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Comparaison des enjeux Les projets envisageables

II Les solutions transposables à Noirmoutier

1- Comparaison des enjeux Les projets envisageables

S’il faut être conscient que les enjeux sont autrement plus importants aux Pays-Bas et en Angleterre, pouvant à la fois être touchés par les inondations marines et fluviales, il ne faut néanmoins pas minimiser le risque à Noirmoutier, puisqu’il est existant. De plus la question de la gestion du risque en France doit intéresser l’ensemble du territoire puisqu’elle affecte aussi d’autres zones qui, elles, en revanche, peuvent aussi être touchées par les débords de fleuve, comme il vient récemment de se passer avec la crue de la Seine. Rappelons que l’étude du cas de Noirmoutier permet de s’intéresser à un territoire défini, concerné, aux enjeux importants et dont la problématique est d’actualité puisque la gestion du risque de submersion est au coeur des préoccupations des élus et des citoyens afin de préserver au maximum l’île.

Tout d’abord, il est intéressant de mettre en évidence le fait que les

territoires étudiés ont tous les trois pris conscience de leur vulnérabilité

suite à une tempête marquante: celle de 1953 pour la Hollande et

l’Angleterre et 60 ans plus tard, en 2010, pour la France avec la tempête Xynthia qui, même si les conséquences ont été moindres, a immédiatement enclenché un processus de prise en compte du risque naturel par les politiques.

Comme il a déjà pu être évoqué dans ce mémoire, on retrouve des similitudes entre Noirmoutier et les Pays-Bas, dans l'appréhension du risque par les populations et dans les impacts qu'ont pu avoir certaines tempêtes au cours de l'histoire. En effet ce sont des territoires qui étaient initialement protégés par de hauts et épais cordons dunaires mais qui ont peu à peu montré

leurs faiblesses jusqu'à même parfois rompre. Ceci s'est produit lorsque la

Mer du Nord a envahi les terres de Flandre jusqu'à transformer le Lac Flevo en une mer et à Noirmoutier, lorsque la mer formait des brèches dans les dunes, menaçant à plusieurs reprises de couper l'île en deux au niveau de sa partie la plus mince.

A l'époque, l'attitude des habitants était d'ailleurs similaire pour faire face aux inondations: lorsqu'à Noirmoutier ils construisaient leurs habitations

en hauteur sur les dunes, les Néerlendais se protégeaient en s'installant en haut de petites collines. Tout au long de l'histoire, les habitants de

ces deux territoires, conscients et concernés, ont toujours participé aux

remblaiements des terres et à la confection des digues.

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Le but était à la fois de se protéger de l'assaut des vagues mais aussi de protéger les zones marécageuses qui sans le système de digues, n'auraient été et ne seraient aujourd'hui plus habitabled, du moins par une architecture non adaptée.

Nous verrons d'ailleurs, par le biais des propositions qui ont été faites, si certaines habitations pourraient s'adapter aux changements du niveau

d'eau du marais, en fonction des saisons et des tempêtes ou même encore si certaines d'entre-elles pourraient tirer parti d'un marais à nouveau naturellement inondé.

Il en convient aussi de trouver des solutions pour les zones d'activités économiques que l'on retrouve en zone d'aléas forts aux Pays-Bas,

en Angleterre et à Noirmoutier, notamment pour les activités salicoles et aquacoles de notre territoire insulaire qui sont des zones de production essentielle pour l'économie de l'île.

Noirmoutier est également souvent comparée à la Hollande du fait

d'une topographie assez similaire puisque 85 % du territoire Hollandais

ne dépasse pas les 5 mètres d'altitude. De la même manière que pour Noirmoutier, cette dimension fait que deux tiers du territoire est vulnérable aux inondations. Il a également été vu que la problématique se répète en Angleterre où, rappelons-le, une personne sur six est concernée par le risque d'inondation. On retrouve également des similitudes entre la topographie de l'île et les terres de la Tamise Gateway qui risquent dans un avenir proche, dans le cadre de la gestion de la crise du logement à Londres, d'accueillir plusieurs milliers de logements qui seront bâtis en zone inondable1.

De plus, le processus de poldérisation a permis aux Pays-Bas tout comme

à Noirmoutier de conquérir des terres sur la mer, aujourd'hui habitées, dont

l'enjeu actuel est de savoir comment assurer la protection des habitants

de ces zones et en outre, de savoir quel type d'habitat serait le plus

adapté, puisqu'on le sait, il faut aujourd'hui concevoir des maisons qui

s'adaptent aux risques, plutôt que de vouloir les contrer, tout en assurant le maintien et la préservation de la biodiversité.

La vulnérabilité de ces trois territoires est donc réelle et l'enjeu commun est donc de trouver une solution pour rendre habitable ces zones potentiellement inondables, par l'intermédiaire d'une architecture prenant

en compte le risque dans sa conception.

En effet, avant de conjuguer avec le risque, la politique était de le combattre. C'est pour cela que les territoires concernés se sont d'abord protégés à l'aide d'ouvrages de protection monumentaux avant d'envisager la gestion du risque à l'échelle de l'habitat. Même si pour l'heure, à Noirmoutier, il ne s'agit pas d'envisager le retrait des ouvrages de protections essentiels pour la protection des populations, mais de les considérer différemment, comme nécessaires mais non invincibles, est-ce qu'on ne pourrait pas envisager dans le futur, d'aller au bout de cette nouvelle philosophie qui émerge chez nos voisins et de laisser passer l'eau...

Et si, finalement, on pouvait s'affranchir de ces ouvrages de protection...

1 Rappel des données Pages 96-97

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