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C. Chirurgie cardiaque

2. Complications postopératoires

2. Complications postopératoires

Malgré les progrès techniques et les connaissances accumulées, la chirurgie cardiaque est une chirurgie à risque, grevée de nombreuses complications. Ces dernières ont des origines multifactorielles ; certains éléments étiologiques sont déjà présents avant l’opération. Il est donc important que l’anesthésiste connaisse les principales complications postopératoires afin de les anticiper et, si possible, de les prévenir. Mais pour le patient, la première des complications est la douleur postopératoire.

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a) Douleur postopératoire

La sternotomie est assez douloureuse, bien qu’elle le soit moins qu’une thoracotomie. Près de la moitié des patients se plaint de douleurs sévères ; 62% ont très mal lors des mouvements et 78% lors d’expectorations ou de

physiothérapie respiratoire [27]. Sur une échelle analogique visuelle de 0 à 10 (VAS), ils se situent en moyenne au niveau 4-5 pendant les 2 premiers jours et au niveau 3 du 3ème au 6éme jour [28]. En plus de la sternotomie, les sites de prélèvements vasculaires (veine saphène interne, artère radiale) et les passages de drains sont également la cause de douleurs importantes.

b) Complications cardio-vasculaires Dysfonction ventriculaire

Toute intervention en CEC porte transitoirement atteinte à la fonction myocardique systolique et diastolique.. La mortalité opératoire des PAC est de 1-2% lorsque la FE est > 0.4, de 4% lorsqu’elle est de 0.25-0.4, et de 8% lorsqu’elle est < 0.25 [29]. La mortalité en cas de dysfonction gauche isolée, toutes opérations confondues, est de 9.7% [30]. Lorsqu’elle est associée à une défaillance gauche, l’insuffisance ventriculaire droite entraîne une mortalité de ≥ 40% [30]. D’autre part, la CEC diminue l’activité des récepteurs b1

myocardiques de 30-50%, et augmente proportionnellement celle des récepteurs a dans la réponse sympathique aux catécholamines [31]

Infarctus myocardique

Après des PAC, l’incidence d’infarctus myocardique oscille entre 0.1% et 15% selon la gravité des cas, avec une moyenne de 2.4% à 3.4% [32]. La

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mortalité liée à cette complication est de 10-15% ; elle est due pour deux tiers à une insuffisance ventriculaire et pour un tiers à des arythmies.

Hypotension

Il arrive qu’une hypotension réfractaire accompagne les premiers jours qui suivent la chirurgie cardiaque

L’échocardiographie transoesophagienne (ETO) est un élément

indispensable au diagnostic différentiel, car la dysfonction diastolique induite par la pathologie de base et/ou la CEC rend l’interprétation des pressions de remplissage peu fiable.

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Tableau II : Perturbations hémodynamiques après chirurgie

Tamponnade

L’incidence de la tamponnade varie de 0.2 à 8.4% des cas selon le type d’opération cardiaque, mais la lésion est à l’origine d’environ 10% des

hypotensions postopératoires [32,33]. La tamponnade est un diagnostic clinique caractérisé par un choc cardiogène restrictif accompagné d’hypotension et de tachycardie

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Arythmies

Les arythmies surviennent avec deux pics de fréquence : l’un en sortie immédiate de CEC et l’autre entre le 2ème et le 5ème jour postopératoires. Plusieurs facteurs prédisposent aux arythmies : hypoxie, hypercapnie, troubles électrolytiques, ischémie myocardique, hypotension, anémie, stimulation sympathique excessive, déclencheurs inflammatoires ou interférences médicamenteuses. Comme les arythmies sont souvent le marqueur d’un

problème sous-jacent, ces facteurs doivent être systématiquement recherchés et contrôlés avant de traiter spécifiquement le trouble du rythme.

