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Comparaison des flux de camionnage avec les données sur les échanges

4 L ES ÉCHANGES AVEC LES PARTENAIRES ÉCONOMIQUES

4.4 Comparaison des flux de camionnage avec les données sur les échanges

économiques

En ce qui concerne les activités de camionnage, la prépondérance des échanges du Québec avec l’Ontario (60 000 déplacements) par rapport au États-Unis (38 500 déplacements) est assez surprenante30, quand on sait que l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) établissait la valeur des biens importés et exportés des États-Unis, quel que soit le mode de transport employé, à 75 milliards de dollars en 1998, alors qu’il chiffrait le commerce de biens entre le Québec et l’Ontario à seulement 38 milliards de dollars (Figure 18).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette apparente contradiction : le corridor routier le plus achalandé ne se superpose pas à l’axe dans lequel se font les échanges ayant la plus grande valeur économique.

L e s d é p l a c e m e n t s i n t e r u r b a i n s d e v é h i c u l e s l o u r d s a u Q u é b e c Enquête sur le camionnage de 1999

30 Figure 17

Comptages de camions aux portes d’accès du Québec Semaine d’automne 1999

30. Pour plus d’information sur l’estimation des échanges

économiques transfrontaliers du Québec, voir l’analyse réalisée pour le compte du ministère des Transports du Québec et de l’ISQ : E&B Data, Statistiques de commerce «Québec–États-Unis » : Revue des méthodes — Examen des ajustements faits par l’Institut de la Statistique du Québec, Fév. 2002.

Dégelis

Source : Transports Québec, Enquête sur le camionnage de 1999 (version 1.0)

Parmi ces facteurs, le principal est lié au fait, tel que le révèle l’enquête, que la proportion de camions vides pour les échanges Québec – Ontario s’élève à 30 %, alors qu’elle n’est que de 17 % sur le marché Québec – États-Unis. Une fois les camions vides retranchés (Tableau 5), le nombre de déplacements productifs entre le Québec et l’Ontario ne dépasse plus que de 10 000 celui qu’on enregistre entre le Québec et les États-Unis.

Le prochain facteur qui entre en ligne de compte est le niveau de chargement des camions. Ceux qui font du transport sur le marché ontarien sont en effet moins chargés que ceux qui en font sur le marché étasunien.

Ainsi, les écarts de tonnage transporté entre les deux marchés s’estompent, avec 572 000 tonnes sur le marché ontarien, comparativement à 507 000 tonnes sur le marché étasunien.

Figure 18

Comparaison entre les flux de camionnage québécois et la valeur des échanges économiques

Une vérification complémentaire nous confirme par ailleurs que l’origine et la destination des camions correspondent très largement, pour le corridor québéco-ontarien, à l’origine et la destination des marchandises qu’ils transportent. L’Ontario ne serait donc pas une plaque tournante significative pour ce qui est des biens importés ou exportés du Québec vers les États-Unis.

Tableau 5

Déplacements de camions et poids des marchandises transportées sur les marchés extérieurs

Semaine d’automne 1999

Les catégories de marchandises transportées vers chacun de ces marchés diffèrent également. Le bois, les produits du bois, le papier et les produits d’imprimerie dominent dans les échanges entre le Québec et les États-Unis (Figure 19), alors que les produits alimen-taires constituent la catégorie la plus importante sur le marché Québec – Ontario. Ces types de chargements n’ont pas la même valeur économique. Dans l’Enquête sur le camionnage de 1999, les catégories de marchan-dises transportées sont beaucoup trop agrégées pour qu’on puisse tenter une estimation valable de leur valeur moyenne. Mais on peut raisonnablement penser que la plus value associée aux produits du bois dépasse celle des produits agricoles ou alimentaires, ce qui augmente d’autant la valeur des échanges avec le marché étasunien.

Segment Nombre hebdomadaire Poids de marché de déplacements marchandises

Québec-Ontario 59 900 41 900 572

Québec-États-Unis 38 500 31 800 507

Écart 21 400 10 100 65

Total Avec de la marchandise à bord

Source : Transports Québec, Enquête sur le camionnage de 1999 (version 1.0) Institut de la statistique du Québec, compilation spéciale

Source : Transports Québec, Enquête sur le camionnage de 1999 (version 1.0) (K-tonnes)

Sur un plan plus général, les statistiques de 1999 de l’ISQ sur la valeur des biens échangés entre le Québec et les États-Unis selon le mode de transport révèlent que les deux tiers de la valeur des marchandises y sont acheminées par la route (Figure 20). Le train et l’avion comptent par ailleurs chacun pour 12 % de la valeur des marchandises transportées sur ce marché. Ces parts modales ne sont vraisemblablement pas les mêmes pour les échanges entre le Québec et l’Ontario.

