lecture écriture. Les statistiques démontrent que la population lit peu. A l’école, c’est encore pire, l’élève algérien, dans tous les paliers, éprouve un échec en lecture. Une centration excessive sur la prononciation des lettres et leur segmentation domine ce qui s’appelle lecture dans ce contexte. La compréhension en lecture demeure un souci pour tous les praticiens et les partenaires de l’école.

Nombreux sont les débats qui réunissent les spécialistes et nombreuses sont les journées et demi-journées pédagogiques qui portent sur le thème de la lecture, mais le résultat va toujours dans le sens de l’échec. C’est pour cette raison que notre intervention dans le terrain demeure nécessaire.

Armés de données théoriques que nous avons développées dans la partie précédente, nous allons dans la présente partie présenter les différentes étapes de notre intervention dans une classe de langue, dans l’objectif d’améliorer la qualité de la lecture compréhension chez des apprenants de première année moyenne.

Cette partie est scindée en quatre chapitres. Dans le premier chapitre nous allons mettre en exergue la relation des apprenants avec les différents types d’écrits et leur relation avec la lecture en langue française. Dans le deuxième chapitre, nous allons présenter un compte-rendu de deux séances de compréhension de l’écrit. Le troisième chapitre sera consacré à un bilan d’un test mesurant les connaissances de base en lecture chez les apprenants. Ainsi, un dernier chapitre sera consacré à l’expérimentation qui porte sur l’enseignement explicite de la lecture.

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138 Introduction

L'enseignement-apprentissage du Français en Algérie, marque sa présence depuis l'époque de la colonisation française. Il s'agit d'une langue qui est ancrée dans les esprits des citoyens et dont l'apprentissage demeure une marque déposée pour désigner l'intellectuel de longue envergure.

Depuis des années, les enseignants de français se plaignent d'un recul en matière de performances en la matière, malgré tous les dispositifs et les efforts qui se donnent en classe.

Egalement à ce constat, il y a un constat sur l'absence d'efforts chez les apprenants pour évoluer. Ces derniers qui sont toujours accusés d'incompétence sont les premiers concernés par l'enseignement de cette langue qui présente pour eux et selon la constitution une issue pour s'ouvrir sur l'autre.

De nombreux d'enseignants témoignent que les élèves de classe de langue française fournissent peu d'efforts ces dernières années ; ils ne lisent plus. Ce constat nous a incités à s'approcher des enfants pour faire l'état des lieux à propos de leurs intentions et leurs attitudes vis-à-vis de la lecture.

Dans le présent chapitre, nous allons essayer de présenter notre enquête effectuée auprès d'un échantillon d'élèves de première année moyenne afin de savoir quelles sont les attitudes de ces derniers vis-à-vis de la lecture en général, et la lecture en langue française en particulier.

Dans ce qui suit, nous allons présenter l'échantillon, les écoles et le questionnaire élaboré qui a été distribué dans deux écoles différentes à la wilaya de Bordj Bou Arréridj.

II.1.1-Le choix du questionnaire

Nous avons choisis le questionnaire pour but de vérifier le taux de littératie chez les élèves et leurs parents. Il vise également à vérifier dans quelle langue lisent-ils et que font-ils pour répondre aux consignes des sujets d'examens de langue française. Ce choix est motivé également par le nombre élevé des apprenants constituant notre échantillon, car de sa

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nature le présent questionnaire est inspiré de l'outil MEDIAL (Ouzoulias, 1995), qui fonctionne essentiellement par la méthode d'entretien.

II.1.1.1-Présentation du questionnaire

Dans notre étude, nous avons opté pour le questionnaire comme outil d'enquête, car c'est une méthode très rentable dans la mesure où c’est un instrument qui permet de récolter un maximum de données par le biais de questions, mobilise le moins de temps possible, permet un retour rapide des informations, aide à décrire, comparer ou expliquer.

En somme, nous avons tenté d’adapter notre questionnaire à la problématique, aux hypothèses et à l’objectif de notre travail en veillant à ce que les questions posées englobent tous les fils de notre recherche. Il s'agit donc d'une étape primordiale pour aller droit au but de l'évaluation des difficultés de l'apprenti lecteur (Ouzoulias, 1995) .

Le présent questionnaire est inspiré de la première rubrique de l'outil MEDIAL1. Il vise à répondre à une problématique pertinente à propos de la relation des enfants avec l’écrit, et que font-ils pour gérer un examen de français malgré les difficultés de lecture qu’ils éprouvent en matière de langue française.