Problèmes hématologiques

Les principaux problèmes hématologiques sont liés à l’hémorragie, à l’anticoagulation et aux perturbations de la chaîne coagulatoire. Après une intervention cardiaque en CEC, on s’attend à ce qu’il persiste un certain

saignement dans le postopératoire immédiat. Les pertes sont considérées comme acceptables jusqu’aux valeurs suivantes :

400 mL/h la 1ère heure ;

200-300 mL/h la 2ème heure ;

frésum100 mL/h pendant les 4 heures suivantes ;

Un total de 1’000 mL en 6 heures.

Mais une hémorragie supérieure à 1’000 mL en 2 heures commande une révision chirurgicale, sauf situations particulières.

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c) Complications pulmonaires

Les complications pulmonaires (incidence 8-10% des cas en CEC) sont la deuxième source de morbidité postopératoire après les complications

cardiaques, mais elles ont une mortalité supérieure à celle de ces dernières : 21% au lieu de 8% [33,34,35], mais d’autres causes entrent en ligne de compte : atélectasies, ventilation mécanique (VAP : ventilator-acquired pneumonia), transfusions (TRALI transfusion-related lung injury), SDRA post-CEC, épanchement pleural, pneumothorax ou, rarement, embolie pulmonaire. La moitié des patients ventilés pendant plus de 48 heures développe une pneumonie secondaire à des agents nosocomiaux [36].

Une atélectasie est très fréquente ; elle est située le plus souvent au lobe inférieur gauche. Elle survient dans 73% des patients avec dissection de la mammaire interne gauche et 54% des pontages aorto-coronariens veineux [37]. Un épanchement pleural est visible dans 40-50% des patients, le plus souvent à gauche ; dans la majorité des cas, il disparaît spontanément lorsque la cause primitive est résolue (atélectasie, pneumonie, choc cardiogène, œdème pulmonaire, pleurotomie pour prélèvement mammaire). Dans < 1% des cas, l’épanchement est massif et doit être drainé [38].

La pneumonie a une incidence variable (environ 12% des cas si l’on exclu la VAP), mais une mortalité très élevée (27%) [7].

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d) Complications neurologiques

La chirurgie cardiaque est malheureusement grevée d’un risque neurologique majeur, longtemps attribué à la seule CEC. Les troubles neurologiques

postopératoires sont habituellement classés en deux catégories :

Le type I comprend les lésions focales (AVC, AIT) et l’encéphalopathie anoxique (coma) ;

Le type II consiste en séquelles neuropsychologiques diffuses

(détérioration des fonctions intellectuelles, troubles de la mémoire, délire, convulsions) sans signe de focalisation.

Ictus et AVC

L’incidence des lésions neurologiques de type I est en moyenne de 1-5%, allant de 1.6% lors de pontage aorto-coronariens simples [40] jusqu’à 17% en cas de chirurgie coronarienne et carotidienne combinée [41,42]. Leur mortalité s’élève jusqu’à 21%.

Comme la survenue d’AVC n’est pas significativement différente entre pontages aorto-coronariens sous CEC ou à cœur battant [43,19,44,45], on voit que les facteurs liés au patient ont davantage de poids dans le risque d’ictus que ceux liés à la chirurgie [46].

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Les troubles cognitifs (troubles de type II) consistent en défauts de

mémoire et d’attention, en anomalies de langage et d’exécution, en retards dans l’activité psychomotrice. Ils sont beaucoup plus fréquents que les AVC (28-60%) parce qu’ils sont difficiles à préciser, parce que les tests utilisés sont disparates et parce que les points de comparaison avec le préopératoire sont le plus souvent absents [46]. Lorsqu’on les recherche, ils sont présents avant l’opération chez 20-46% des patients [47]. Ils sont le plus souvent réversibles [48] ; rares sont les malades qui en conservent des séquelles mais nombreux sont ceux qui relient leur dégradation mentale à l’opération cardiaque [8].

Convulsions

Les convulsions, qui ont une incidence de 0.4%, peuvent être dues à une exacerbation de lésions préexistantes, à une lésion cérébrale, à des médicaments (acide tranexamique) ou à des causes métaboliques : hypoxémie, hypoglycémie, hypocalcémie, hypomagnésémie, hyponatrémie [7]. Elles sont classées en 3 catégories [49].

