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R´ esultats num´ eriques et discussions

5.1.1 Composition des gaz ´ emis par le brˆ uleur

La prise en compte de l’ensemble des esp`eces pr´esentes dans les gaz de d´egradation n’est pas envisageable dans un mod`ele simple d’oxydation. La r´eduction du nombre d’hydrocarbures nous a paru le chemin le plus ad´equat `a l’´elaboration d’une configu-ration simple de mod´elisation. Afin de d´efinir les fractions massiques `a utiliser pour les simulations, trois compositions de gaz ont ´et´e test´ees.

– Dans le premier cas, les gaz se composent uniquement de CO, de CH4, de CO2 et d’H2O. Les fractions massiques de CO, CH4 et H2O correspondent aux donn´ees du tableau 3.7.

– Comme dans le cas pr´ec´edent, les gaz comprennent du CO, du CH4, du CO2 et de l’H2O. Les fractions massiques de CO et d’H2O sont ´egales `a celles donn´ees par le tableau 3.7. La fraction massique de CH4 correspond `a l’´equivalent ´energ´etique du m´ethane et des hydrocarbures en C2.

– La derni`ere configuration incorpore en plus du CO, du CH4, du CO2 et de l’H2O, le C2H4 et le C2H6. Les fractions massiques de CO, de CH4, d’H2O, de C2H4 et de C2H6 sont celles donn´ees par le tableau 3.7.

– Dans chaque configuration, la fraction massique de CO2 est telle que : YCO2 +P

i6=CO2Yi = 1.

Comme l’un des m´elange gazeux contient des C2, nous avons utilis´e le m´ecanisme squelettique de Leroy (2007) pour tester les trois compositions. Le r´esum´e des condi-tions d’entr´ee du brˆuleur est donn´e dans le tableau ci-dessous.

Composition 1 2 3 M´ecanisme Leroy (2007) CO 0,140 0,140 0,140 CO2 0,746 0,724 0,616 CH4 0,040 0,062 0,040 C2H4 - - 0,008 C2H6 - - 0,016 H2O 0,074 0,074 0,074 T (C) 413,5 D´ebit (kg.s−1) 4,47.10−6

Tab. 5.1 – Conditions initiales du brˆuleur pour la d´etermination de la composition des gaz inject´es dans le domaine.

La comparaison des diff´erentes compositions de gaz a ´et´e r´ealis´ee par le biais de la distribution de temp´erature. Les figures 5.1 donnent respectivement la temp´erature le long de l’axe vertical de la flamme et la temp´erature radiale `a 1 cm de haut pour les simulations et les exp´eriences. Pour l’ensemble de l’´etude, les barres au niveau des points exp´erimentaux repr´esentent les valeurs maximales et minimales obtenues lors des exp´eriences.

100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 hauteur (cm) température (°C)

Expérience Composition 1 Composition 2 Composition 3 a

0 200 400 600 800 1000 1200 1400 0 0.5 1 1.5 2 position radiale (cm) température (°C)

Expérience Composition 1 Composition 2 Composition 3 b

Fig. 5.1 – Temp´eratures en prenant ou non en compte les C2 - a. le long de l’axe de la flamme - b. `a 1 cm de haut.

Entre les compositions 1 et 2, l’addition de m´ethane dans les gaz ´emis par le brˆuleur augmente la temp´erature maximale d’environ 60C et d´ecale sa

posi-Chapitre 5 5.1. Comportement des m´ecanismes squelettiques

tion de 0,62 cm. Par contre, pour les compositions 2 et 3 d´egageant la mˆeme ´energie, l’incorporation des C2 en tant qu’esp`eces modifient peu les temp´eratures (diff´erence de 11C) et la cin´etique de la flamme (d´ecalage de 0,16 cm). La com-paraison des r´esultats num´eriques et exp´erimentaux montre une bonne concordance des temp´eratures pour la composition 1 que ce soit verticalement ou radialement. En revanche, les compositions 2 et 3 sur-estiment la temp´erature et ne respectent pas la cin´etique de combustion. Ce r´esultat est une cons´equence directe des mod`eles de combustion : les r´eactions sont compl`etes et les m´ecanismes de production de suies ne sont pas pris en compte. Le d´egagement d’´energie est donc plus impor-tant lors des simulations num´eriques. Pour pallier cette diff´erence de comportement entre simulations et exp´eriences, le seul moyen est donc de diminuer la quantit´e de gaz combustibles. Ainsi, pour ˆetre proche des valeurs exp´erimentales, il ne faut prendre en compte que deux combustibles : le CO et le CH4, les autres hydrocarbures pouvant ˆetre n´eglig´es.

