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ET LE SURENTRAINEMENTET LE SURENTRAINEMENT ET LE SURENTRAINEMENT

1. LA FATIGUE: MECANISMES ET CONSEQUENCES

1.3 COMPOSANTE METABOLIQUE DE LA FATIGUE

Les facteurs métaboliques de la fatigue évoluent en fonction de la durée et de l’intensité de l’exercice musculaire. Pour des exercices courts et intenses, deux éléments concourent à la diminution des capacités contractiles du muscle squelettique qui sont la modulation des réserves en phosphagènes et les modifications des équilibres ioniques. Il s’agit essentiellement de l’accumulation intramusculaire du phosphore inorganique, de l’augmentation du potassium extracellulaire et de la diminution du re-captage du calcium

(Guezennec CY) [84].

Pour des efforts plus longs le facteur principal de la fatigue est la diminution des réserves en glycogène musculaire qui joue un rôle à la fois sur la poursuite d’un exercice unique mené jusqu’à l’épuisement et sur la fatigue chronique résultant d’un entraînement intense. Pour illustrer les travaux de (Costill et al. 1988) [45] sur des nageurs, ont montré que la répétition d’exercices physiques intenses plusieurs jours de suite, diminuait les concentrations en glycogène musculaire dans les muscles au repos d’une partie de la population étudiée. Seuls ces sujets présentaient les signes cliniques du surentraînement ; cette constatation confirme donc l’existence d’une relation entre la baisse des stocks énergétiques et le surentraînement. Pour des efforts très prolongés la baisse des réserves en glycogène stimule l’utilisation d’autres sources de substrats dont les acides aminés. Sur le plan du mécanisme, il est probable que la diminution du flux énergétique des glucides pendant la contraction musculaire augmente la mobilisation de l’azote par la mise en jeu du cycle des purines nucléotides.

Il en résulte une augmentation de la production d’ammoniaque qui est un autre facteur de la fatigue musculaire. Cette augmentation de l’ammoniaque stimule l’uréogenèse hépatique et la production d’acide urique (Kirwan JP et al 1990) [85].

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1.4 COMPOSANTE COMPORTEMENTALE DE LA FATIGUE

Les bases de la neurochimie de la fatigue centrale permettent de dessiner un tableau complexe de l’interaction entre différents neuromédiateurs qui expliquent les conséquences comportementales de la fatigue. Elles sont composées d’une sensation de fatigue intense, d’un état dépressif, d’un ralentissement des activités spontanées, de difficulté de réveil matinal, et de troubles du comportement alimentaires variables

: allant de la boulimie à l anorexie. L’examen des cas cliniques observés de dépressions induites par un entraînement excessif indique que certains sujets présentaient une tendance dépressive préalable au surentraînement (Chatard J.-C et al 2006)[86].

CONCLUSION

Selon (Chennaoui M. et al 2004) [76] l’exposé des connaissances recueillies sur les effets de la fatigue amène à se poser la question des relations de cause à effet entre ces différents déterminants de la fatigue. L’analyse des conditions de survenues de la fatigue fait surgir une notion qui est celle de contraintes multiples balancées. Trois contraintes principales semblent concourir pour aboutir à la fatigue : la charge de travail physique, le stress psychologique, les perturbations des rythmes veille–sommeil. En faisant varier la part respective de chacun de ces facteurs on peut obtenir le même résultat. Pour l’illustrer on peut dire que l’on pourra obtenir une fatigue importante, pour un sujet donné, en augmentant de façon très importante la quantité d’entraînement en conservant par ailleurs des conditions de vie optimum. Pour le même sujet le seuil de fatigue sera significativement abaissé si l’on réduit la durée du sommeil ou que la contrainte psychologique augmente, les intégrateurs communs de ces contraintes étant probablement la réponse endocrinienne et les modulations des neuromédiateurs centraux.

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40 2. LE SURENTRAINEMENT

Les engouements actuels pour la pratique du sport et la médiatisation des évènements sportifs, y compris des compétitions de masse, font que chaque pratiquant à son niveau a une tendance naturelle à intensifier son programme d’entraînement. Chaque exercice physique réalisé dans le cadre d’un programme structuré a pour conséquence d’induire des réponses physiologiques de différents systèmes qui se traduisent in fine par l’acquisition d’un état dit « entraîné » et par l’amélioration des performances sportives. L’ensemble des contraintes métaboliques, mécaniques, biochimiques induites par l’exercice physique et les contractions musculaires répétées nécessitent une phase de repos et de récupération indispensable pour le maintien de l’état de santé. Il se constitue ainsi un équilibre précaire entre les perturbations nécessaires de l’homéostasie induites par l’effort musculaire d’une part, et d’autre part l’efficacité des processus de récupération à l’origine des réponses adaptatives qui conduisent à l’état d’entraînement (Bricourt V.A et al 2006) [87].

Selon (Matveiv 1983) [24] le surentraînement est un état de fatigue chronique du à un déséquilibre entre l’intensité des efforts et la récupération. Lorsque les processus de récupération sont dépassés par les réactions d’adaptation déclenchées par l’entraînement et l’effort, apparaît un état de fatigue. Cet état de fatigue peut être passager, il s’agit alors d’une fatigue normale. Mais lorsque le déséquilibre entre charge d’entraînement et phases de récupération persiste, la fatigue s’accroît pour devenir chronique. Le surentraînement est alors installé (figure n° 6).

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Initialement isolé chez les sportifs d’endurance (course de fond, cyclisme…), le syndrome de surentraînement peut atteindre tous les sports y compris les sports de force, les sports de vitesse, les sports collectifs. Peuvent être en surentraînement les sportifs ayant une charge d’entraînement inadaptée aux capacités de récupération, qu’ils soient amateurs ou sportifs de haut niveau [87].

Le surentraînement est favorisé par une augmentation brutale de la charge d’entraînement (durée, intensité, fréquence), mais aussi par des erreurs diététiques, la monotonie de l’entraînement et les éléments de la vie extra sportive (infection virale ou bactérienne ou parasitologie, stress professionnel, modifications du contexte familial ou professionnel…) (Poortmans J.R. Boisseau N 2009) [88].

Plusieurs facteurs physio pathologiques expliquent l’état de surentraînement : déséquilibre du fonctionnement musculaire, déséquilibre métabolique, déséquilibre hormonal.

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D’après la figure n° 7 (Matveiv 1983) [24], indique que le premier cercle s’explique par une diminution des réserves métaboliques, elles-mêmes se traduisant par une baisse des performances. Le prolongement de l’effort abaisse les réserves donc diminue les performances. Le deuxième cercle se détermine par la même baisse des performances qui entraîne un impact psychologique négatif. Ce dernier cause la fatigue, le stress, l’anxiété, l’asthénie, qui provoquent eux-mêmes des insomnies. Cet état provoque le surentraînement.