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Délire

Le délire consiste en une fluctuation de l’état mental avec troubles de la conscience, de l’attention, de la perception, de la mémoire, de la

psychomotricité et du rythme veille-sommeil. Cette confusion est le plus souvent accompagnée d’un état d’agitation important [48].

e) Complications rénales

La néphropathie aiguë (NPA) est définie comme une détérioration rapide et soutenue de la filtration glomérulaire associée à l’accumulation de déchêts comme l’urée ou la créatinine. L’oligurie est fréquente mais n’est pas

caractéristique. La NPA postopératoire présente un éventail de dysfonction allant de l’élévation passagère de la créatininémie jusqu’à la dialyse en continu. L’incidence de défaillance rénale nécessitant une dialyse est globalement de 3.5% [50]. La dysfonction postopératoire transitoire (créatinine 150-250

mcmol/L, augmentation de 20-25%) est plus fréquente: elle survient chez 11% des patients et se résout en quelques jours ou semaines [51,16,52]. Une

diminution de 25-50% de la filtration glomérulaire est présente chez 24% des patients après chirurgie cardiaque [53].

Toute péjoration de la fonction rénale augmente la mortalité postopératoire. Une simple augmentation de 50% de la créatininémie après PAC en CEC élève la mortalité hospitalière à 10% (7-14%), alors que celle-ci est de 1% lorsque la fonction rénale reste normale [50,54] ; lorsque la dialyse devient nécessaire, la mortalité monte jusqu’à 20-50% [50,55,53,54].

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f) Complications abdomino-digestives

Les complications digestives surviennent dans environ 2.5% des cas, mais elles sont associées à une mortalité élevée : 33% en moyenne, jusqu’à 70% en cas d’insuffisance hépatique ou d’ischémie digestive [56]. Par ordre de

fréquence décroissant, on rencontre les hémorragies digestives (30% des

complications abdominales), l’ischémie viscérale (18%), la pancréatite (11%), la cholécystite (11%) et l’insuffisance hépatique (3.5%).

g) Complications infectieuses

Après chirurgie cardiaque, les infections surviennent dans 5% à 20% des cas, mais elles quintuplent la mortalité postopératoire [57,58]. Les trois sites les plus fréquemment touchés sont l’arbre respiratoire (50%), la plaie opératoire (27%) et les cathéters ou implants (22%) [57].

La pneumonie touche près de 10% des malades de chirurgie cardiaque ; elle atteint 50% après > 48 heures de ventilation contrôlée avec intubation (VAP

ventilator-acquired pneumonia) [33]. Le pseudomonas et le satphylocoque sont

les deux agents le plus souvent en cause, suivis par les enterobacters et l’acinetobacter.

Les infections de plaies superficielles (incidence 1-8%) et profondes (incidence 1-2%) sont le plus souvent dues au Staphylocoque doré.

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MATERIELS ET METHODES :

Il s’agissait d'une étude rétrospective, cas témoin, réalisée dans le service de réanimation de chirurgie cardiaque de l'hôpital militaire d'instruction Mohammed V de Rabat, s’étalant sur une période de cinq ans et demie (entre janvier 2006 et juin 2011).

Nous avons exploités tous les dossiers des patients opérés de chirurgie cardiaque pendant cette période d’étude. Ont été inclus, les patients adultes, âgé de plus de 18 ans, ayant bénéficié d’une chirurgie cardiaque conventionnelle programmée sous CEC tels que les pontages aorto-coronariens (PAC) et les remplacements valvulaires (RV).

Ont été exclus, les patients opérés dans le cadre de l'urgence et ceux d’un PAC à cœur battant, d’une péricardectomie et de réparations de communication inter auriculaire ou inter ventriculaire. Nous avons exclus également les patients décédés au cours des premières 48 heures.