5.1.2 Comparaison des m´ecanismes squelettiques

Comme le m´ecanisme squelettique de Leroy (2007) comporte un nombre impor-tant de r´eactions (48 ´equations et 20 esp`eces), nous avons d´ecid´e de nous focaliser sur les autres m´ecanismes squelettiques (de Peters et Kee (1987), de Smooke et Giovangigli (1991) et de Zhou et Mahalingam (2001)) ne comportant qu’une ving-taine d’´equations. Compte tenu des r´esultats pr´ec´edents, les gaz inject´es ne sont constitu´es que de CO, de CH4, de CO2 et d’H2O. Les conditions initiales du brˆuleur sont r´esum´ees dans le tableau ci-dessous.

Conditions initiales du brˆuleur

YCO YCH4 YCO2 YH2O T (C) D´ebit (kg.s−1) 0,140 0,040 0,746 0,074 413,5 4,47.10−6

Tab. 5.2 – Conditions initiales du brˆuleur pour la comparaison des m´ecanismes squelettiques.

La comparaison de ces m´ecanismes a ´et´e effectu´ee par le biais de la distribution de temp´erature, de la densit´e de flux radiatif et de l’´evolution des gaz combustibles. 5.1.2.1 Distribution de temp´erature

La figure 5.2 pr´esente la distribution de temp´erature obtenue par les trois m´ eca-nismes squelettiques sur 5 cm de haut.

Fig. 5.2 – Distribution de temp´erature pour les m´ecanismes squelettiques de - a. Pe-ters et Kee - b. Smooke et Giovangigli - c. Zhou et Mahalingam.

Chapitre 5 5.1. Comportement des m´ecanismes squelettiques

La position et la forme de la zone de r´eactivit´e maximale varient suivant le m´ecanisme consid´er´e ce qui entraˆıne des diff´erences au niveau de la distribution de temp´erature.

Dans le cas du m´ecanisme de Smooke, la zone de r´eactivit´e maximale apparaˆıt juste au-dessus du brˆuleur. Pour les deux autres m´ecanismes, la zone de r´eactivit´e maximale se situe l´eg`erement plus haut, `a environ 2 mm. L’air ´etant aspir´e vers la flamme, on voit alors apparaˆıtre un d´ecroch´e au niveau du brˆuleur pour ces deux m´ecanismes.

La temp´erature maximale obtenue pour les trois m´ecanismes est proche (environ 1300C) et apparaˆıt sur les bords de la flamme. L’´etendue de la zone de r´eaction change suivant les m´ecanismes. La zone principale de r´eaction la plus ´etendue est observ´ee pour le m´ecanisme de Smooke. On trouve ensuite le m´ecanisme de Peters et enfin celui de Zhou. Toutefois, pour ces deux derniers m´ecanismes, la temp´erature diminue moins rapidement en se rapprochant de l’axe de la flamme.

D’une mani`ere g´en´erale, les m´ecanismes donnant les r´esultats les plus proches sont les m´ecanismes de Peters et de Zhou.

5.1.2.2 Densit´e de flux radiatif

Apr`es les distributions de temp´erature, nous avons examin´e les densit´es de flux radiatif `a 3 cm de l’axe de la flamme en fonction de la hauteur pour les trois m´ecanismes squelettiques (figure 5.3). Sur toute la hauteur du domaine, la den-sit´e de flux la plus importante est obtenue pour le mod`ele de Smooke. On trouve ensuite le m´ecanisme de Peters et enfin celui de Zhou. Pour les trois courbes, le maximum se situe `a la mˆeme hauteur, environ `a 2 cm de haut.

0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 hauteur (cm)

densité de flux radiatif (W/m²)

Modèle de Peters Modèle de Smooke Modèle de Zhou

Fig. 5.3 – Densit´es de flux radiatif `a 3 cm de l’axe de la flamme en fonction de la hauteur simul´ees pour les trois m´ecanismes squelettiques.

