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Comparaison des usages selon le genre du parent

CHAPITRE 3 : ANALYSE

B. Le /l/ dans le pronom clitique il/ils

2. Comparaison des usages selon le genre du parent

Dans cette section, nous avons calculé les totaux (du nombre d’occurrences) des mères d’une part et des pères d’autres part, afin de savoir lesquels ont les usages les plus standard

66 pour cette variable. Nous avons également comparé les usages de la variante standard selon le genre, chez la famille 1 puis chez la famille 2.

En calculant les totaux (toutes situations confondues) des pères d’une part et des mères d’autre part, nous avons remarqué que dans le CDS les pères ont des usages de la variante plus standard en /l/ que les mères (46% vs. 37,9%).

Nous constatons qu’en situation didactique, les pères ont des usages plus standard par rapport aux mères (51,7% vs. 42,1%). En jeux et routines, ce sont plutôt les mères qui ont produit plus de variantes standard que les pères (36,6% vs. 35,1%).

Pour la famille 1, c’est Perehugo (58,6%) qui a des usages plus standard que Merehugo (48%) en didactique, et en jeux et routines, c’est plutôt Merehugo qui produit le plus le /l/ dans le pronom il/ils (61,1% contre 46,3% pour Perehugo).

Quant à la famille 2, en situation didactique, Pereleoto (37,5%) produit plus de variantes standard que Mereleoto (36,6%), en revanche c’est l’inverse en jeux et routines (33,2% contre 27,5%).

Pour conclure sur cette section, nous n’avons pas pu réellement interpréter le pattern inversé chez les 3 individus concerne la variable /l/ dans les pronoms clitiques il/ils. Notons que le cas du /l/ et du /r/ sont semblable, puisque ce sont les seules deux variables phonétiques de notre étude, et qu’il n’est pas évident selon le contexte de discriminer un /r/ ou un /l/ lors des transcriptions. Nous avons remarqué que la variation stylistique est plus visible chez les parents que chez les enfants. Toutefois, les enfants produisent plus de variantes standard en jeux et routines que leurs parents. Nous avons également constaté que les pères varient plus leur usage selon la situation que les mères dans le CDS. Enfin, nous concluons qu’il n’y a pas de variation stylistique dans l’ensemble puisque nous constatons un faible écart entre les deux pourcentages, comme pour le /r/.

III.

Le «ne» de la négation

Passons désormais à la variable «ne» qui, comme nous l’avons vu dans le chapitre précèdent, avait tendance a être la variable la plus omise en discours informel voire même en discours formel durant les moments de discours libres par exemple.

67 1. Présentation des résultats : tous les sujets confondus

Le Tableau 12 et le Graphique 4 ci-dessous présentent les pourcentages de variantes standard de «ne» de la négation produits par les locuteurs dans les deux situations. En observant le Graphique 4, nous remarquons des taux de réalisation de la variante assez bas voire nuls pour certains, surtout dans la situation jeux et routine.

Didactique Jeux et Routines

Pourcentages Nombre d’occurrences Pourcentages Nombre d’occurrences Hugo (4;6) 0,0% 0/86 0,0% 0/93 Perehugo 23,6% 17/72 0,0% 0/56 Merehugo 0,0% 0/71 0,0% 0/74 Léonie (5;1) 0,0% 0/66 2,2% 2/90 Thomas (7;6) 11,7% 7/60 0,9% 1/116 Mereleoto 11,0% 11/100 0,8% 2/252 Pereleoto 10,8% 11/102 5,1% 4/78 Total 8,3% 46/557 1,2% 9/759

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Graphique 4 « ne » de la négation : pourcentages de variantes standard

En observant la ligne « Total » du Tableau 12, nous remarquons qu’il y a variation stylistique dans l’ensemble puisqu’en didactique nous avons un taux de réalisation de 8,3% contre 1,2% en jeux et routines. Il y a variation stylistique chez Perehugo, Thomas, Mereleoto et Pereleoto (trois personnes sur quatre dans la famille 2). En outre, nous remarquons que les pourcentages totaux sont assez bas, alors que les occurrences sont élevées.

En didactique, les pourcentages varient entre 0% (Hugo, Merehugo, Léonie) et 23,6% (Perehugo), tandis qu’en jeux et routines les pourcentages vont de 0% (Hugo, Perehugo, Merehugo) à 5,1% (Pereleoto). Nous remarquons qu’en situation informelle, ce sont les membres de la famille 1 qui ne réalisent aucun « ne ».

Perehugo a eu le pourcentage le plus élevé en didactique, nous avons déjà évoqué son cas dans la partie précédente, concernant toutes variables confondues. C’est grâce à la micro- situation lecture d’histoires avec texte, ce qui lui donne plus de variantes standard du « ne » réalisées comparé aux autres sujets. Quant aux scores de Thomas, Mereleoto et Pereleoto, nous savons que ceux-ci sont dus aussi aux choix des micros-situations,

69 puisqu’ils ont choisi la micro-situation « révisions de leçons » en plus de la lecture d’histoires, situations dans lesquelles ils ont le plus de chance de produire le « ne » de la négation.

Nous allons brièvement discuter des cas des trois individus présentant un pattern inversé : Hugo, Merehugo et Léonie, qui n’ont produit aucune variante standard en «ne».