Un long séjour en réanimation était défini comme une durée totale de séjour supérieure ou égale à 48 heures. En cas de réadmission, c’est la durée cumulée qui était prise en compte. Durant l’étude, 39 facteurs de risque ont été recueillis en période pré, per et post opératoire. Ils sont regroupés dans le Tableau III

Facteurs prédictifs préopératoires Facteurs prédictifs peropératoires Facteurs prédictifs postopératoires

Age supérieur à 60 ans Chirurgie combinée Ventilation prolongée (Durée Sexe Durée du clampage aortique > 24 hr).

IMC > 30 (Kg/m2) Durée de CEC BCPIA postopératoire Euro score Transfusion sanguine

Peropératoire

Utilisation d’agents inotropes et vasoactifs postopératoire ATCD de chirurgie Nombre d’agents inotropes et Cardiaque Nombre de culots vasoactifs postopératoire HTA Globulaires Pneumopathie nosocomiale Diabète Nombre de plasma frais Médiastinite postopératoire BPCO Congelé Dysfonction neurologique Tabagisme chronique BCPIA peropératoire Reprise chirurgicale AOMI Utilisation d’agents inotropes Transfusion sanguine Atteinte carotidienne et vasoactifs peropératoire Postopératoire AVC Nombre d’agents inotropes et Nombre de culots IDM < 1 mois vasoactifs peropératoire Globulaires

Dyspnée stade IV Durée de Pacte opératoire Nombre de plasma frais FE < 30 % congelé Nombre de culots

PAPS supérieure à 60 mmHg plaquettaires IDM Dysfonction rénale postopératoire Préopératoire Dysfonction rénale

postopératoire

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Prise en charge péri opératoire :

L'anesthésie s’était déroulée selon des protocoles standardisés du service et l’intervention chirurgicale était pratiquée par la même équipe. La conduite préopératoire comportait un jeûn préopératoire de 6 heures avec une prémédication anxiolytique par voie orale par Hydroxizine (lmg/kg), la veille et le matin de l’intervention. Au bloc opératoire, les patients étaient installés en décubitus dorsal sur un matelas chauffant. Les accès vasculaires étaient assurés par deux voies veineuses périphériques et une voie veineuse centrale en jugulaire interne. Le monitorage était assuré par la fréquence et le rythme cardiaque, la pression artérielle invasive, la saturation pulsée en oxygène, la capnographie, la température, la pression veineuse centrale et la diurèse. L’induction anesthésique a été réalisée de manière titrée, associant : Midazolam à la dose de 0,05 mg/kg, Fentanyl : 3-5 pg/kg, Etomidate 0,4 mg/kg et du Vecuronium : 0,1 mg/kg ou Rocuronium 0,6 mg/kg. Après intubation orotrachéale, les patients ont été ventilés en mode volume contrôlé avec un mélange d٠02 et d. air à 50 %, un volume courant à 7-8 ml/kg, une PEEP à 5 et une fréquence respiratoire pour obtenir une PaC02 entre 35-40 mmHg. L’entretien de l’anesthésie était réalisé par l’Isoflurane et des bolus de Fentanyl et de Rocuronium ou Vecuronium. La CEC était standardisés pour tous les patients. Elle était installée de façon conventionnelle, entre une canule aortique et une ou deux canules veineuses après héparinisation générale. La CEC était conduite en hypothermie modérée (34°) avec un débit de 2,2 à 2,5 l/min/m2 et une pression moyenne de perfusion entre 55 et 75mmHg. La protection myocardique était assurée par une cardioplégie cristalloïde froide et de la glace pilée sur le cœur. En fin de CEC, du sulfate de protamine était administrée

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en intraveineux pour atteindre un activated coagulation time (ACT) < 160 s. En fin d’intervention, tous les patients étaient transférés en réanimation. Chaque patient recevait une analgésie à base de paracétamol à la dose de lg toutes les six heures ainsi qu’une PCA délivrant lmg de morphine avec un intervalle