Pour expliquer ces diff´erences, nous avons corr´el´e ces r´esultats avec les temp´ e-ratures (figure 5.2) et les fractions massiques de CO2 et d’H2O (figures 5.4 et 5.5) dans la flamme. A 2 cm de haut, la temp´erature est sup´erieure `a 100C sur un rayon d’environ 1,1 cm pour le m´ecanisme de Smooke et sur 1 cm pour les deux autres m´ecanismes. La flamme simul´ee `a l’aide du m´ecanisme de Smooke est donc plus ”large” que celle des autres m´ecanismes. En comparant les fractions massiques de CO2 et d’H2O, on remarque que le m´ecanisme propos´e par Smooke a tendance `

a produire plus de CO2 et d’H2O que les autres m´ecanismes. On trouve ensuite le m´ecanisme de Peters et enfin celui de Zhou. Ainsi, la densit´e de flux d´epend de la largeur de la flamme et de la production de CO2 et d’H2O. Plus ces deux param`etres sont importants, plus la densit´e de flux radiatif est ´elev´ee.

Chapitre 5 5.1. Comportement des m´ecanismes squelettiques

Fig. 5.4 – Fractions massiques de CO2 pour les m´ecanismes squelettiques de - a. Pe-ters et Kee - b. Smooke et Giovangigli - c. Zhou et Mahalingam.

Fig. 5.5 – Fractions massiques d’H2O pour les m´ecanismes squelettiques de - a. Pe-ters et Kee - b. Smooke et Giovangigli - c. Zhou et Mahalingam.

Chapitre 5 5.1. Comportement des m´ecanismes squelettiques

5.1.2.3 Evolution des gaz combustibles´

Pour suivre l’avancement de la combustion, nous avons ´etudi´e l’´evolution des fractions massiques de CO et de CH4 au sein du domaine (figures 5.6 et 5.7).

Fig. 5.6 – Fractions massiques de CH4 pour les m´ecanismes squelettiques de - a. Pe-ters et Kee - b. Smooke et Giovangigli - c. Zhou et Mahalingam.

Fig. 5.7 – Fractions massiques de CO pour les m´ecanismes squelettiques de - a. Pe-ters et Kee - b. Smooke et Giovangigli - c. Zhou et Mahalingam.

Except´e au niveau de l’extr´emit´e du brˆuleur, l’´evolution de la fraction mas-sique de m´ethane est quasiment identique pour les m´ecanismes de Peters et de Smooke. Ceux-ci ont en effet des facteurs pr´e-exponentiels et des ´energies d’activa-tion tr`es proches (annexe M). Par ailleurs, l’addition des r´eactions 24 `a 35 dans le m´ecanisme de Smooke ne semble pas modifier le comportement du m´ethane. Dans

Chapitre 5 5.1. Comportement des m´ecanismes squelettiques

le cas du m´ecanisme de Zhou, la consommation du m´ethane est moins rapide que dans les autres cas. Les ´energies d’activation des deux premi`eres r´eactions sont en effet plus ´elev´ees que celles des autres m´ecanismes. La r´eaction apparaˆıt donc `a des temp´eratures plus importantes et donc plus haut dans la flamme.

La consommation du monoxyde de carbone suit la mˆeme ´evolution pour les mod`eles de Peters et de Zhou. Dans le cas du m´ecanisme propos´e par Smooke, la consommation du CO est plus rapide. Ce ph´enom`ene peut ˆetre attribu´e au fait que la production du CO par la r´eaction 9 est tr`es faible compar´ee `a celle du mod`ele de Peters puisque l’´energie d’activation est plus grande et le facteur pr´e-exponentiel plus faible.

La figure 5.8 pr´esente l’´evolution de CO et de CH4 le long de l’axe vertical de la flamme. Contrairement au m´ecanisme de Smooke pour lequel le CO a quasiment disparu, on remarque un d´ecroch´e vers 2,5 cm de haut sur la courbe du monoxyde de carbone pour les m´ecanismes de Peters et de Zhou. Cette position co¨ıncide avec la disparition du m´ethane. Ce r´esultat est coh´erent avec les m´ecanismes ´etudi´es puisque l’oxydation du m´ethane entraˆıne la formation de monoxyde de carbone.

Fig. 5.8 – Fractions massiques de CO et de CH4 le long de l’axe vertical simul´ees par les trois m´ecanismes squelettiques.