Il est tout à fait évident que le constat d'échec en matière de lecture est unanime, mais les performances scolaires des apprenants en la matière, pendant les trois semestres démontrent le contraire. Il est donc nécessaire de procéder à un questionnaire bien conçu pour amener les apprenants à répondre avec toute aisance.

Les hypothèses que nous avons émises après le premier constat sont que :

- les élèves n'auraient pas vraiment une relation solide avec les livres dans les deux langues, Arabe et Français'

- S'il y avait lecture, les apprenants opteraient pour des livres d'ordre théologique en langue arabe.

- Les élèves attendraient la lecture des sujets et des explications en langue maternelle de la part des enseignants.

1 Moniteur pour l'Evaluation des Difficultés de l'Apprenti-Lecteur. CP-CE1

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Ces hypothèses émises, sont avancées par des chiffres relevés du terrain auprès des responsables des deux établissements que nous avons visités. Ces derniers concernent les pourcentages de réussite en matière de langue française en examen final du BEM et celui des trois semestres de la première année moyenne. Nous allons les présenter dans la description de l'échantillon et des établissements.

II.1.1.2- Description de l’échantillon et du questionnaire

Le présent questionnaire est destiné à 154 apprenants du moyen. Ces derniers sont issus de deux écoles différentes : une école se situe à un milieu à 100% urbains, fréquenté par des élèves issus d’une seule école primaire, une deuxième école se situe à un milieu semi urbain fréquenté par des élèves issu de 10 écoles différentes dont 05 rurales.

Le questionnaire se compose de sept questions majoritairement fermées étant donné que nous avons demandé aux questionnés de justifier leurs choix pour certaines réponses. Les questions ouvertes n’imposent pas certaines réponses, mais elles invitent les apprenants à proposer leurs propres explications, peuvent donner une contribution significative à la compréhension du problème en question en élargissant notre étude à d’autres éléments inattendus.

Vu le rapprochement des objectifs des questions posées, nous avons jugé utile de les regrouper en sections en fonction des finalités visées. Dans ce qui suit, nous allons présenter.

II.1.2-Résultats II.1.2.1- Ecole N° 01

L’école moyenne BOUSSAID Kameleddine est un établissement qui se situe presque au centre ville du chef lieu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Inaugurée en 2013, elle a réussi à atteindre les premières places en examen de BEM en 2014 et 2015. Elle est fréquentée par 296 élèves. A l’instar de plusieurs écoles de la wilaya le français y représente un point noir ; résultats relativement bons pendant l’année scolaire et mauvais au BEM. Nous y avons distribué 74 questionnaires pour les élèves de 1ère année moyenne car il n’y a que deux classes de ce niveau.

141 Analyses du questionnaire de l’école 1 Age :

  Valeurs

Age (ans)  Nombre Pourcentage

11  20  27,78% 

12  47  65,28% 

13  6,94% 

Total général  72 100,00%

Il est à noter que deux parmi les 74 n’ont pas mentionné leurs âges.

Commentaire :

Les résultats démontrent que la tranche d’âge dominante est celle de 12 ans avec un pourcentage de (65,28%), c’est l’âge naturel pour un le niveau de 1ère année moyenne. Il est à noter que deux autres catégories existent dans les mêmes classes, l’une de l’âge de 11 ans représentant une tranche des élèves qui se sont inscrits précocement à l’école (à l’âge de 5 ans) avec un pourcentage de (27,78%) ; l’autre de l’âge de 13 ans représentant la catégorie de répétitifs avec un pourcentage de (6,94%). Ces résultats démontrent que les deux classes sont dominées par la tranche d’âge naturelle, elles répondent, donc, aux normes académiques.

0 10 20 30 40 50

11 12 13

Age

142 Question 2 : Vos parents lisent-ils ?

Valeurs

Réponses Nombre de

répondants

pourcentage

NON  12,33% 

OUI  64  87,67% 

Total général 73 100,00%

Un élève parmi les 74 répondants n’a donnée aucune réponse à cette question

Commentaire :

Parmi les 73 répondants à la question (87,67%) ont confirmé que leurs parents lisent, et 12,33% ont répondu que leurs parents ne lisent pas. Ces données sont encourageantes si on prend en considération l’influence du milieu socioculturel sur le processus d’apprentissage chez les élèves. De ce fait l’école BOUSSAID Kameleddine parait idéale par apport au milieu favorisé dans lequel elle se trouve.

Sous question 2.1 : Que lisent-ils ?

Le tableau et le diagramme suivants présentent les réponses des 64 (87,67%) qui ont répondu par oui.

0.00%

50.00%

100.00%

NON

OUI

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