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réfractaire de 7 min et une dose maximale de 30 mg en 4 heures. Le traitement anticoagulant était débuté dès la sixième heure en l'absence de saignement ou de troubles de la coagulation. La prévention de l'ulcère de stress était assurée par l’Oméprazole. L’extubation se faisait aussitôt que les patients remplissaient les critères nécessaires : stabilité hémodynamique et absence de saignement, avec une fréquence cardiaque inférieure à 120c/min et une pression artérielle moyenne supérieure à 60 mmHg, réveil complet, décurarisation, réchauffement et une hématose adéquate avec une Pa02 supérieure à 80 mmHg sous une Fi02 inférieure à 50% et une PaC02 inférieure à 45mmHg avec une fréquence respiratoire inférieure à 30 c/min et un pH supérieur à 7,3. Les patients qui ne remplissaient pas ces critères d'extubation étaient sédatés au Propofol et maintenus sous ventilation mécanique.

Analyse statistique :

Les données ont été saisies à l'aide du logiciel SPSS 13.0. Les variables qualitatives ont été exprimées par l'effectif et le pourcentage alors que les variables quantitatives par la moyenne et écart-types ou médiane et quartiles. Le test de 2% Pearson a été utilisé pour la comparaison des pourcentages et le test t student et de mann whitney pour la comparaison des variables quantitatives en fonction de leur distribution. L’analyse univariée a été effectuée par régression logistique. Les variables identifiées (p < 0,05) ont été introduites dans un modèle multivarié de régression logistique binaire par la méthode entrée. Les odds ratio (OR) et leur intervalle de confiance (IC) à 95 % ont été déduits des coefficients estimés de la régression. Une valeur de p < 0,05 était considérée comme seuil de significativité.

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RESULTATS ET ANALYSE :

Durant la période étudiée, 610 patients (394 hommes, 216 femmes) ont bénéficié d’une chirurgie cardiaque programmée conventionnelle sous CEC soit : 275 pontages coronariens (45,1 %), 328 Remplacements valvulaires (53,8%) et 7 chirurgies combinées (1,1%). L’âge moyen des patients est de 52 ,6±12,44 ans. 189 patients (31%) ont un âge de plus de 60 ans. 76 (12,5%) patients ont un IMC supérieur à 30. L’Euroscore moyen est de 4,04±2,145. La durée moyenne du séjour en USI est de 48 heures [43-66,25]. La durée moyenne de séjour au service de chirurgie cardiaque est de 13 jours [10-16], La mortalité hospitalière est de 4,1% (25). Les caractéristiques générales de ces patients sont regroupées dans le tableau IV.

Moyenne ± écartype ; Médiane [quartile]: Effectif (pourcentage).

Tableau IV : Données démographiques et les comorbidités

La prévalence de la survenue du long séjour en USI est de 26,9 % (164 patients). En analyse univariée, 33 facteurs prédictifs ont été établis (Tableau V).

Variables

Age (ans) 52 ,6± 12,44

Age supérieur à 60 ans 189 (31)

Sexe

Homme 394 (64.6)

Femme 216(35,4)

IMC > 30 (Kg/m2) 76(12.5)

Euroscore 4.04±2.145

ATCD de chirurgie à cœur ouvert 7(1,1)

BPCO 19 (3.1) Tabagisme chronique 279 (45,7) AOMI 24 (3.9) Atteinte carotidienne 22 (3.6) Diabète 152 (24.9) AVC 39 (6,3) HTA 145 (23,8) IDM récent 26 (4.3) Type d’intervention PAC 275(45,1) Remplacement valvulaire 328(53.8) PAC+Remplacement valvulaire 7(1,1)

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OR brut IC (95%)

