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1. MIEUX COMPRENDRE LA RFID

1.4. Composants logiciels et éléments du réseau

Les puces et les lecteurs RFID sont souvent les composants d’un système beaucoup plus vaste qui est, à son tour, l’un des éléments de l’infrastructure des technologies de l’information d’une entreprise, souvent elle-même reliée à d’autres systèmes et réseaux d’information, y compris via Internet. Si l’on prend comme critère le degré de connexion à d’autres systèmes, les systèmes RFID peuvent être répartis en trois catégories :

• Les systèmes autonomes, qui ne sont reliés à aucun autre système et réseau d’information, y compris au sein de la même organisation.

• Les systèmes en boucle fermée, qui permettent d’assurer le suivi d’objets qui ne quittent jamais la société ou l’organisation.

• Les systèmes en boucle ouverte, qui font intervenir plusieurs partenaires, comme par exemple une chaîne de commerce de détail et ses fournisseurs.

Comme indiqué dans le document de l’OCDE intitulé « Identification par radiofréquence (RFID) : facteurs incitatifs, enjeux et considérations »29, les infrastructures d’information associées à la RFID, en particulier celle fonctionnant en UHF, seront de plus en plus accessibles via les réseaux IP, les intranets privés et Internet.

La notion de « système RFID » ou de « réseau RFID » ne veut pas dire que tous les composants de ces systèmes et de ces réseaux fassent appel à la technologie RFID. Si les puces et les lecteurs sont évidemment les éléments de base de la RFID, certains des autres éléments constitutifs sont en fait des technologies, systèmes, applications ou protocoles préexistants qui ne relèvent pas de la RFID mais l’assistent ou la complètent. Alors que le débat sur la politique à adopter à l’égard de la RFID n’en est qu’à ses débuts, il est important de définir clairement quels sont les composants qui relèvent de la RFID ou lui sont spécifiques, et lesquels ne le sont pas.

L’efficacité des systèmes RFID dans l’infrastructure informatique globale d’une organisation dépend de la capacité du réseau de l’entreprise à acheminer efficacement les informations RFID. Les logiciels middleware relient les éléments RFID de base aux applications d’arrière-plan de l’entreprise. Ils permettent d’acheminer les informations depuis l’objet étiqueté jusqu’au cœur de l’infrastructure d’information de l’entreprise. La mise en œuvre en bonne et due forme de ces composants nécessite parfois des investissements et des efforts considérables.

Les critères de normalisation et d’interopérabilité jouent également un rôle essentiel dans le déploiement des systèmes RFID. C’est un aspect important à prendre en compte dans le contexte de mondialisation de l’économie, où la chaîne logistique fait intervenir tout un ensemble de partenaires qui peuvent être répartis dans le monde entier. Comme nous l’avons vu plus haut, des efforts considérables ont été déployés pour rationaliser les technologies RFID et Internet existantes en vue de créer les normes et les composants d’une architecture mondiale capable de transmettre les informations relatives aux objets en temps réel, à mesure que ceux-ci progressent sur la chaîne de production, d’approvisionnement et au-delà.

À titre d’exemple, le cadre architectural mis au point par EPCglobal comprend toute une série de normes sur le matériel, les logiciels et l’interface de données qui sont liées les unes aux autres et ont pour but d’accroître l’efficacité de la chaîne logistique grâce à l’utilisation de codes électroniques de produit (EPC). Le cadre d’EPCglobal permet de mettre en commun les informations relatives aux objets marqués entre les partenaires commerciaux faisant partie de la chaîne logistique mondiale, et d’assurer le suivi individuel des produits en temps réel. Il se compose de cinq types d’éléments : i) le code électronique de produit (EPC ou Electronic Product Code), qui identifie le produit marqué30 ; ii) des puces et des lecteurs ; iii) des composants middleware qui communiquent les informations lues aux services d’information sur les EPC ; iv) les services d’information sur les EPC31, qui permettent aux partenaires commerciaux d’échanger des données relatives aux EPC sur le réseau d’EPCglobal ; enfin, v) des services de recherche, dont l’ONS (Object Naming Service), qui peuvent être sollicités en utilisant l’EPC contenu dans une puce RFID et

29. OCDE (2006a), p. 18.

30. Voir l’annexe IV.

31. EPCglobal a récemment ratifié sa norme publique concernant les services d’information sur les EPC. Voir : www.epcglobalinc.org/standards/EPCglobal_EPCIS_Ratified_Standard_12April_2007_V1.0.pdf

permettent de connaître l’adresse spécifique de l’application associée au code du produit32. Le cadre architectural d’EPCglobal comporte également un dispositif de sécurité permettant l’authentification du système, la protection des données et le contrôle d’accès.

D’autres systèmes de numérotation ont été proposés pour identifier les objets, comme par exemple l’adressage IPv6, qui peut gérer pas moins de 430 quintillions d’identifiants33.

32. L’ONS est un mécanisme permettent d’obtenir des informations sur un produit et des services connexes.

L’architecture et le fonctionnement de l’ONS sont très similaires au système de nom de domaine (DNS) Internet. Lorsqu’il est interrogé sur un EPC, l’ONS racine transmet la demande aux serveurs du membre du réseau d’EPCglobal associé à ce code. Le demandeur peut ensuite – et indépendamment de l’ONS racine – obtenir les informations demandées de l’un des serveurs précités. Les données gérées par l’ONS racine se limitent à : i) un numéro émis par EPCglobal (« EPC Manager ID »), qui identifie le membre du réseau d’EPCglobal, et ii) l’identifiant du serveur de ce membre du réseau d’EPCglobal. EPCGlobal a sélectionné VeriSign pour gérer en son nom le serveur racine autorisé du réseau EPC. Voir EPCglobal (2005b), Section 7.3.

33. Soit 3.4 x 1 038 adresses. Pour en savoir plus sur l’utilisation de l’IPv6 comme système de numérotation pour la RFID, voir RFID Journal (2003) ; Vadhia (2004) ; Le Pallec (2005).