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Complémentation anti-­‐oxydante: les piégeurs de radicaux libres 106

PARTIE  II   -­‐ NUTRITION CHEZ LA FEMME SPORTIVE ET CONSEILS A L’OFFICINE

I.4.   LES ANTIOXYDANTS 101

I.4.7.   Complémentation anti-­‐oxydante: les piégeurs de radicaux libres 106

I.4.7.1. La vitamine E

Elle intervient directement au niveau des membranes biologiques : c’est un stabilisateur de membrane. Et elle agit en synergie avec le sélénium au niveau de la glutathion peroxydase. Des études effectuées chez les animaux ont permis de montrer qu’une supplémentation en vitamine E permettait de prévenir les dommages engendrés par le stress oxydatif en diminuant la lipoperoxydation et l’oxydation des protéines(153). Les posologies recommandées en vitamine E sont de 400UI / jour (ce qui dépasse 10 fois les ANC)(96). Les principales sources de vitamine E sont : huile de tournesol, margarine, huile d’olive, noisettes(Annexe 8).

I.4.7.2. La vitamine C

Sur les quelques études effectuées sur la vitamine C, aucune ne rapporte un effet protecteur de cette vitamine. On ne sait donc pas si la vitamine C seule peut jouer un rôle préventif sur les dommages liés au stress oxydatif. En revanche, en association avec la vitamine E, il existe une synergie d’action entre les deux : la vitamine C est un régénérateur de la vitamine E(154). Même si un niveau insuffisant de vitamine C peut conduire à une baisse des performances physiques chez les sportifs, il n’existe pas de preuve expérimentale d’amélioration de la performance par une supplémentation en cette vitamine(96).

Les principales sources alimentaires de vitamine C sont les fruits(Annexe 8).

I.4.7.3. Les caroténoïdes

Les caroténoïdes sont des pigments naturels liposolubles très diversifiés. Ils regroupent les carotènes tels que le β-carotène (ou provitamine A) et les lycopènes, et les xanthophylles (molécules dérivées des carotènes). Outre leur rôle dans la pigmentation, ils sont susceptibles d’avoir une activité anti-oxydante ou immuno-stimulante(99).

Le β-carotène par exemple limiterait la lipoperoxydation des acides gras. Il agit en synergie avec les vitamines C et E, et est retrouvé dans les carottes crues, brocolis, épinards cuits, abricots frais(154).

I.4.7.4. Les polyphénols

Les polyphénols regroupent les acides phénoliques (acide benzoïque et hydroxycinnamique) et les flavonoïdes (flavonols, falvones, isoflavones, anthocyanes, flavanols). Les flavonïdes représentent 2/3 de nos apports alimentaires et les acides phénoliques 1/3. Ils sont principalement retrouvés dans les fruits (fraise, litchi, raisin sont les plus riches en polyphénols) et les légumes (artichauts, persil, choux de Bruxelles).

Des chercheurs se sont rendus compte que les polyphénols avaient un pouvoir antioxydant beaucoup moins important que ce l’on pensait. Ils agiraient sur l'organisme en influençant les cascades de réactions qui assurent la communication entre les cellules et qui dictent la

Une étude menée par Trinity en 2014 chez des cyclistes, a montré qu’une supplémentation en polyphénols antioxydants n’avait aucun impact sur la performance sportive et que cela n’altérait pas les réponses cardiovasculaires et thermorégulatrices(156).

I.4.7.5. L’ubiquinone ou coenzyme Q10

Le coenzyme Q10 (CoQ10) est un antioxydant bien connu qui entre dans la composition de nombreuses crèmes anti-âge. Mais c’est avant tout une substance présente dans notre corps, soluble dans les graisses et dont 40% se situent dans les mitochondries. Elle est fabriquée par notre organisme à partir de tyrosine, acétylcoenzyme A, des vitamines du groupe B, des oligoéléments et des minéraux(157).

C’est un puissant antioxydant considéré comme 10 fois supérieur à la vitamine E.

Il a été montré chez les sportifs, qu’un apport de 100 mg de CoQ10 par jour pendant 4 à 8 semaines, augmenté la résistance à l’exercice. Dans les arts martiaux, une équipe japonaise a montré que la prise de 300 mg par jour de CoQ10 pendant 20 jours permettait de limiter les traumatismes musculaires d’origine oxydative. Une autre étude allemande, montre aussi qu’un apport de 300 mg par jour pendant 6 semaines améliore les performances de sportifs de haut niveau(158).

La CoQ10 est présente dans la viande de bœuf, poulet, et surtout les abats ; mais aussi dans les poissons, les noix, les amandes, l’huile de soja.

En pharmacie, il est généralement vendu sous forme de gélules dosées de 10 à 100 mg. Cependant, la dose minimale pour obtenir un effet antioxydant serait de 90 mg(159).

Nos besoins en CoQ10 sont satisfaits en partie par une production interne de notre organisme, mais aussi par la nourriture, à raison d’un apport alimentaire de l’ordre 3 à 10 mg par jour. On peut absorber de 60 à 400 mg de CoQ10 par jour et même jusqu’à 1200 mg par jour selon les pathologies. Ces doses peuvent être réduites en cas de prise d’ubiquinol qui a une meilleure biodisponibilité(158).

I.4.7.6. L’acide α-lipoïque

Beaucoup moins connu que les autres antioxydants cités précédemment, l’acide α- lipoïque est pourtant qualifié « d’antioxydant universel » car il est à la fois soluble dans l’eau et dans les graisses ; ce qui lui confère une action protectrice contre les radicaux libres à

l’intérieur et à l’extérieur des cellules. De plus, il stimule la production d’énergie en tant que cofacteur, chélate les métaux lourds et a une action sur le métabolisme du glucose(160). Selon une étude menée par Morawim et al. en 2014, un apport élevé en acide α-lipoïque va permettre de moduler la production de radicaux libres oxygénés et de réduire les lésions musculaires après l’exécution d’un exercice pliométrique (type course)(161).

L’acide α-lipoïque est retrouvé en quantités infimes dans l’organisme, et on le retrouve dans les aliments qui contiennent des mitochondries comme la viande rouge.

Remarque : Les compléments alimentaires à base d’acide α-lipoïque sont dosés de 50 à 200 mg à une posologie de 1 gélule 2 à 3 fois par jour.

I.4.7.7. Le sélénium

Le sélénium intervient dans la défense contre les radicaux libres par sa présence dans plusieurs enzymes dont la gluthation peroxydase. Il participe également à la régénération de la vitamine C et d’autres antioxydants, et a un rôle de détoxification des métaux lourds(96). Il est essentiellement présent dans les abats, le jaune d’œuf, les crustacés, les fruits de mer, les noix du Brésil.

En 1997, Margaritis réalise une étude sur les effets de l’entrainement sur les capacités oxydatives du muscle squelettique avec ou sans supplémentation en sélénium. Pendant dix semaines de programme de formation d’endurance, un groupe a reçu 180 µg de sélénium organique (sélénométhionine) et l’autre groupe un placebo. Les résultats suggèrent qu’une supplémentation en sélénium n’a pas d’effets sur l’adaptation à l’entrainement en endurance(162).

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