Hugo ainsi que Merehugo n’ont pas produit de négation dans les deux situations. Rappelons que Merehugo n’a pas lu d’histoires avec texte dans la situation didactique, elle n’a fait qu’improviser des histoires contrairement à Perehugo. De plus, elle n’a pas eu de micro-situation « révision de leçon» puisqu’Hugo (4;6) est très jeune pour réviser des leçons (qui implique des lectures de leçons, tels que les leçons de biologie voire de grammaire etc.) contrairement à Thomas dans la seconde famille.

Concernant Hugo (4;6), nous pensons que cela est dû au fait qu’il ne sache pas encore lire ni écrire, et que cela arrivera quand il sera en contact avec l’écriture. En outre, nous constatons que seul son père produit le «ne» dans une situation bien particulière(micro- situation lecture d’histoires avec texte), et n’en produit pas en jeux et routines, or, si Hugo n’entend pas de «ne» dans son environnement, il y a peu de chance qu’il en produise, nous pensons que c’est la raison de son score nul en situation informelle. Contrairement aux parents d’Hugo, les parents de Léonie ont produit le «ne» dans le CDS en ajustant leur style selon la situation.

Et enfin, nous terminons notre analyse concernant le « ne » de la négation avec le cas de Léonie qui contrairement aux deux personnes précédentes, présente un pattern inversé. Rappelons qu’après Hugo, c’est la plus jeune locutrice (5;1).

Elle ne produit aucun « ne » en didactique, en revanche elle a un taux de réalisation de 2,2% en jeux et routines. La raison est assez simple. Pour la première négation, c’est durant un jeu ludique avec sa mère qu’elle se met à chanter une chanson de Barbie.

« C’est très dur, je prendrai mon temps mais tout ça n'est Ne1 qu'un rêve, oh oh ».

La seconde fois, elle donne un ordre à son frère Thomas, or nous avons vu dans le chapitre precedent presentant les quatre variables, que le « ne » était plus produit lors des injonctions.

« Non pas ça, Thomas arrête ! Moi j’ai écrit Léonie, Thomas tu n'en Ne1 fais pas. Va travailler avec papa là ».

70 2. Comparaison des usages des enfants à ceux des parents : par situation Nous allons à présent comparer les usages des enfants à ceux des parents concernant la variante standard en « ne », afin de savoir si ce sont les enfants ou les parents qui ont le plus de variantes standard.

En calculant les totaux des usages dans les deux situations, nous constatons que dans le CDS les parents qui ont des usages plus standard que les enfants (5,6% vs. 2%), en d’autres termes. les parents varient plus leur usages de la variante standard en «ne» selon la situation, que les trois enfants.

Pour la famille 1, nous avons déjà évoqué le cas de Hugo et sa mère qui n’ont produit aucun « ne » dans les deux situations. Ce qui fait que Perehugo (23,6% en didactique et 0% en jeux et routines) a des usages plus standard que eux.

Pour la famille 2, en situation didactique, Léonie n’a pas produit de «ne» en didactique, alors que sa mère en a produit a la haute de 11%, son père quant à lui a produit 10,8% de «ne». C’est Thomas qui a le plus d’usages standard de «ne» en didactique (11,7%). En jeux et routines, avec ses 5,1% de variantes standard, c’est Pereleoto qui a les usages les plus standard par rapport au reste de sa famille.

3. Comparaison des usages selon le genre du parent

Dans cette section, nous traiterons du genre du parent dans le CDS concernant les usages du « ne » de la négation.

Pour la variable «ne» de la négation, la variation stylistique est plus présent chez les pères que chez les mères (10,4% vs. 2,6%) Nous savons que cela est dû aux scores nuls chez Merehugo.

Concernant les totaux par situation, nous remarquons qu’en didactique ce sont les pères qui ont des usages plus standard que les mères (16,1% vs. 6,4%). En jeux et routines, nous ne constatons aucune différences étant donné que l’écart entre pourcentages est faible, les pères ont un pourcentage de 3% contre 2,6% chez les mères.

Pour la famille 1, nous savons que c’est Perehugo qui a des usages plus standard puisque comme nous l’avons dit précédemment, Merehugo ne produit pas le «ne» dans les deux situations, et Perehugo n’en produit pas en jeux et routines.

71 Pour la famille 2, en situation didactique Mereleoto a des usages presque équivalents à ceux de Pereleoto (11% vs. 10,8%). En revanche, c’est le contraire en jeux et routines, Pereleoto a un taux d’usage en «ne» plus élevé que Mereleoto (5,1% vs. 0,8%)

Pour conclure cette section concernant la variable «ne», nous pouvons conclure qu’il y a variation stylistique dans l’ensemble. En revanche, nous avons constaté que la plupart de nos sujets omettent le « ne » en situation informelle (sauf pour les injonctions et les lectures exceptionnelles), tandis qu’ils le maintiennent sous certaines conditions en situation formelle (uniquement en lecture dans notre enquête). Nous avons vu que pour chaque situation, trois locuteurs sur sept avait un taux de 0% de réalisation de la variante en «ne». Les parents ont des usages plus standard que les enfants dans les deux situations. Et que ce sont les pères qui ont des usages plus standard que les mères en règle générale. Les résultats obtenus dans cette recherche correspondent aux travaux des auteurs cités dans le chapitre précédent. Il est donc tout à fait normal que les CSP- ne produisent pas ou peu de variante standard du «ne» en situation formelle ainsi qu’informelle puisque même les CSP+ n’en produisent plus beaucoup en discours libre voire guidé de nos jours (Ashby 1981, cité par Armstrong 2001).

D. La liaison facultative

Dans cette dernière partie, nous allons présenter les résultats de la quatrième variable étudiée : la variante standard concernant la liaison facultative.