L e s d é p l a c e m e n t s i n t e r u r b a i n s d e v é h i c u l e s l o u r d s a u Q u é b e c Enquête sur le camionnage de 1999

32 Véhicules et matériel de transport

Textiles, cuir et habillement Meubles

0 5 1 0 1 5 2 0 2 5 3 0

Ontario États-Unis

3 5 Machines, appareils électriques

et électroniques Courrier, colis et LTL Produits chimiques et pétrochimiques

Bois, produits du bois, papier et imprimerie Autres Produits alimentaires Minerais et produits minéraux

P o u r c e n t a g e d u n o m b r e d e d é p l a c e m e n t s Figure 19

Proportion des déplacements de camions sur les marchés Québec — Ontario et Québec — États-Unis, selon le type de marchandise transportée

Semaine d’automne 1999

Source : Transports Québec, Enquête sur le camionnage de 1999 (version 1.0)

* LTL est un terme utilisé pour décrire une cargaison n’occupant pas pleinement un camion (less than load).

*

1 6 , 0

Source : Statistique Canada, Le transport ferroviaire au Canada, 1999 Route

Source : Institut de la statistique du Québec, 1999

Figure 20

Valeur annuelle des échanges entre le Québec et les États-Unis selon le mode de transport (1999)

Le seul indicateur disponible pour appuyer cette hypothèse est le tonnage des marchandises transportées par le CN et le CP entre le Québec et ces deux marchés (Figure 21). Selon Statistique Canada, ces deux compa-gnies ferroviaires transportaient entre le Québec et l’Ontario 8,4 millions de tonnes de marchandises en 1999, comparativement à 15,7 millions de tonnes entre

le Québec et les États-Unis. Le rail est donc presque deux fois plus utilisé pour les mouvements de marchan-dises sur le marché étasunien, que sur celui de l’Ontario.

Ceci réduit d’autant la proportion des échanges qui doivent être assurés par le transport routier dans l’axe Québec – États-Unis et, conséquemment, la valeur trans-portée correspondante.

Toutes ces explications ne fournissent qu’un éclairage partiel sur les différences entre les données sur les flux de camions et les données sur les échanges économiques avec les marchés extérieurs. Malgré la rareté des informations qui permettraient d’analyser en détail cette ques-tion, on peut conclure, sur la base de ces pistes d’explication, qu’il n’y a pas de contradiction fondamentale entre les deux phénomènes.

Figure 21

Tonnage des marchandises transportées par le CN et le CP (1999)

L e s d é p l a c e m e n t s i n t e r u r b a i n s d e v é h i c u l e s l o u r d s a u Q u é b e c Enquête sur le camionnage de 1999

On appelle « génération des déplacements » la mesure du nombre de déplacements produits et attirés par chacun des secteurs géographiques d’intérêt dans une étude (voir encadré de la page suivante). Fondamen-talement, c’est l’activité économique d’une région qui explique le nombre de déplacements de camions qu’on y observe. Cette activité dépend de la structure indus-trielle, de l’accessibilité et du bassin de ressources de la région en question. C’est cette activité économique qui « génère » la demande en transport et, par conséquent, les flux de camions.

Dans le présent chapitre, on examinera la génération des déplacements de camions des diverses régions du Québec, essentiellement sous l’angle de leur production de déplacements. Les cartographies présentées montrent donc, pour tous les cas, la distribution géographique de la demande de transport originant de chacune des régions. Les analyses seront présentées en deux temps : d’abord selon le découpage du territoire québécois en régions administratives (au nombre de 17) et ensuite sous l’angle des six régions métropolitaines de recensement.

Certaines de ces analyses conduisent à des estimations de volumes de déplacements basées sur un très petit nombre d’observations, de sorte que les résultats doivent être interprétés avec prudence. La précision des données est mesurée en particulier par le coefficient de variation statistique, lié à la taille échantillonnale (voir la Section 2.4).

La précision des estimations présentées dans les matri-ces interrégionales de déplacements (Tableaux 6 et 7) est qualifiée selon trois niveaux (voir encadré) :

• un chiffre foncé y indique que l’estimé est fiable;

• un chiffre en style normal y indique qu’il doit être utilisé avec prudence;

• alors qu’un chiffre en italique y désigne une donnée considérée comme peu représentative.