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Composition du troupeau caprin au Maroc

2.4. Evolution et répartition des caprins

3.1.2. Composition du troupeau caprin au Maroc

Au Maroc, la notion de race caprine reste peu définie compte tenu de la grande diversité des populations caprines résultant du brassage et croisements incontrôlés entre les différents types de caprins. Il est alors difficile de distinguer des races caprines bien individualisées aussi bien sur le plan phénotypique que génétique. On parle seulement de populations caprines qui sont au nombre de trois notamment la population du Nord, la population de montagne et la population des Oasis. En plus de ces populations locales, il existe aussi certaines races caprines importées.

3.1.2.1. Population du Nord

Population caprine locale du Nord

Cette population comprend des individus dont la taille est petite, de couleur noire avec poils courts. Le poids adulte enregistré dans la région de Chefchaouen est de 28 kg chez le mâle et 23 kg chez la femelle.

Population caprine métissée du Nord (Romia)

Cette population est le résultat d’un métissage entre la population caprine locale du nord et certaines races espagnoles notamment la Murciana Granadina, Malaguiña et la population de l’Andalousie. Elle a une taille plus grande que celle de la population locale avec une tête assez large et allongée. Les cornes sont pointues et orientées vers l’arrière, les oreilles sont longues et pendantes, et la robe est multicolore (blanches fauves, grisâtre, marrons ou noir). Elle est caractérisée par son bon potentiel laitier.

3.1.2.2. Population caprine de montagne

Connue aussi sous le nom de la chèvre noire de montagne, elle se localise dans les Moyen et Haut Atlas et elle est exploitée essentiellement pour la production de viande. Elle a une petite taille et couverte de poils longs et noirs. Cette population comprend deux variétés à savoir la variété Yahiaouia et la variété Attaouia.

27 3.1.2.3. Population des oasis

Appelée aussi la chèvre du Draâ, elle possède une robe hétérogène (marron, noire tachetée). A l’instar de la race D’man ovine, la chèvre noire du Draâ est très prolifique (160 à 200%). Le poids adulte de la chèvre de Draâ est 32 kg dans la vallée de Draâ.

3.1.2.4. Races importées

Ce sont des races d’origine étrangère et qui sont la race Alpine, la race Saanen et la race Murciana Granadina. Elles se trouvent exclusivement dans des fermes privées à vocation laitière ou dans des fermes d’Etat.

Race Alpine

C’est une race d’origine française. Elle est de taille moyenne à poils ras, avec une poitrine profonde, un bassin large et peu incliné et des membres solides ce qui donne des aplombs corrects. La chèvre Alpine est une forte laitière, disposant d’une mamelle volumineuse bien attachée en avant comme en arrière. Les trayons sont parallèles et dirigés vers l’avant.

Le poids de la chèvre varie entre 50 et 70 kg et celui du bouc entre 80 et 100 kg.

Race Saanen

C’est une race trapue, solide, de tempérament calme qui s’adapte très bien aux différents modes d’élevage. La chèvre Saanen se caractérise par un fort développement avec un poil court, dense et soyeux. La robe est uniformément blanche et la tête présente un profil droit.

Son épaule est large et bien attachée avec un garrot fermé et bien développé. Les aplombs sont corrects et la mamelle est bien attachée et large à la partie supérieure.

Elle est caractérisée par sa bonne production laitière.

Le poids de la chèvre de 50 à 90 kg et celui du bouc est de 80 à 120 kg.

Race Murciana Granadina

Originaire de la région de l’Andalousie au sud de l’Espagne, cette race a une grande taille. La chèvre présente un cycle ovarien continu et les mois d’automne correspondent à une plus grande activité sexuelle avec une prolificité élevée environ 200%. Elle est principalement exploitée pour son aptitude laitière.

28 élevé sous des conditions naturelles restrictives et irrégulières (Najari 2005) Le cheptel caprin constitue une population animale rustique ayant une variabilité de caractéristiques et de performances assez large (Najari et al 2006). Dans cette région, caractérisée par ses conditions naturelles hostiles, la chèvre locale est essentiellement conduite en systèmes pastoraux et agropastoraux. Depuis sa domestication ancienne dans le croissant fertile, au sud-ouest de l’Asie, l’espèce caprine a pu s’adapter et maintenir sa présence dans les différents systèmes de productions animales du monde, et ce, surtout grâce aux différentes qualités des produits caprins (Baghel, Gupta, 1979), (de Cremoux, 1995), (Haenlein, 1992), (Jash et al , 2001), (Poutrel et Lerondelle,1983) Au niveau des oasis sahariennes, les chèvres jouent un rôle capital par leurs contributions diverses aux revenus de l’exploitation agricole (Gaddour et al ,2007), (Jemali et Villemeot ,1996), (Najari, 2003). Dans le système oasien, la chèvre profite d’une conduite intensifiée et peu sensible aux aléas climatiques qui prévalent en région aride. La faible productivité laitière de la chèvre locale en élevage pastoral est due à l’insuffisance des ressources naturelles, aux faibles capacités de production des systèmes de conduite traditionnelle (Caruolo, 1974.) et à son potentiel génétique limité (Benlekhal et Tazi, 1996).

(Najari et Ben ahmed, 1996). Pour remédier à ce dernier problème, des programmes de croisement de la chèvre locale sont une solution presque unique. En effet, la chèvre locale a génétiquement évolué pour renforcer ses capacités de rusticité et a été sélectionnée pour la production de viande ; par conséquent, la sélection peut difficilement produire rapidement des génotypes locaux laitiers (Le Gal et Planchenault, 1993), (Najari et Ben ahmed, 1996). A cet égard, un projet de croisement d’absorption de la chèvre locale a été conduit par l’Institut des régions arides de Médenine (Tunisie) pour produire des génotypes caprins aptes à valoriser les ressources oasiennes par une bonne production laitière.

29 3.2.1. Chèvre locale

Le cheptel caprin local constitue une population animale rustique possédant une large variabilité, tant au niveau de la morphologie qu’à celui des performances ; la moyenne de la production laitière par lactation est de 97,97 ± 87,63 kg (28). Cette population regroupe plusieurs types pigmentaires (Najari et al 2006), probablement à cause de l’intégration de plus d’une race ou groupe génétique dans ses origines, à l’instar de la race Nubienne considérée disparue et diluée dans la population locale. D’ailleurs, la chèvre locale présente plusieurs caractéristiques communes avec la race Nubienne, mais des différences au niveau de la morphologie et des performances justifient l’usage de la notion de population locale (Najari et al 2006).

La chèvre locale est un animal de petit format (hauteur 76 cm pour le mâle et 60 cm pour la femelle) avec un poids variable selon les ressources pastorales et les stades physiologiques. Au niveau des performances, la prolificité est en moyenne de 121 p.

100, et le poids des adultes mâles et femelles respectivement de l’ordre de 38 et 24 kg (Najari et al 2006).

Généralement la chèvre locale est élevée pour produire la viande de chevreau, la production laitière étant réduite à une moyenne de 175 jours. La faiblesse de production laitière de la chèvre locale est en partie de nature génétique, toutefois, une grande variabilité des performances laitières est observée

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