Tableau V : Analyse univariée : Facteurs prédictifs de long séjour

Variable OR brut IC (95%) P

Age supérieur à 60 ans 1,471 (1.009-2.146) 0.045 Sexe 1.580 (1.069-2,335) 0.022 Euroscore 1.189 (1,096-1.291) <0.001 HTA 1.996 (1,340-2.972) 0.001 Diabète 1.815 (1,224-2.694) 0.003 AOMI 3,405 (1,493-7,761) 0.004 Dyspnée stade IV 7,660 (2,295-25.568) 0.001 FE <30% 19.841 (2,422-162,538) 0.005 PAPS supérieure à 60 mmHg 1.678 (1.035-2,720) 0.036 Dysfonction rénale préopératoire 3,812 (2,116-6.867) <0.001 Durée du clampage aortique 1,012 (1.005-1,018) <0,001 Durée de CEC 1,013 (1.008-1,018) <0.001 Transfusion sanguine peropératoire 3.082 (1,903-4.991) <0.001 Nombre de culots globulaires 1,632 (1.330-2,002) <0.001 Nombre de plasma frais congelés 1.726 (1,118-2.663)

(4.320-18.143)

0.014 BCPIA peropératoire 8.853 <0.001 Utilisation d'agents inotropes et vasoactifs

peropératoire

2,399 (1.881-3,185) <0.001 Nombre d'agents inotropes et vasoactifs

peropératoire

2,447 (1.881-3,185) <0.001 Durée de l'acte opératoire 1.008 (1.005-1,011) <0.001 Ventilation postopératoire > 24 h 22,544 (10.784-47.128) <0.001 Réintubation 11,557 (4,240-31.505) <0.001 BCPIA postopératoire 9.368 (4.822-18.200) <0.001 Utilisation d'agents inotropes et vasoactifs

postopératoire

2,975 (1.974-4.484.,) <0,001 Nombre d'agents inotropes et vasoactifs

postopératoire

2.374 (1.917-2,938) <0.001 Pneumopathie nosocomiale 6.314 (2.526-15.782) <0.001 Médiastinite postopératoire 16.899 (2,019-141,459) 0,009 Reprise chirurgicale 7,604 (3,279-17,636) <0.001 Transfusion sanguine postopératoire 3,933 a.iovb.'m) <0.001 Nombre de culots globulaires 1,559 (1.399-1.737) <0.001 Nombre de plasma frais congelés 1,399 (1,273-1,537) <0.001 Nombre de culots plaquettaires 1.187 (1.113-1,267') <0.001 IDM postopératoire 3,255 (1.010-6.346) 0.048 Dysfonction rénale postopératoire 4.842 (3,075-7.623) <0.001

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En préopératoire, T âge supérieur à 60 ans (0,045), le sexe ( 0.022), l’Euroscore (<0,001), les antécédents d’ HTA, de diabète et d. AOMI (0,001, 0,003, 0,004), la présence d’une dyspnée stade IV(0,001), d’une fraction d'éjection < 30% (0,005), une PAPS supérieure à 60 mmHg(0,036), TIRA préopératoire (<0,001) ont été établis en analyse univariée comme facteurs prédictifs d’un long séjour en USI (Tableau V).

La durée du clampage aortique et de la CEC (<0,001, <0,001), la transfusion sanguine ainsi que le nombre de culots globulaires et de plasma frais congelés transfusés (<0,001, <0,001, 0,014), l’utilisation de BCPIA, d’agents inotropes et vasoactives (<0,001, <0,001), leur nombre (<0,001), et la durée de Pacte opératoire (<0,001 ), ont été identifiés en analyse univariée comme facteurs prédictifs peropératoire. (Tableau V).

Une durée de ventilation postopératoire > 24 hr, la réintubation (<0,001, <0,001). L'utilisation postopératoire de BCPIA, d’agents isotropes et vasoactives, leur nombre (<0,001, <0,001, <0,001), la survenue d’une pneumopathie nosocomiale, d’une médiastinite (0,001. 0,009). La reprise chirurgicale (<0,001), la transfusion sanguine ainsi que le nombre de culots globulaires, de plasma frais congelés et de culots plaquettaires transfusés (<0,001, <0,001, <0,001, <0,001), et la présence d'un IDM et d'une IRA postopératoire (0,048, <0,001), sont les facteurs prédictifs postopératoires déterminés en analyse univariée (Tableau V)

En analyse multi variée, 3 facteurs prédictifs ont été établis : le diabète (0,032), une durée de ventilation invasive post opératoire > à 24 hr et la survenue d’une IRA postopératoire (0,037, 0,036, 0,001) (Tableau VIII).

