• Aucun résultat trouvé

provisoire

Un rapport direct entre la maison et l’école c’est quand la communauté s’organise pour contribuer à la construction des écoles dans leur village. Pendant que les gouvernements et différentes organisations réfléchissent et cherchent des stratégies pour amener des projets d’écoles, notamment en milieu rural, la communauté locale se débrouille pour donner à ses enfants l’opportunité d’être dans une école.

Pour arriver à cela, la population locale utilise au mieux, les références constructives qu’ils ont dans leurs villages et dans leur vie quotidienne,

notamment celles utilisés dans les maisons. Avec l’aide des maçons et avec les limites de moyens, ils arrivent à construire les salles de classes sans l’intention que cette construction soit durable à long terme. C’est une solution qu’ils pensent mettre en place temporellement, en attendant qu’un jour arrive un projet durable soit avec l’aide du gouvernement ou des organisations. Ceci, et en différents endroits d’Afrique, les gens appellent ça « salle de classe provisoire » (construite avec des matériaux locaux), c’est-à-dire que cela n’est pas construit avec des « matériaux définitifs » (le béton).

Il est possible de poser plusieurs questions pour améliorer ce phénomène d’émancipation communautaire, et c’est justement comment passer du provisoire au définitif en utilisant les matériaux locaux. Quels-sont les avantages des constructions provisoires ? Au niveau thermique ? Au niveau de la participation communautaire ? Pendant les voyages concernant les missions de stage, différents exemples de salles de classe provisoires ont été identifiés, ainsi que des maisons construites avec les même technique, par exemple en :

Adobe

Torchis, aussi appelé « maison en terre

battue » au Cameroun

 Kirinting (natte de bambou de raphia normalement)

Planche ou morceaux de bois

Bauge, aussi appelé « banko maçon gôlier » au Benin

 le BTC non stabilisé, produit localement avec des machines adaptées de la CINVA-Ram le BTC stabilisé.

Dans ces exemples, il est intéressant de remarquer deux phénomènes :

Le premier cas concerne la salle de classe

construite au CRETF Centre Régionale d’Enseignement Technique Féminin à Ziguinchor, Casamance, Sénégal. Cette salle de classe au début a été construite en Kirinting apparent avec l’idée d’être une salle provisoire, mais les directeurs de l’école ont voulu que cette construction ait une durée de vie plus longue. Donc, pour protéger le Kirinting de la pluie, un enduit au ciment a été appliqué. Ce phénomène,

c’est un premier pas de transformation d’une salle provisoire en une salle définitive. Mais, est-ce que, au lieu d’utiliser le ciment, on peut utiliser un matériel local ? Quelle est la pertinence de la terre dans l’amélioration de cette technique qui utilise le Kirinting ?

Le deuxième cas est celui des deux salles de

classe construite en adobe au Lycée Technique de Tchikang dans la région de Bafoussam au Cameroun. Dans ce projet, la communauté a eu le soutien de l’Etat local pour l’achat de ciment. Malheureusement, ils n’ont pas eu de soutien technique. La salle de classe est un exemple clair de mutation entre les références techniques de la maison locale et une salle de classe construite par l’Etat. C’est-à-dire, que ce bâtiment a été construit avec des adobes fabriqués avec la tradition locale, et mis en place avec du mortier de ciment comme si c’était des blocs de ciment.

En plus, un chainage surdimensionné en béton a aussi été mis en place. Le résultat c’est que la maison traditionnelle est de meilleur qualité que la salle de classe, justement par ce que la population n’a pas eu accès à l’assistance technique. Mais que ce serait-il passé si le matériau acheté comme le ciment, avait été mieux utilisé dans le bâtiment ? Est-ce qu’une construction de « participation

mixte29 » aurait été possible ? C’est-à-dire quand

l’Etat finance une partie du bâtiment et fournit une assistance technique et la communauté fabrique les adobes et contribue à quelques étapes avec la main d’œuvre.

29 Un exemple d’action conjointe entre le gouvernement et la

population concernée, est le projet SERP 71, développé en 1971-72 afin de combler le déficit en constructions scolaires des zones rurales de la Sierra Péruvienne, suite au

tremblement de terre de 1970 et avec l’objectif de répondre aux exigences de la nouvelle loi sur la Réforme Educative de cette époque. Le gouvernement prévoyait la fourniture des éléments de structure et la menuiserie, ainsi que l’assistance technique pour la mise en œuvre. La communauté a participé au transport hors des routes carrossables et procédé au montage des structures métalliques de la toiture sur le terrain et assuré la finition du bâtiment avec des matériaux locaux. Les éléments préfabriqués ont été conçus en fonction des capacités de la petite industrie régionale, pouvant être fabriqués sans équipement sophistiqué. 519 écoles furent construites entre 1971 et 1977, ce qui représente 96,426 m2 couverts. L’apport le plus important du projet SERP 71 fut probablement son système opérationnel, basé sur une approche pragmatique des solutions techniques et sur une répartition sélective des responsabilités aux niveaux national, régional et locale. Il permit une véritable décentralisation et une réelle participation communautaire. (CANGIANO, M. 1979)

Construction d’école : un

Documents relatifs