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Tableau VI : Analyse multivariée : Facteurs prédictifs de long séjour.

Une durée de séjour en USI > à 48 hr est un facteur de risque de long séjour hospitalier (< 0,001). Elle constitue également un facteur de surmortalité hospitalière : 22 % (< 0,001) (Tableau VII).

Tableau VII : Influence d’un long séjour (> 48 hr) sur le pronostic à court terme.

Variable ORbrut IC (95%) P

Diabète 2,196 (1,216.3,966) 0,009

Ventilation postopératoire prolongée (> 24 hr)

4,115 (1,193-14,200) 0,025 Dysfonction rénale postopératoire 3,453 (1,638-7,280) 0,001 OR brut IC (95%)

Nombre total de patients : 610 Séjour en USI > 48

hr 164(26,9) Séjour en USI < 48 hr 446(73,1) P

Durée de séjour en USI

(Hr). 93.5(72-120) 48[24-48] <0.001 Durée de séjour

hospitalier (Jr)

17(12-20,5) 13 [10-15] <0,001 Mortalité hospitalière 22(88) 3(12) <0.001

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DISCUSSION :

Dans notre étude, on a relevé comme facteurs prédictifs indépendants d’un long séjour en réanimation d’une chirurgie cardiaque sous CEC de l’adulte : un diabète, une durée de ventilation invasive > à 24 Heures et une dysfonction rénale postopératoire. On a démontré également qu’une durée de séjour en réanimation > à 48 Hr est associée à une morbimortalité élevée en termes de prolongement de la durée du séjour hospitalier et d’une surmortalité intra hospitalière.

La comparaison avec les études précédentes peut être difficile. Et pour cause, l’inhomogénéité concernant les définitions retenues de long séjour en réanimation (délais allant de 48 Hr à 14 jours) [61,62] ainsi que les critères d'inclusion (chirurgie cardiaque ; pontage coronarien ; remplacement valvulaire) [63,64].

Dans notre étude, on a retenu une durée supérieure ou égale à 48 Hr, comme définition d’un long séjour en réanimation. La raison est, que dans notre pratique quotidienne, les patients sont souvent transférés au service hospitalier en moins de 48 Hr avec une durée moyenne de séjour en réanimation de 48 heures (43-66,25). De plus, les principales études ont choisi une durée de 48 ou 72 heures [65,62],

Dans la littérature, l’incidence du long séjour en réanimation varie entre 27,7 et 34,2 % [61,66]. Dans notre étude, elle est de 26,9 %.

Dans, notre, étude le seul facteur préopératoire identifié comme indépendant est le diabète [OR 2,196, IC95% (1,216-3,966), p:0,009]. A notre connaissance, seul deux études ont identifié le diabète comme facteur de risque (FDR) indépendant de long séjour en réanimation. Il s’agit de l'étude menée par

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Oliveira et al, incluant 104 patients opéré d'un PAC sous CEC, avec une durée de long séjour en réanimation défini à partir de 72Hr [63] et celle de Bucerius et al qui a porté sur 16184 patients opérés d'une chirurgie cardiaque avec ou sans CEC [64]. Le diabète est également associé dans la littérature à une morbidité postopératoire élevée secondaire à différentes causes dont l'infection [65], l'infarctus du myocarde (IDM) périopératoire, la ventilation prolongée [66] ainsi que les accidents vasculaires cérébraux (AVC) [65]. Ces différentes complications sont source de prolongation de la durée de séjour en réanimation [67].

De plus, il a été établi qu’il existe une corrélation significative entre un

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